Mars Red Sky - Apex III (Praise For The Burning Soul)

Chronique CD album (48:00)

chronique Mars Red Sky - Apex III (Praise For The Burning Soul)

La chronique de Papy Cyril

 

Le vaisseau Mars Red Sky a décidé de quitter sa planète mère pour nous faire visiter la planète Apex III. Le vaisseau est lent mais c'est un très étonnant mélange de légèreté et de charpente ossue. Le capitaine de la navette nous parle de sa voix d'or angélique tout du long de cette traversée en 8 étapes.

 

On est surpris par le raffinement de l'équipement qu'on opposera aux bourdonnements de la machinerie. Parfois ladite machinerie basse fait penser à la technologie Motörhead (la 4e étape du voyage dite lectrice d'esprit – « Mindeader ») ou à une autre technologie plus ancienne de type jazzy durant la traversée de feu sidéraux (« Friendly fire »).

 

Ce voyage est enchanteur et fascinant et on a envie de le refaire souvent... On regrettera seulement un manque d'accélération de temps à autres et puis parfois le capitaine Pras nous parle toujours trop gentiment on aimerait qu'il se fâche par moments (ou qu'il laisse un second le faire à sa place)... Si votre agence de voyage spatial vous le propose, n'hésitez pas à partir pour Apex III.

 

Note : 7,5/10

 

 

La chronique de R.Savary

 

Pour rappel, pour qui ne s’y est pas encore laissé tenter, Mars Red Sky c’est du doom cuvée décennie 2010 pour sa rythmique plombée, c’est du heavy d’antan à la wha-wha et au groove endiablé, c’est du prog éternel avec des morceaux étirés, mais c’est aussi, quand ça le souhaite, de la pop de par sa voix et ses refrains qui savent interpeller. Si avec déjà tous ces éléments on ne peut que se rendre compte du coté bonnard de leur musique, je me permets d’ajouter qu’ils n’appuient jamais sur la touche « rétro » et que la voix est assez unique. Un chant que l’on qualifiera de « cristallin ». Oui, Mars Red Sky c’est vraiment bien et, avec ces spécificités, ils se démarquent assez facilement de la masse de la doom attitude.

 

Il ne doit pas être évident de donner suite au superbe, et vivement recommandé, Stranded In Arcadia sans fauter dans la recopie. Jusque-là Mars Red Sky n’a cessé d'évoluer et de s’améliorer. Alors on part confiant. Avec Apex III (Praise For The Burning Soul) ils maintiennent le cap de l'évolution et nous offrent encore un album différent. Toujours massif, toujours cette voix propre, avec aujourd'hui encore de nouvelles couleurs et de nouvelles ambiances qui viennent s'ajouter à leur palette déjà très variée. L'approche « stoner » des débuts est bien effacée, la banale pachydermie répétitive est évitée, Mars Red Sky reste Mars Red Sky avec un nouvel album unique dans leur discographie.

 

Si les premières écoutes laisseront un goût de trop peu, elles laisseront surtout l'impression d'être laissé sur le bas côté. Les morceaux ne sont plus forcément immédiats. La structure rock-pop pour les morceaux est dans l'ensemble délaissée. Tout est sur la progression. Alors on y voit beaucoup moins clair que par le passé. Quand Strander In Arcadia était varié, Apex III (Praise For The Burning Soul) lui est davantage monolithique, froid, noir, voire même par moments menaçant.

 

Ce nouvel album commence comme son prédécesseur par le morceau le plus long, et ici par ce qui restera sa pièce maîtresse. Ce n'est ni plus ni moins qu'un de leurs meilleurs morceaux. Il sortent le grand jeu. Un piano - magique - reprend la mélodie de la guitare et nous envoie dans les étoiles. Noires (il n'y en a pas qu'une étoile noire). 11 minutes d'apesanteur et de tension que l'on voudrait d'ailleurs sentir durer plus longtemps. Le morceau avance, s'étire, nous imprègne, pour définitivement nous emporter avec lui. Et nous lâcher dans l'espace. C'est dit. « l'espace ». Oui, cette ouverture de l'album nous amène à la rencontre d'une matière non-identifiée. Quelque chose de très « 2001 : l'Odyssée de l'Espace » par Kubrick.

 

Ayant mis la barre d'entrée très haut, ils n'arriveront jamais à nous amener aussi loin dans le reste de l'album. Si ce n'est avec "Mindreader", puissant et menaçant, qui lui, au lieu de nous envoyer très haut, nous plombe 36000 pieds sous terre. Mais quelle intro massive ! La batterie et la basse labourent (double pédale destructrice à l'appui), la guitare, dissonante, nous interpelle, les chœurs, légers, en fond, nappent l'espace et tissent la brume pour nous égarer. Toute l'écoute durant on restera scotché entre cette puissance paralysante et cette voix aérienne, nous laissant immobiles dans cet entre-deux. Impressionnant. Tout est là dans la réussite de Mars Red Sky. La qualité d'écriture et d'interprétation bien entendu, mais surtout cette confrontation entre le clair et l'obscur. Entre une rythmique ultra massive et ce chant cristallin.

 

Ces deux morceaux sont portés par une production des plus réussies. Puissance et clarté sont parfaitement ajustées. Elle sera tenue tout l'album durant.

Cette production servira également le très beau et plus aéré "Friendly Fire" avec son envolée contemplative. Ce morceau, différent des deux précédemment évoqués, a toute sa place dans l'odyssée que le groupe propose.

 

Alors forcément quand se présentent un "Under The Hood", très - trop pour la voix ? - pop avec un gros son, ou un "The Whinery" (même si très varié), pas mauvais mais qui n'apportent pas grand-chose à l'ensemble, on sent monter une certaine forme de déception. On perd une homogénéité que les premiers morceaux nous laissait espérer. Nous serions sur un album de quinze morceaux qui ne sont pas liés les uns aux autres, ça ne poserait pas de problème. Mais là, sur ce Apex III (Praise For The Burning Soul) on sent qu'il y a un ensemble. Que l'on était à deux doigts d'un concept album incroyable. D'une intensité et d'une originalité comme rarement rencontrées.

Ils ont ouvert une porte et il ne reste plus qu'à espérer qu'au prochain album ils s'y laissent entièrement aspirer. En route pour l'obscurité (et un titre comme "Alien Grounds / Apex III" d'au moins 30 minutes !)

 

Note : 7/10

 

le 15/11/2016

3 COMMENTAIRES

Foo Gazi

Foo Gazi le 16/11/2016 à 19:45:46

Je l'ai écouté une, puis deux fois et c'est vrai qu'un désagréable sentiment de déséquilibre est venu parasiter un peu mon écoute... Ça aurait probablement fait un EP sublime avec les deux morceaux précités ainsi que The Whinery mais là la différence est trop importante entre la première et la deuxième moitié pour en faire un album remarquable. Quel dommage !
La plus grande frustration me concernant est le refrain "casse gueule" et difficilement compréhensible d'Under The Hood, probablement le morceau le moins réussi. En résulte donc un album intéressant, avec de gros morceaux de bravoure, des choses plus convenues et un gros loupé, mais qui s'avère être un bon cran en dessous de ces deux prédécesseurs !

Sux

Sux le 22/11/2016 à 11:16:03

C'est fou! Under The Hood c'est le plus attirant morceau de ce album, surement c'est la chanson que je repéte le plus souvent. Ça me fait penser à Ghost, mais avec des paroles plus intéressants.

papy_cyril

papy_cyril le 22/11/2016 à 20:35:55

tout à fait d'accord avec la comparaison avec Ghost au niveau du chant

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