Melvins - A Walk With Love And Death

Chronique CD album (78:78)

chronique Melvins - A Walk With Love And Death

CANADA BUZZ HAS A WAY OF SEEING THROUGH MY EYES

Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS - Chapitre 60 -

Pour tenter d'approcher une vague compréhension de l'obsession chronique à l'origine de ces textes malhabiles, se référer à l'introduction du chapitre 1...

 

Double chronique croisée pour un double album.

Pas sûr que vous y compreniez grand-chose, alors de deux choses l'une :

  • soit vous êtes un peu familiers du monde des Melvins et vous courrez les écouter, ces deux disques complètement baisés de la gueule, si vous me passez l'expression...

  • soit vous n'êtes pas familiers du tout de leur monde et vous courrez les écouter, ces deux disques complètement baisés de la gueule, mais pas sûr que vous y compreniez davantage grand-chose, hein, bon...

Au revoir.

 

 

60 mouches et toutes ses tumeurs.

Pour mon soixantième chapitre des chroniques Melvinsiennes, j'ai donc l'honneur d'évoquer pour vous – gratuitement et sans aucun engagement de votre part ; de la mienne non plus, de part – leur petit dernier en date de juillet 2017... qui est en fait un gros foutu monstre bicéphale et bien bien déformé des tronches. Le nommé A Walk With Love And Death (salut John Huston!), dernier double méfait qui leur pend au double menton comme une énième excroissance cancéreuse, n'en finissant toujours pas de compléter un tableau outrageant et outré, l'Absurde Regard des Melvins sur le MondeDeMerde, tel celui de la MoucheAMerde : le regard à trois mille facettes, mec. Mille est invariable, j'y aurais bien pourtant ajouté un 's'. Et soutenir le regard à mille facettes, c'est bien, bien, bien pire que regarder un louche dans les yeux, hein, dis, t'imagines ?!? Le cerveau en multi-vrilles à torsions spiralées ! Direct le troisième œil dans le derche qui fait l'avion en perdition ; un peu, mon nœud !

Bref ?

Pas bref.

 

Pop Musique pour les flics en goguette dans les hypercashers McDonald.

Ici, en l’occurrence, ils ont cette fois mangé des buvards de LSD imaginaire trafiqués à la Pop Musique, histoire de corser sans l'air leur affaire bientôt millénaire. Melvins, les seuls Grands Anciens qui vaillent, vaille que vaille !

Pop ? En témoigne de la façon des plus flagrantes le très Kings/GuidedByVoices/Pixies « What's Wrong With You ? » ; qu'un certain Josh Homme doit leur envier. Le pépère Dale Crover semble y chanter principalement. Il est d'ailleurs présent vocalement sur pas mal de titres, comme le suivant « Edgar The Elephant », où on ne sait plus qui chante par moment, Buzzo étant un incorrigible caméléon et leur bassiste du moment (le gaffeur Steven McDonald, bon bassiste mais présence scénique un rien agaçante, m'enfin...) ayant une vois nasale proche de Dale. Ou alors c'est toujours Steven et j'ai rien compris. C'est possible.

Dale, en tous cas, sort un album solo au mois d'Août, baille-ze-ouais. Hâte d'entendre ça ! L'avait rien fait de la sorte depuis son très cool EP solo « à la Kiss styley » de 1991. Ah et un vinyle à 666 faces que tu pourras jamais te payer...

Pop aussi, le pendant barré « Give It To Me », faux farfisa inclus, seul passage réellement musical dans les canons habituellement admis du genre, sur le disque subliminal Love. Gros bordel organisé en bœuf psychédélique sous les cotillons. Meuh !

Où en étais-je ?

 

De la drogue et euthanasier dans les rues.

Rhaaa, ils nous ont ressorti pour l'occasion une vieille scie pas sautée depuis 1990 - dans la série de singles/compilation Dope, Guns 'N Fucking In The Streets de Amphetamine Reptile Records – c'est à dire « Euthanasia ». Ça sonne moins Ozzy dans le chant et elle est un peu plus lente mais sinon, c'est bien le même morceau, que j'avais pour ma part, ma foi déjà écouté, mais complètement oublié. L'était pas forcément très très mémorable, faut dire, mais il est bien mieux ici dans cette version rajeunie.

Hé, les quinquas ont encore des volts... d'ailleurs ça m'a toujours fait halluciner comment les gens bloquent sur l'âge dans le Rock au sens large... Tu ne te demandes pas comment tu fais pour être encore maçon à... 40 balais seulement, bordel ! Alors, quoi ? L'est où le problème ?

 

Du cul de poulet, oui !, mais du cul !

« Chicken Butt », le titre, me rappelle le seul « album » des Melvins que je n'ai jamais réussi à écouter entièrement, indigne truc de remixs, Chicken Switch... Je préférerai toujours trois disques comme Love, Prick ou Colossus Of Destiny, tiens !, qu'une moitié de Chicken Switch, c'est dit !

Chroniquerai-je un jour ce dernier ? Sans doute, juste pour m'amuser, mais j'ai aussi de la comptabilité, des TOC agressifs et une non-carrière de musicien-loser à gérer, entre autres, alors le temps viendra en son sien.

Où en étais-je ?

 

Requins-marteaux de Dieu, tendance arty.

J'en suis à « Christ Hammer », peut-être le meilleur morceau du disque ! Enlevé, avec des voix très énergiques et venant du fin fond du bide dans les couplets, et un refrain/petit-pont-pont mélo à l'enluminure Pop Psychée sixties savoureuse. On dirait que Dale et Steven s'amusent encore à s'accoupler dans les harmonies vocales nasillardes. Si homo ! Cool !

J'avais aimé Prick, disque provoc' autant que pur essai d'Art libre, éhéh, eh bien j'aime aussi Love, qui déplaira à... à peu près tout le monde !

Et je l'aime pour à peu près les mêmes raisons : liberté, égalité, fraternité, l'expression de la liberté pour une « musique » de film expérimental, complètement hallujubilatoire pour qui a comme meilleurs amis ses propres cauchemars.

 

Cactus de cristal, cristal de cactus, ça pique Mr White ! SCOOBA-SCOOBAWHITE !

Le Rock sudiste, c'est pas réellement mon pire cauchemar, mais si « Cactus Party » n'est pas du pur Rock sudiste autoroute, c'est que c'est une chute de stud' du faux groupe (pas un seul concert maintenu, c'est con...) Crystal Fairy... Ahahahah ! Bah tiens, Missy Gender Bender chante dessus, comme c'est bizarre !

« Scooba » ! Dale Crover se remet au Jazz pour notre plus grand délire, Steven McDonald zigzaguant sur son manche avec en fond un sample rigolo, ou bien ? SCOOBA !

Où en étais-je ?

 

Blanc-cul clitoridien.

La Noise à atmosphères de « Halfway To The Bakersfield Mall », ou tant d'autres sur Love, me rappelle que des effluves de Honky me sont remontées dans les narines à l'écoute du premier titre de Death, l'excellentissime-ssime « Black Heath ». Honky et The Bootlicker, aussi, pour la retenue. Retenue musicale tout du moins, car il est assez drôle de constater que les voix sont elles complètement fortes et outrées, alors que la musique ; ben elle se retient.

Un schizophrène en crise pleine chevauche une amante clitoridienne pas farouche mais, bordel, dure à satisfaire. Arrête de pilonner deux secondes et essaie le frotti-frotta !

Car l'émotion est là, « Sober-Delic (Acid Only) », Buzzo porte le tout de sa voix puissante et vibrante. Il n'a pas toujours besoin de beaucoup plus, en témoignent son album acoustique ou les live terribles – je me souviens notamment d'une version de « At The Stake », avec encore la formule Big Business/double batterie lors de leur avant-dernière tournée européenne, où il postillonnait, grondait et décollait la grille du micro avec son seul souffle, c'était vraiment quelque chose. Va lui dire après qu'il est trop vieux pour ces conneries, tu vas être reçu ! Le quinqua qui arpente la scène comme un lion en cage, défonçant les cordes de sa guitare à chaque coup de poignet, et derrière le pépère Crover qui assure comme un chef à la batterie... Place aux jeunes ? Bouarf !

Où en étais-je ?

 

De la vraie indigestéréophillie pour un meilleur paveton attrape-vomigueule.

J'en suis à « T-Burg ». Ouh merde... Mal barré.

Il serait drôle de mélanger les pistes des deux disques et s'écouter le tout comme un seul gros pâté. Ça doit être un peu comme essayer de lire ma chronique : comme un gros pavé dans ta gueule d'antilecteur du net qui va regarder la note et deux trucs en gras. Suce-moi ! Et jusqu'à six par jour, comme les pastilles pour la toux (véridique, merci Brunhild, merci).

Hé. Je trouve cet ensemble de disques bien supérieur en fait à Basses Loaded, c'est pourquoi il aura peut-être une note inférieure.

Alors que... juste pour « Cardboa Negro », délice avorté de deux petites minutes (le reste étant en fait un dérapage sonique sur la batterie de Crover et du-dudududu dedededelay), ça vaut le coup d’œillet. D'Inde, de Chine ou de Nice, mais sans le camion foufou siouplaît !

I walked for miles in your shoes and I couldn't wake. Exactement le sentiment que laisse ce double album. L'impression de marcher pendant des kilomètres dans des chaussures de rêves qui ne nous appartiennent pas, nous menant sur des rivages mouvants, puis des prairies aux gouffres soudains, menaçantes dans leur dangerosité inopinée, un brasier diabolique au fond duquel surgit le visage de tes démons, et des étoiles dans le ciel qui dansent sans logique, mélangeant les sensations, les repères et les idées ; et pourtant nous ne pouvons nous réveiller. Et même, nous ne le voulons pas, c'est tout.

Un album puissamment onirique, tonique, te nique, te nique...

Pour qui aime le voyage. Et pour ceux qui n'apprécient pas les gens de ce dernier : retournez manger vos morts !

 

Johnny Mélenchon est aussi un artiste.

Il y a plein de choses qui se passent dans les sous-couches du mix, un peu comme dans les sous-couches (bonjour les bruits, bonjour les odeurs) de mon inconscient qui se ballade sur la beauté des pochettes des deux digipacks. Ipecac a fait votre affaire sur ce coup-là, mais c'est un gouffre à perte : deux foutus digipacks luxe dans une boîte, c'est très classe. Mais c'est surtout Mackie Osborne qui s'est lâchée sur les affres de son mari et les objets, ma foi, sont très beaux. Mention spéciale aux fleurs, récurrentes chez Mackie, et le triptyque de Maman Ours et Bébé Ours blanc qui se bouffent le Wall-russe.

Classe !

 

En un mort comme en cent.

Grand-Mère la Mort a trop la classe.

L'Amour, lui, n'est jamais ce qu'il paraît et, pour les pusillanimes, restera à jamais anonyme.

 

Achat ou pas achat ?

Déjà fait. Avec ta carte. Regarde ton prochain relevé et pense à moi.

Je suis déjà loin, tu t'en doutes bien.

 

Je retourne fleurir ma tombe avec les pissenlits du voisin.

Les Melvins ont quant à eux, paraît-il, déjà et encore un autre album enregistré, tout prêt qui attend. Mais ils n'attendront pas sur vous, soyez-en sûrs.

photo de El Gep
le 06/09/2017

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 06/09/2017 à 12:02:22

Quel pavé! Cet homme est fou. Il mériterait d'être le biographe officiel des Melvins !! ;)

el gep

el gep le 08/09/2017 à 22:06:28

Que j'écrive 60 chroniques débiles sur un seul groupe, c'est une chose... Alors que ce qui est vraiment dingue, c'est toujours la discographie de ce groupe. Quand, en quelques petites années ces types enchaînaient des albums comme Ozma / Bullhead / Eggnog / Lysol / la série de trois Ep / Houdini ou (d'ailleurs, niveau dates, ça enchaine toujours!) Stoner Witch / Stag / Honky / The Maggot / The Bootlicker ou encore plus récemment, avec une force un peu moindre mais quand-même Freak Puke / The Bulls And The Bees / Tres Cabrones / Hold It In, ça laisse songeur... et pantois. PAN, toi!, dans la gueule!

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