Melvins - Electroretard

Chronique CD album (45:22)

chronique Melvins - Electroretard

CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES

Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS. - Chapitre 7 -

Pour comprendre le pourquoi de la démarche boiteuse, se référer à l'introduction du chapitre 1...

Alors celui-là, il représente quelque chose de spécial pour moi. Ne vous moquez pas. C'est affectif. Bordel. Je n'ai pas perdu mon pucelage ni découvert la magie de la colle à solvants là-dessus, non. C'est tout bêtement le premier disque des Melvins que j'ai possédé/écouté. Nan-han, je ne les ai pas découverts en 1986, ça t'étonne? Bordel, j'avais 6 ans! Tout ce que je connaissais d'eux, c'était leur reprise de Pink Floyd ici incluse. Je l'avais acheté peu après sa sortie et quand je l'ai glissé dans la platine, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'avais vaguement entendu parler du groupe, sans que ça ne me renseigne pour autant sur leur musique. Et j'étais loin de me douter que ce disque allait changer ma vie. Ouah l'autre, carrément!

Je n'exagère rien quand j'écris « changer ma vie ». La découverte de ce groupe, progressivement approcher la globalité de sa discographie colossale, m'a littéralement fait changer mes idées, mes conceptions sur la musique et préparé à tout un tas d'horreurs bruyantes barrées-tripantes. J'avais trouvé un groupe dans lequel je me retrouvais vraiment, moi qui était attiré par le dérangeant, mais aussi le Blues, le Rock et le Metal « différents, tu voaaaaas », origines du mal.

Le plus drôle, c'est que c'est un disque de reprises.

Oui, des reprises, ces trucs immondes qui servent de passe-droit ou de bouche-trous à tout un tas de groupes pleutres! Mais le concept est ici baisé de la gueule car ils reprennent plusieurs morceaux... des Melvins. L'auto-reprise comme pied de nez de bouffon?

Pas seulement, puisque les nouvelles versions sont TRES éloignées des premières moutures. « Gluey Porch Treatments » (idem, [Alchemy Records/1987) part en Thrash-Jungle avant de sombrer dans la démence épurée basse slide/voix maniérée, sans plus rien du Punk originel mais affichant 47 secondes au compteur. « Revolve » (« Stoner Witch », [Atlantic/1994]), composition géniale, sonne très bien en version calme, où l'on remarquera à la fin les petits sons à la X Files très insolites. « Lovely Butterflies » (Honky, [AmRep/1997]), passée du singulier au pluriel, est carrément abrutissante, encore plus Indus et noisy que l'originale, plus extrême, idéale pour se faire jeter par ses potes. « Tipping The Lion » (« Stag », [Atlantic/1996]) est saturée d'effets, son groove pervers hanté par un sifflement du genre vieux poste de télé au son coupé. Vraiment dérangé, vos vieux amis ne vous comprendront décidément plus.

Sinon, « Shit Storm » est une plage d'introduction complètement bruitiste, mélange de certains de leurs morceaux passés à l'envers, avec quelques bruits ajoutés. Ce titre ne sert pas à grand-chose, alors je m'en servirai pour révéler un scoop. Le groupe, au travers de ses délires les plus extrêmes (ou les plus débiles) m'a initié à la Noise, la vraie, le bruit, quoi, et à sa contemplation. Merci les gars, vous m'avez bousillé.

Je vous avais bien dit que je n'étais plus le même.

Et les autres morceaux, alors? « Missing » est une reprise de la formation à Kevin Rutmanis le bassiste maboul, les Cows, une belle chanson basse-batterie-voix claire assez Pop redneck, qui plaît à la gent féminine, pour une fois. « Youth Of America », reprise des Wipers,  est fascinante. Long (9 minutes) titre Punk mélodique, énergique, au suspense qui ne faiblit jamais, conduit par un Dale Crover métronomique mais dynamique. Il déverse un déluge d'arrangements (déclinaisons et variations sur les thèmes, voix travaillées, nuances d'intensité, solos guitares, sons planants intermittents...) et ne devient ainsi jamais ennuyeux. Faudrait peut-être que j'écoute la version originale un jour...

Au fait, le disque est effectivement clos par une interprétation note-à-note du « Interstellar Overdrive » des Pink Floyd. Ils poussent le vice du mimétisme jusqu'à imiter les effets de stéréo originaux. Drôle d'idée mais exercice de style réussi.

Conclusion? Vous l'aviez déjà en introduction, ça servait à rien de lire cette diarrhée. Cela dit, j'ai dû le domestiquer, le machin, l'écouter bien des fois, avant qu'il ne me donne envie de me plonger dans leurs autres œuvres... Avant que ma vie ne soit transformée, pour le meilleur et pour le pire.

Nema Snivlem.

photo de El Gep
le 08/05/2011

6 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 10/06/2011 à 02:36:04

Au fait, le label, c'est Man's Ruin, pas Man tout court, éhéhé.

cglaume

cglaume le 10/06/2011 à 11:03:43

Ca c'est Pidji qui fait rien qu'à laisser trainer des bugs dans ses IHMs d'admin ... :)

Zoliv

Zoliv le 01/07/2011 à 10:14:50

Youth of America par les Melvins, une des meilleures chansons du monde !

el gepeto

el gepeto le 01/07/2011 à 21:32:32

Ah oui, je n'ai pas tellement insisté dessus, mais c'est vraiment un beau morceau, ça c'est sûr, ma bonne dame. Faut vraiment que j'écoute l'originale, peut-être la compo est tout simplement mortelle à la base...

frolll

frolll le 02/08/2011 à 12:45:20

LOVELY BUTTERFLIES

el gep

el gep le 01/07/2015 à 17:54:13

Joie: vous n'aurez plus à dépenser une fortune pour acheter ce disque, il est réédité (CD) en forme de bonus au EP "The Bulls And The Bees", depuis peu.
Bon, vous n'aurez pas l'artwork nazi-fendard de Kozik, ceci dit...

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