Melvins + Lustmord - Pigs Of The Roman Empire

Chronique CD album (60:01)

chronique Melvins + Lustmord - Pigs Of The Roman Empire

CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES


Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS. - Chapitre 13 -

Pour comprendre le pourquoi de la démarche boiteuse, se référer à l'introduction du chapitre 1...


Putain de vampire, le mythe (pour certains, moi les mythes, ça me troue queue d'chi) Lustmord du Cooooold Electro-Indussss s'est planté dans l'entité monstro-absurde Melvins, et enfante dans la merde verglacée d'une chose hybride censée incarner les porcs de l'Empire Romain.


D'abord monte le son, coco. L'intro est inquiétante, tout de suite tu sais que t'es pas dans le disque catchy qui va faire danser les adipes de ta stupide copine au cul flammé. A moins que tu t'l'assommes et que tu te branles en te frottant comme un serpent sur son pauvre corps collapsé. Car ce qui suit est un totem sonore érigé à la brutalité, à la bête froide violente cachée en chaque putain d'entre nous. « The Bloated Pope » (une tuerie en live), grand morceau métallique, n'est pourtant pas du même alliage que celui que la convention suceuse a installé dans ce monde de merde. Le Metal, je déteste à 99%, mais les Melvins ont parfois un côté Metal impressionnant, cruel, froid (encore!), martial ET groovy. Le Metal autre? Ouah-ha-ha! Disons qu'ils n'ont pas cette façon de jouer mécanique et dénuée d'imagination, ni ce son d'un mauvais goût ultime ou ces compositions nulles. Certainement ce sont des gens intelligents et talentueux, avec une vraie culture musicale, tout simplement. Et ça, ça change tout. « The Bloated Pope » est là pour célébrer la nouvelle chair et tuer les pleutres. Tiens ton fusil, allons-y. Et crevons tous les infidèles dégénérés.


Les deux premiers morceaux annoncent donc la couleur: ce sera du gros Snivlem méchant et vicieux mêlé à l'expérimentation du glauque planant. Et c'est assez terrible, dans tous les sens du terme. Voilà, c'est tout, j'ai fini.
Non, j'ai rarement su faire court. Qu'est-ce qu'on peut y trouver d'autre? Adam Jones, de ces fainéants fumistes Tool, participe au chaos et je suis bien obligé de reconnaître qu'il est parfois difficile de différencier ce que joue Buzz de ce que joue Adam. Dans ce contexte particulier, ils peuvent avoir un sens du riff et un son assez proches. Toutefois, on dirait bien que la pomme Adam s'éclate sur le joliment tribal « Toadi Accelratio », ainsi que sur la pièce-maîtresse montée en descente d'acide, c'est à dire le morceal-titre de plus de 22 minutes, « Pigs Of The Roman Empire ». Horreur atmosphérique aux multiples mouvements, c'est le long passage décisif pour les auditeurs. Cornes de brume mutantes, riffs indus répétitifs sur bidouillages clignotants, épure électronique glaçante... la plupart, impatients éhontés dénués de fantaisie, décrocheront et iront se faire mettre ailleurs par toute la musique pourrie disponible en quantité astronomique. Les autres resteront et triperont. Ou pas.

 

Trip, disais-je?
Road trip en sortie de visite d'hôpital ou de centre de rééducation, ce disque m'a beaucoup servi sur l'autoroute, à une époque un peu sombre. Et c'était parfait. Cet album est de la putain de driving music d'autoroute désert. T'as pas envie que ça s'arrête. Ni la caisse, ni le disque. Et si les villes que tu croises sont en flammes, ça ne te surprendrait même pas.

 

Sauf que. Tu vas sursauter et te frapper le crâne contre le plafonnier quand « Pink Bat » déboule pile en sortie de « Pigs... ». Hausse du volume sur base de samples-tournoiements, vitesse trafiquée en temps réel, gare au verglas. Mais ensuite, tu te paies un vrai bon morceau typiquement Rock-Metal à la Melvins, du genre de l'époque « Houdini ». En mieux. Le bordel se délite dans les solos laconiques de Jones et des grognements de porcs électroniques. Nique, nique, ça fornique dans la boue et tu t'es bien fait avoir, mon con.
J'aime bien les gros mots. Ils expriment des choses que les petits ne peuvent pas.


La fin sera inhumaine avec du répétitif, encore, plus encore et encore plus (« ZZZZ Best »/« Safety Third »), combiné à de la frigide machinerie (« Idolatrous Apostate »). Deux morceaux cachés : le premier empreint de fatalité (Lustmord en roue libre?), le deuxième, authentique fantôme du passé désuet, te laissent un goût de conclusion désenchantée.

 

Un album froid, glauque et difficile, donc, mais riche en idées, ambiances et ressources hallucinatoires. Selon l'humeur, il passera ou ne passera pas. De toutes manières, ce n'est pas le genre de disque à écouter tous les jours, à moins que tu ne cherches vraiment à affecter ton psychisme par le feu et la glace qu'il contient. Pourquoi pas, tu m'diras... fais de ta vie une œuvre d'art, jusqu'à ta mort, encule les mouches de ta psyché, dresse de grands concepts en creux, tu partiras comme tout le monde: le cul plein de merde.

photo de El Gep
le 17/07/2011

3 COMMENTAIRES

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 17/07/2011 à 13:42:45

Ruez vous sur 'Heresy' de Lustmord... les 2 plaques vont bien ensemble.
un bon 8 pour cet épisode melvinesque

Runaway

Runaway le 17/07/2011 à 20:05:14

Comment elle pète cette collaboration...
Pour moi cet album a vraiment rien de difficile tellement le dark ambient est un monde que je cultivaus bien avant les Melvins (de part mes origines black metal).
Ya vraiment une symbiose qui fait de cet album un chef d'oeuvre extraordinaire d'ambiance noire. J'adore.

frolll

frolll le 02/08/2011 à 12:43:45

C'est du GLAUQUE, mes amis !

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