Melvins - Pinkus Abortion Technician

Chronique CD album (37:07)

chronique Melvins - Pinkus Abortion Technician

CANADA BUZZ HAS A WAY OF SEEING THROUGH MY EYES

Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS - Chapitre 61 -

Afin d'éviter tout malentendu navrant et constater que c'était du grand n'importe quoi dès le début - vous aviez été prévenus - se référer à l'introduction du chapitre 1...

 

 

Si j'ai bien dû dûment évoquer sans cesse le pouvoir imaginatif du groupe dans toutes les précédentes chroniques, je n'ai pas suffisamment insisté sur leur pouvoir à pousser l'imagination de l'auditeur qui veut bien s'en donner la peine.

Ainsi sur le Basses Loaded d'il y a une paire d'années, je peux revenir, via ce morceau incroyable qu'est « Phyllis Dillard », sorte de Glam Hard-Rock à la Guns'N'Roses exhorté à son paroxysme : dans la fosse.

Dans la fosse se joue un jeu ultra-violent, à la Rollerball extrême où la mise à mort est nécessaire, lente et très douloureuse, un pied écrase une tête au ralenti, Ken le survivant dans une télé-réalité signée Bruno Dumont, pendant que le maître de cérémonie, le roi King Buzzo le musicien-prêtresse porte le grenat gourdin courtaud et turgescent, nu sous sa robe de bure, le bout du gland du braquemart matraque et frotte la jute jusqu'au jus du sang.

Ces sportifs de l'extrême s’entre-tuent, s'enfoncent un bout du corps dans le corps du voisin, les os craquent et cassent, les points comptent la douleur, les viols collectifs encouragés portent la pratique du sexe à l'égal de l’ultra-violence.

 

Et pourtant ce n'est pas du Grind : presque une parodie de Hard-Rock.

C'est bien là que se situent les Melvins : dans les à-côtés de tous les styles, dans les zones mouvantes placées sous les socles soi-disant stables de tous les genres musicaux typiquement américains.

Le fameux cauchemar américain.

 

Typiquement ricain, Pinkus Abortion Technician l'est. Il l'est tellement. Oui il l'est !

Cauchemardesque, oh beaucoup moins que par exemple ce précité Phyllis Dillard – excepté, dans un tout autre sens, ce « Break Bread » auquel nous reviendrons – tant l'humour et une certaine joie rageuse ensoleillent périodiquement ce disque encore une fois atypique, et pour une fois estival dans sa lumière. Pourtant, ça finit au cimetière, allez comprendre...

 

Bzzzz/ Flash info / Résumé des épisodes précédents.

Big Business se concentrant sur lui-même, ils ne font pour le moment plus partie de l'aventure Melvins. Finis la double batterie et les chants lyriques. Bienvenue, depuis une paire de disques, au popeux couteau suisse Steven McDonald – Redd Kross, Off – et de temps en temps au Surfeur Du Trou Du Cul, donc, Jeff PINKUS. (Voir Honky, aussi.)

Oui, le PINKUS du titre.

Et là, BIM !, j'vous l'mets dans l'mille, les DEUX jouent sur l'album. Double basse pour pas mal de titres et sinon Pinkus au putain de BANJO pendant que Steven assure la bassine. Comme un chef, d'ailleurs. Tous les deux des chefs, d'ailleurs !

 

Américain, arf, très américain la reprise du « Stop ! », vieille scie mille fois sautée. Inouï chez les Melvins. Du chant mélodique niais et premier degré. Du pur Rock californien, burps, pas bizarre ! T'y crois ?! Faut bien.

C'est très bien fait mais pas sûr que ce soit ce que j'aime, hein. Aucune double lecture possible ici, l'imagination est bien moins sollicitée. Tout juste les « Stop ! Stop ! Stooooop ! » de fin me feraient penser qu'eux-mêmes implorent le morceau de s'arrêter, qu'on en finisse !

Ah-ha ! Belle énergie ceci dit...

Putain d’amerloque aussi le « Embrace The Rub » qui vient après le deuxième morceau qui est en fait la deuxième moitié du toujours premier morceau, la reprise encore du « Moving To Florida » (duh!). Deux-en-un hé ducon ! Reprise des Butthole Surfers à écouter très très fort pour apprécier, sinon ça ne marche pas bien.

Je reviens à « Embrace The Rub », donc, qui sonne comme un bon Punk mélodique, certes mélodique mais sarcastique, ce qui me fait de suite penser aux Dead Kennedys un peu et... aux Butthole Surfers, beaucoup. Chanté en partie par Steven, qui a aussi co-composé le bousin, et peut-être Dale et Pinkus mais pas de Buzzo à la voix.

 

Hé ! C'est tout le délire de ce disque, apparemment. Buzzo a peu composé. Et chante peu.

Les rênes sont laissés à Pinkus, surtout – d'où le TITRE du disque, pigé ? A Steven et Dale Crover, le batteur, également. Dale d'ailleurs nique « Flamboyant Duck » et chante sous la douche la première partie Pop, dans l'esprit de son dernier album solo semi-raté. Y'a une partie BANJO cool, des indiens qui psalmodient, et une grosse guitare qui sort de nulle part.

Enfin, rien de tout cela ne vaut le génial « Don't Forget To Breathe » de plus de sept minutes. Un Blues psychédélique. Avec du chant (PINKUS!) qui sonne un peu Soul. Oui, z'avez bien lu Soul.

Pinkus encore au Banjo grimé passé à la moulinette à sushi « China Girl », super classe les amis ! Buzzo tape le solo complet barré à de multiples reprises, doit bien y'avoir du stylophone qui dérape dans les coins et le tout valse grave à trois temps et finit dans le décor orchestral.

Merde, ça me rappellerait presque quand Queens Of The Stone Age se tapaient des douilles avec des cuivres et des cordes et que c'était encore bien !

Super classe, Pinkus, t'assures !

AVEC DU LSDéééééééééééééééééééééé !

 

Pinkus t'assures, Pinkus tu crains, ce morceau perdu de Honky (le groupe, pas l'album terrifiant des Melvins), là, « Break Bread » est super moche, gros Rock ricain de stade, c'est atroce, atroce !

Mais, mais mais mais mais mais mais y'a un break gogole, digne de On The Corner de Miles Davis, ou Beefheartienesque si tu préfères, qui me fait éclater de rire ! Ouf, merci ! Les enculés !

Pardon.

Je me demandais « mais c'est quoi ce son de gratte, c'est quoi ce jeu, c'est quoi ces coups de barre de vibrato ? ». Ben ouais c'est pas Buzzo qui joue, c'est le guitariste de Honky ou c'est carrément Pinkus qui joue à la place.

C'est donc bien un morceau de Honky et pas des Melvins. Ça n'a rien à foutre là, si tu veux mon avis, mais mon avis, si tu savais où ils s'le foutent...

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.

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(à part le break) (break.........break bread......breakbreadbreakbreadbreakbread)

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.PINKUS, enfant terrible !

.D'où – le titre – du disque.

 

« You lie in the graveyard, you're rotting away ! ». « Graveyard » (Morceau de qui ? Mais des Butthole Surfers, bien-sûr!) chanté tous en chœurs. Bien bien cool.

Trécool. Sarcastique, acide, moqueur et même méprisant, chœurs qui te traînent dans la poussière, mélodie de gratte qui te perce la prostate, final psychédélique avec Steven qui joue du vibromasseur sur sa basse et des trucs qui font des bulles, la bave blanche qui pue aux coins des lèvres.

Trécool. Tiens, j'ai un flash : Greenday ! Qu'est-ce qu'ils foutent là dans cette chronique ?

Aucune idée.

Et pourquoi pas Beavers And Buzzhead, Mouth Central Park, tout ça. Ah non je me trompe d'électrode.

Euh c'est trécool mais ça ne vaudra jamais cette version-là, avec les images !

 

Qui veut une glace ?

Moi ! D'une main, et de l'autre, je veux tenir la tienne ! Leur reprise encore des Beatles est bien plus chouette que celle sur Basses Loaded. Sauf que c'est une reprise de reprise du groupe de Billy Gibbons avant les ZZ Top (is the best!). Grande classe, en fait on dirait bien les Beatles qui joueraient pour Houdini, le disque. Avec Gene Simmons en guest. C'est possible : la preuve !

Au fait, j'ai toujours préféré leur reprise de « God Of Thunder » à celle de « Going Blind ».

 

Confusion mentale, où m'emmènes-tu à nouveau, tout le monde est parti depuis longtemps, c'est encore à moi de ranger, nettoyer et éteindre la lumière.

Alors voilà en fait cet album un peu récré, il serait vraiment top si y'avait pas ce morceau-et-demi en trop, ou à côté de la plaque, là, « Stop breaking bread, Jesus, for God sick ».

Thank you Satan.

Et franchement, tout ça est un peu trop américain, faudrait, tiens !, une touche de franchouillardise dans la guimauve du fromage.

 

Le saviez-vous ? Pinkus, il jouait dans un groupe avant. Ouais, un autre. Vous savez lequel ? Bah les Butthole Surfers.

Si, si !

D'où le titre du disque, vous avez remarqué ? Non ?

Ah et c'est aussi les Butthole Surfers qui ont fait la pochette, qui produisent, enregistrent et distribuent ce nouvel album de PINKUS. Y'a même des VRP qui font du porte-à-porte pour le vendre – cher! – et ils s'appellent tous PINKUS ! C'est inscrit sur leur badge : « Hello, I'm PINKUS » ! A l'international ils visent plus particulièrement la France car il y a un groupe, paraît-il, qui leur a rendu hommage sur ce morceau. La première phrase dit : « We've never listened to the Butthole Surfers, come on man, such a silly name ! » Et puis, la France, car PINKUS en français, ça passe bien aussi.

 

 

Bigre ! Cette chronique est totalement imbitable.

Et antisémite.

Et islamophobe.

« Beau travail, Gep ! »

 

photo de El Gep
le 17/05/2018

2 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 22/06/2018 à 13:36:16

Je viens de voir que Gulo Gulo avait écrit une belle chronique ici:
http://satanowesusmoney.blogspot.com/2018/03/melvins-pinkus-abortion-technician.html
Publiée pile le jour de mon anniversaire, alors merci pour le cadeau, Gulo.

gulo gulo

gulo gulo le 23/06/2018 à 07:11:45

Hahaha, de rien mon bon.

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