Melvins - Singles 1-12

Chronique CD album (93:08)

chronique Melvins - Singles 1-12

CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES


Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS. - Chapitre 9 -

Pour comprendre le pourquoi de la démarche boiteuse, se référer à l'introduction du chapitre 1...

Chroniquer ce (double) disque a quelque chose de déprimant. L'écouter également. J'imagine ceux qui l'ont acheté, croyant tomber sur les morceaux les plus, hum, populaires (ah-ha-ha!) des Melvins. Ou du moins les plus rock, les plus accessibles (hin-hin-hin!). Pauvres de vous... Mais ce n'est pas cela qui me déprime, non.
1996, les Melvins, virés d'Atlantic, se retrouvent sur le label noise Amrep et décident de sortir un single par mois pendant un an. Sous la forme de vinyles de couleurs qui avaient l'air bien jolis. C'est déjà ça... Là, ils sont tous regroupés par ordre de sortie sur ce double CD, donc : 6 singles et 12 morceaux par galette de plastoc.

En fait, c'est un satané bordel. Un bordel parfois sympathique, la plupart du temps chiant comme tout. Comment résumer cette chose? Comment expliquer? Je ne vais pas commenter titre-par-titre, sinon je vais me retrouver pendu à mon lustre, tout bleu (moi, pas le lustre), arrosant généreusement la mandragore d'appartement. Alors je vais me la jouer Snivlem, j'te jette des trucs à la tronche, au passage tu prends ce que tu peux et démerde-toi. De toutes façons, t'es déjà allé voir la note pour te faire une idée et te barrer d'ici sans lire une ligne. C'est à ça que servent les notations, non? Te faire une idée (mais comment est-ce possible?) sans avoir écouté une seule seconde de musique? J'aurais dû le porter aux 9/10, ce torchon, ça t'aurait appris l'honnêteté intellectuelle.

Bref. Alors là-dedans, il y a du bon sous forme de reprises, « Lexicon Devil », des GERMS, « Way Of The World » de FLIPPER, des trucs glauques plus ou moins noisy pas inintéressants, dont « Theme » de CLOWN ALLEY (avec lesquels ont joué Mark D et Lorax, bassistes des Meuh ici à l'honneur), des titres composés et enregistrés vite-fait en répète, un morceau nase (c'est eux-mêmes qui le disent) qui a soi-disant été viré de Houdini [Atlantic/1993], et beaucoup de machins noise, certains cool (j'aime la nouvelle version de « Pigtro », mais faut apprécier le bruit, hein... c'est du BRUIT, c'est ce que j'entends par NOISE). La plupart étant carrément dispensables (terme déposé chez les connards scribouillards): genre on lance deux morceaux en même temps et on s'amuse avec les boutons de la table de mixage (entre autres, ils détruisent le tube génial « Queen », sur Stoner Witch [Atlantic/1994])... On tombe aussi sur une de leurs copines qu'ils font crier dans le micro et une parodie de Brit Pop, plus deux morceaux qui ne sont pas d'eux, qui ne sont pas joués par eux et qui n'ont pas été enregistrés par eux. Mais ils les ont quand-même mis sur leurs disques.
Perdu? Tant pis.
Pouf pouf.

Alors bon, une certaine fascination quasi morbide peut, éventuellement, s'emparer de l'auditeur atterré devant tant de connerie et de vanité. Oui, quelqu'un a bien dû donner du pognon pour qu'ils puissent les presser, ces putains de vinyles. Et ce putain de double CD de mongols.

Non, vraiment, ça ne sert à rien d'acheter ça, à moins de souffrir d'une collectionite aiguë qui confine à la maladie mentale lourde.
Le seul truc vraiment intéressant dans ce disque, c'est « Jacksonville ». C'est un document assez révélateur.
Les Melvins en concert dans la ville de Jacksonville (ça doit être pour ça qu'ils l'ont nommée Jacksonville, je suis fortiche, hein?): bruits de foule, Buzzo parle dans le micro. Non? Si! Mais attendez un peu. Il explique, sous les huées d'une partie de la salle, à quel point son groupe craint à côté de tous les formidables groupes de Jacksonville, à quel point lui-même craint à côté des gens supers de Jacksonville. Mais malheureusement, ils ne sont PAS de Jacksonville. Je ne comprends pas tout, mais ensuite, déluge Noise avant nappes Drone du type guitariste et bassiste posent leurs instruments contre les amplis. Buzz scande alors: « We hate everyone of you. We hate everyone of you. » ad repetetam libitum avant des « Fuck you! Fuck you! Die! Die! ».
Vraiment haineux. Ou leçon d'improvisation sur le thème « Comment réagir quand le public te jette? ». Simple: jette le public, insulte-les et casse-leur les couilles, qu'ils crèvent. Meilleur morceau du disque.
Le titre suivant est un peu le même genre de délire, mais à Dallas. Le morceau s'appelle d'ailleurs « Dallas », la logique est sauve. Cependant, je suis loin d'avoir réussi à distinguer tout ce qu'il s'y passe et l'impro est vraiment pas intéressante. J'ai juste compris que c'était à Dallas.
Tiens, je l'écris encore une fois: Dallas.

J'aime ça: ce groupe a bien pigé qu'il n'y a pas de Grand Respect particulier à avoir pour le public, qui lui ne se gênera pas pour te traiter merdeusement. Pourquoi respecter par principe des gens que tu ne connais pas, et qui en sus se comportent comme les derniers des cons? Sans le public t'es rien? Jamais entendu pareille connerie et les groupes qui en chient pour se faire accepter le savent bien: ils existaient avant-même qu'on leur porte la moindre attention et, espèce de connard, ce n'est pas toi qui porte le matos, en chie pour le payer, le faire réparer, passe des heures à créer comme un gogol kéblo en t'aliénant petit à petit, loin des autres (que de toutes façons, tu ne peux pas saquer). Ce n'est pas toi qui, l'hiver arrivant, sens les douleurs revenir dans tes articulations, comme un putain de papy précoce, ce n'est pas toi qui dors comme un chien à même le sol. Tu nous as acheté un disque, merci, mais maintenant on ne va pas te sucer la queue pour autant, t'as eu c'que tu voulais, non? Tu nous as acheté un disque mais, là, je me rends compte que je n'aime pas la façon dont tu me parles, je n'aime pas la façon dont tu me regardes, je n'aime pas la façon dont tu traites notre musique. Ta condescendance me fait mal aux genoux et ils ont envie de danser dans tes couilles. Tiens, j'te rembourse et j'reprends mon disque!
Désolé pour le coup de genou...

Donc on rigole bien à « Jacksonville ». Un titre documentaire qui, avec les quelques morceaux pas trop mal qui nagent à droite-à-gauche au gré des plages encroûtées, justifie que je ne colle pas une note plus basse à pareil foutage de gueule.
Après, les gars, vous en avez complètement le droit, vous faites ABSOLUMENT ce que vous voulez, j'avais compris.
Enfin, je crois...

photo de El Gep
le 05/06/2011

1 COMMENTAIRE

frolll

frolll le 02/08/2011 à 12:47:21

theresa SCREAMS !!!

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anonyme


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