Metal Church - Metal Church

Chronique CD album (41:50)

chronique Metal Church - Metal Church

Le Dernier du Kvlt (ou "les classiques découverts sur le tard") – épisode 5

La plupart du temps, dans les rédactions des médias métalophiles, une règle tacite veut que les grands classiques ne soient chroniqués que par ceux qui s’en sont abreuvés dès le biberon, ceux qui les connaissent sur le bout des tympans. Agir autrement serait risquer le faux pas, la risée générale, bref: l’opprobre publique. Et puis ce serait une faute de goût, un manque de « professionnalisme », et le ridicule assuré pour le malheureux qui serait passé à côté de la vérité collective – et donc universelle.

Eh bien rien à battre…! CoreAndCo et le lapinmikaze vous proposent en effet une série de chroniques thématiques qui revisitent certains classiques à travers un regard neuf, sans préjugé, suite à une découverte récente. Alors à vos fatwas: 3, 2, 1… C’est parti!

 

...Mais dites-moi, la discographie de Waltari mise à part, ça faisait un sacré bail que je ne m'étais pas frotté à la chronique d’un grand classique déniché looooooongtemps après la bataille, alors que le web est déjà plein d’avis aussi détaillés que pertinents émanant d’éminents experts en archéométalogie! Eh bien le premier album de Metal Church va être l’occasion de verser à nouveau notre obole au Dernier du Kvlt. Pourquoi cestui-là (… qui conquit ma toison jaune) et pas un autre? Parce que je suis un gros fan de The Dark, l’opus d’après, acquis en pleines années lycée, au format vinyle, chez le disquaire d’occase du coin. Et qu'un webmétalleux m’a "récemment" affirmé qu’en tant qu’amateur du petit deuxième, il fallait absolument que je me jette sur le premier, tout aussi – voire plus – juteux.

 

Bon alors très rapidement, petit topo biographique pour les ceusses qui ne sauraient vraiment pas le qui-le quoi-le-qu'est-ce. La formation de Metal Church remonte à 1980, à San Francisco. Que même que, pour la petite histoire, un certain Lars Ulrich aurait auditionné pour en devenir le batteur. Et que c’est ce dernier et son compère James qui auraient convaincu Elektra de mettre le grappin sur le groupe, en 1984, cette signature permettant la remise en avant de l’album ici étudié en 1985, un an après une première sortie beaucoup plus confidentielle. Bref: on ne parle pas ici de « Bobby et Billy riffent au fond de leur garage », mais bien de quelque-chose de lourd, de gros, de grand. Fin des considérations historiques obligatoires. On passe à la ligne.

 

Vous avez lu ci-dessus les termes « 198X », « Metallica » (si si, on l’a presque écrit) et « San Francisco »: vous vous doutez donc que Metal Church ne donne pas dans le Grunge. Et en effet, sur ce premier album le groupe de Kurdt Vanderhoof balance l’un des Metal les plus hargneux de cette époque, celui-ci combinant Heavy acide, Thrash naissant et Speed Metal fougueux en un brûlant melting-pot qui, s’il laisse aujourd’hui un arrière-goût de naphtaline en bouche, n’en reste pas moins sérieusement burné. Le côté sépia de la chose découle principalement de la prod’ (signée Terry Date quand même, une référence), mais aussi de ces gimmicks d’époque, comme cette roudoudou song obligée (« Gods of Wrath », mouaif), ces morceaux terminant en mode « c’est la fin du concert, on fait durer le plaisir en étirant artificiellement la dernière minute de la dernière compo, salut et encore merci les copains » (« Metal Church », et encore plus « Beyond The Black ») ou encore ce chant acrimonieux dérapant souvent dans les aigus, et évoluant entre le bon vieux Heavy teuton, le Overkill des origines ou le W.A.S.P. époque Live… In The Raw (le seul que je connaisse vraiment).

 

Forcément, sorti de son emballage par une belle soirée de la fin 2016, la patine « oldie » de cette galette en rebutera certains, surtout parmi ceux qui ont découvert le gros son avec Periphery. Par ailleurs la longueur et la guimauve excessives de « Gods of Wrath », tout comme le côté Motard Sexagénaire’n’Roll de « In The Blood » n’aideront pas à mettre de l’huile – bah ouais petit homme: dans la vie il faut qu’ça glisse. Par contre le reste de la tracklist propose du super lourd. Bon c’est vrai que bien que dark et evil à souhait, « Beyond The Black » ne fait pas oublier The Dark. Par contre avec le morceau-titre – son formidable tapis de basse et ses menaces guitaristiques – on tient un sacré-bon-sang d’hymne à la gloire du dieu Metal. Et l’instrumental de moins de 3 minutes qui suit – « Merciless Onslaught », donc – en rajoute une énorme couche dans un registre Metallica vénère particulièrement goûtu! Sur « Hitman », petit brulot vindicatif particulièrement bien troussé, on se laisse emporter par un refrain super efficace (« No-one will ever knoooooooow… It was youuuuuuuuuuu »). Le trio final se charge enfin de dézinguer les récalcitrants avec un « (My Favorite) Nightmare » sur lequel les tables des lois Overkilliennes semblent avoir été écrites, un « Battalions » qui dégaine une basse et des échanges twin lorgnant plus ouvertement chez Iron Maiden, puis une reprise finale surboostée du « Highway Star » de Deep Purple qui donne envie de ressortir Machine Head et In Rock.

 

Alors, meilleur que The Dark le premier Metal Church? Non, vous ne me ferez pas dire cela. Le second opus est quand même plus ramassé, plus virulent, plus gros. Sauf qu'il est tout à fait possible que mes oreilles ornent celui-ci de guirlandes nostalgiques exagérément brillantes, déco' qui fait par contre forcément (...vu la configuration présente) défaut au premier. Alors allez savoir… N’empêche, rien que pour « Metal Church », « Merciless Onslaught », « (My Favorite) Nightmare », « Hitman » et la superbe reprise "profondément violette" (bref: plus de la moitié de la tracklist, rien que ça), cette plongée en eaux 80s vaut sacrément le coup. Alors mes bien chers frères et sœurs: tous à l'église du Metal pour célébrer cette grand Messe fondatrice!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: gros pavé Heavy/Speed/Thrash virulent de la première moitié des 80s, contemporain (modèle?) des débuts de Metallica, Metal Church mélange tout ce que l’époque produisait en Metal burné pour non seulement accoucher de superbes morceaux (l’hymne « Metal Church »!), mais également montrer la voie à une scène locale qui n'attendait que ça…

photo de Cglaume
le 05/02/2017

4 COMMENTAIRES

papy_cyril

papy_cyril le 05/02/2017 à 12:36:15

je l'avais acheté à sa sortie :-)

cglaume

cglaume le 05/02/2017 à 18:50:00

'm'étonne pas de toi :)

cglaume

cglaume le 05/02/2017 à 18:50:14

Tu nous chroniques "The Dark" ?

papy_cyril

papy_cyril le 05/02/2017 à 21:20:48

je n'ai pas trop suivi après en fait... (questions de sou-sous à l'époque je suppose...)

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