Mils - Man is a lonely soldier

Chronique CD album

chronique Mils - Man is a lonely soldier

Avec le recul, il arrive de regretter des éloges faites à un album dont l'intérêt est mort en quelques mois.
Il arrive aussi que l'on ait manqué de réactivité lorsque les labels nous noient simultanément sous des dizaines de bonnes sorties. Certaines passent à la trappe, écrasées sous le poids des releases suivantes.

Mais, parfois, il arrive de recroiser certains disques et de leur rendre, enfin, l'honneur qui leur est dû.
Dans ces cas là, on commence par des excuses ("Pardon") et on se lance, en 2016, dans la chronique de cet album de 2013.


Dans l'idéal, il aurait fallu attendre 2019 pour pondre un article correct, car "Man is a lonely soldier" est un album d'une telle richesse qu'il demande beaucoup de temps pour être apprivoisé.

Pas que leur oeuvre soit longue : 37 petites minutes qui passent extrêmement vite mais qui balayent pas mal de genres. La multi-nationalité du groupe, le fait que chaque membre ait une culture bien affirmée dans des styles divers sont autant de petites "bricoles" et de détails qui forgent la personnalité musicale d'un groupe.

Le résultat est facile à écouter, mais plus complexe lorsqu'il s'agit de bien l'appréhender et d'en retranscrire les grandes lignes.
Il puise ses influences dans plusieurs décennies et dans plusieurs genres. Un fait qui transpire dans la production de ce disque, coincé entre la modernité, les années 80's, la clarté, la froideur cold-wave, le massif, la chaleur rock.

Un disque qui déroule sur un tempo plutôt tranquille, qui laisse s'installer une ambiance gothique. Avec des sons electros, on pense aussi aux influences presque trip-hop, alors que la guitare sonne plutôt metal.
Cette éternelle balance entre plusieurs genres est au départ perturbante : il y a quelque chose de charmant parce qu'indéfinissable.

C'est en creusant que l'on découvre des compositions extrêmement bien écrites, car bien amenées. Si l'originalité sur la structure des créations est relativement classique, c'est la finesse avec laquelle chaque partie déroule qui happe complètement l'auditeur.
Chaque piste marque par sa personnalité, si bien que l'on peut avoir un avis tranché pour chacune d'elle. Pourtant, l'ensemble est cohérent, tient la route sur sa courte durée.

Mils nous enferme dans une bulle musicale composée d'un tas d'éléments mais dans laquelle on se sent bien. Une atmosphère créée de toute pièce par des musiciens qui, au-delà du classique guitare / basse / batterie, font appel au piano, aux instruments à cordes ou d'autres empruntés au post-rock (un glauckespiel ?), à l'electro pour mieux métisser leur musique.

 

Comme toutes les créations artistiques, celles de Mils peuvent laisser indifférent, ou même rebuter, mais elles arrivent à être accessibles malgré leur richesse et leur personnalité. Peut-être que tu n'aimeras pas, et puis il y a bien sûr des défauts (un faux rythme qui, sans "80's child" s'installe nettement au 3/4 de l'album, une pochette peu excitante etc.), peut-être que ce n'est pas "ta came", "ton truc" tout simplement, mais dans tous les cas, n'attend pas trois ans pour te laisser tenter par une écoute...

photo de Tookie
le 19/12/2016

2 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 19/12/2016 à 12:45:56

Y'a un p'tit côté pas dégueu de Host de Paradise Lost, ou Neurotech

Tookie

Tookie le 19/12/2016 à 17:25:44

Ha exactement pour Paradise Lost, je n'ai pas songé à faire la comparaison, mais elle est tout à fait juste !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements