Mono - Requiem for hell

Chronique CD album (45:00)

chronique Mono - Requiem for hell

Encore un album de Mono, le 9ème du groupe.
Encore un album inspiré de la Divine Comédie de Dante.
Encore un album de post-rock lacrymal (et muet).

 

Pas que je veuille jouer le gros blasé de service, mais ceci a de jolis airs de "déjà-vu", "déjà-entendu", de "y'a moyen qu'on s'fasse bien chier".

Mais, finalement, pas complètement. 
Mono est un groupe unique en son genre, mais cette singularité ne se fait pas sans user de procédés un peu grossiers : les japonais font dans le "post-Ouin-ouin-rock". Des grosses ficelles pour faire chialer, des morceaux fleuves etc. Mais il y a aussi, en "sous-écoute" une "douce brutalité" qui invite presque à un voyage spirituel. On peut y être sensible, comme trouver ça terriblement pénible.

 

Pour peu que l'on aime Mono, "Requiem for Hell" n'a pas, à première vue écoute, grand chose de nouveau à proposer. Les deux premiers morceaux sont d'un grand classicisme, et leur post-rock orchestral, s'il n'a pas l'attrait de l'originalité a le goût de l'efficacité. 
Les 13 premières minutes sont un tendre éveil avec l'éternelle fausse naïveté musicale du groupe. De jolies nappes de violons, un glaückenspiel, des guitares puissantes qui "ouatent" le son, une batterie qui accompagne le crescendo pour des montées explosives : on se croirait revenu à l'époque d'"Hymn to the immortal wind".

Sauf qu'arrive la pièce centrale, le gros morceau de l'album avec son titre éponyme. Une piste qui a de quoi perturber un auditeur qui avait déjà mis ses charentaises pensant profiter d'un album "autoroute", d'un disque écrit par des musiciens peu enclins à l'exploration.
Mais il va falloir chausser des rangers pour limiter la casse et être solide, parce que la chute risque d'être rude.


"Requiem for Hell" débute ses 17 minutes par une introduction assez classique, qui rappelle durant 10 minutes le post-rock de Daturah (et notamment le titre "Deep B-flat") avec des cordes en plus. Puis c'est la chute, la décadence, la dégringolade, l'anéantissement alors que tout semblait fini. Le fracas des dernières minutes est puissant, violent, agressif, presqu'irritant même lorsque la machine Mono se met en marche pour dévoiler son côté sombre. 

 

Et c'est dommage, car ce titre pivot laisse place à ce que Mono a déjà trop fait et refait.
"Ely's heartbeat" et "The last scene" ne sont que deux nouveaux témoignages d'un groupe qui récite bien sa leçon. C'est plein de bons sentiments et même touchant (l'origine d'"Ely's heartbeat" est la naissance de la fille d'un membre du label US du groupe), mais c'est d'un classicisme désolant. 

Pendant 45 minutes on tombe donc sur un album aussi inégal que classique et surprenant. Il y a certes un titre audacieux, mais au milieu d'une zone de confort dont le groupe ne sort qu'un petit orteil. Un doux, agréable album mêlé à un triste gâchis.

photo de Tookie
le 03/01/2017

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