Mortiis - Some Kind of Heroin

Chronique CD album (01:18:43)

chronique Mortiis - Some Kind of Heroin

Retour sur cette re-création de l’album The Grudge qui sortait en 2005. Le natif de Notodden dans le comté du Télémark (Norvége) connu pour son look étrange sur scène (il porte un masque qui le fait ressembler à un elfe), traverse les décennies en quête d’un renouvellement de genre musical perpétuel.  C’est donc assez logiquement dans le versant remix qu’on le retrouve ici. Quel est l’intêrét de chroniquer un album qui a des vertues mercantiles ?

Clarifions les faits, Mortiis n’est pas un gros vendeur. Tout au plus, The Smell of Rain a bien cartonné dans les rangs noirs de l’Electro-Indus Army, de même que les Métalleux les plus tolérants , ont pu partager un apéritif goûteux. Le mélange Hocico / Nine Inch Nails pour faire court était savoureux, parfumé doucement ennivrant. Ici, cela se traduit par un bon 7/10.

 

The Grudge, donc, poussa les limites plus loin dans l’arrière-cour de Skinny Puppy pour être précis. Offrir une relecture est donc une suite artistique toute logique. Force est de constater que les invités éprouvent le plus grand respect à l’égard du bonhomme. Il n’y a pas grand-chose qui dépasse, pas vraiment de superflu non plus à l’exception de l’exécrable version de « Broken Sin » par Septic Wound. En fait l’étonnement vient de là, on aurait pu espèrer des orchestrations plus ardues. Le constat est fait, les années 2000 ont considérablement adouci le lutin. Pas pour le livrer au folk pépére, mais pour l’installer dans un métal-indus fortement aseptisé de propre Electro. Qui a dit Marilyn Manson ? C’est d’autant plus regrettable qu’il y’a fort à parier que le pti Brian a du se plonger plus d’une fois dans l’œuvre du norvégien pour justement aller chercher les dérangements provoqués, comme il l’a fait pour Les Tétines Noires par exemple.

 

A l’une ou l’autre exception près, il n’y a pas de scandales dans ce travail. Les plages travaillées par Zombie Girls,Gothminister, Pig ou Velvet Acid Christ sont des pièces maîtresses dans leur style. Objectivement, une plus-value à l’originale. Cassures de rythmes, gros travail sur les voix et sur l’ambiance générale. Le soucis, c’est que la majorité de ces artistes sont américains et pratiquent le genre de façon très typée, visant l’efficacité.

Du coup, Some Kind of Heroin gomme d’un trait la discographie et les principes de l’ex –bassiste d’Emperor. Pour les plus anciens et les plus –noirs- d’entre-vous, Mortiis est l’auteur du subliminal The Song of a long forgotten ghost (1995) et plus près de nous de la pierre angulaire que constitue The Stargate (1998) où il apparaît sur scène avec Francesca Nicoli d’Ataraxia pour un mélange subtil entre harmonies médiévales et musique électronique. Sa choriste, Sarah Jezebel Deva magnifia durant cette période les parties lyriques de ces concerts, sur scène le groupe jouait dans une scénographie très étudiée.

 

Håvard Ellefsen construit son univers en posant des jalons. L’Ere I est marqué par le chant en norvégien et l’usage exclusif des claviers (1993 à 2001). The Smell of Rain durcit le ton. Enfin l’Ere III  (de 2001 à aujourd’hui)  a perdu sa théâtralité pour muscler les guitares et approcher de près les travaux de Trent Reznor.

Perfectly defect sorti en libre téléchargement ces jours-ci renforce cette impression.

Retenons de cet album de remixes que l’exercice n’est pas vain, pas des plus convaincant non plus.

photo de Eric D-Toorop
le 19/01/2011

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