Nadja + Pyramids - Pyramids with Nadja

Chronique CD album (57:37)

chronique Nadja + Pyramids - Pyramids with Nadja

Le prolifique Nadja, après un split avec les prodigieux Kodiak s’attaque maintenant à un autre énergumène ambiant bizarroïde, à savoir Pyramids. Fort d’un premier album aussi étrange que réussi, le quintet pousse dans ses retranchements ses compositions en collaborant sur ce disque avec l’artiste solo susnommé. Tout comme le Altar de Sunn O))) et Boris, ce disque est le fruit d’une réelle symbiose entre les deux combos et propose en quatre titres un vaste panorama des univers musicaux coïncidant sur cet album. Le tout mixé et masterisé par Monsieur James Plotkin himself (Khanate, Lotus Eaters, Jodis etc) de la grosse pointure dans le milieu drone/doom/ambiant.

 

Notons d’abord le magnifique digipack cartonné avec de superbes matériaux et des photos de nature sous son plus beau jour. Le parallèle visuel et sonore s’établit alors immédiatement à l’écoute de ce disque, d’un reposant et d’une richesse évoquant les éléments naturels, purs et calmes. On se ballade en toute sérénité dans un paysage musical et sonore qui nous laisse apprécier toute son essence de par son minimalisme et sa subtilité. Ce périple nous conduit à travers un no man’s land où seule la nature fait autorité au temps et à l’espace. L’intrusion de l’homme se fait suggérée (« Sound Of Ice & Grass » et « An Angel Was Heard To Cry Over The City Of Rome ») comme un flash back sur une existence bipède passée qui n’aurait que les souvenirs de sa déchéance comme épitaphe. La civilisation n’a pas sa place sur ce disque, fantomatique (par les différents chants) décharnée (la boite à rythme très froide) elle parasite et trouble la tranquillité de l’ensemble. On a l’impression que le vent et l’eau suffisent à apporter les dynamiques et le mouvement sur les deux premiers titres, alors que la tempête et la foudre s’abattent sur les deux derniers. On se retrouve assez contemplatif au regard de cet album qui nous plonge dans une sorte de  relecture du « calme avant la tempête », sans tomber dans les clichés ou dans l’agression sonore téléphonée. Très appréciable donc, l’expérience est riche, sobre et loin d’être pénible et mélancolique comme souvent dans le style.

 

On a été habitué à plus brutal venant de Nadja, mais il semblerait que les Pyramids soient son garde fou, (et Plotkin à même de lui faire enfin une prod potable) on observe ainsi un mélange des deux personnalités musicales des groupes reposé et varié. La narration est du coup très intéressante évitant ainsi un sentiment de  planéité sur l’ensemble de l’écoute. La fin en apothéose de l’album nous replonge quant à elle dans les méandres telluriques de la planète et sonne le glas de la vie terrestre. On peut ressentir ce disque comme une ode à la nature, et l’ambiance globale des titres s’impose à notre écoute comme un spectacle éthéré dans lequel nous ne sommes pas invités. Jeter un regard sur cette verdure et une oreille sur ce disque est la seule chose qui nous reste face au vide béant laissé ici par une humanité désincarnée.

photo de Viking Jazz
le 28/06/2010

4 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 29/06/2010 à 20:42:17

J'adore ce disque! ça fait quelque temps que je me le remet très facilement dans les oreilles...

mat(taw)

mat(taw) le 30/06/2010 à 09:16:27

tant que c'est dans tes oreilles..

Sam

Sam le 30/06/2010 à 20:05:01

Naaaan Mat, c'est vrai? T'as pas croché?

mattaw

mattaw le 30/06/2010 à 23:25:28

meme pas écouté... nan c'était juste pr être scabreux

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