Naked - Naked

Chronique CD album (47 minutes)

chronique Naked - Naked

"Naked est mort, vive Naked !" On pourrait commencer à parler du groupe comme ça. Car effectivement, le Naked que l'on pouvait connaître sur "On a Wire" en 2007 a changé, a muté en une nouvelle entité musicale. Changement de formation, changement de style, le groupe propose avec ce premier album une musique d'un genre plutôt rare.

 

Fini le post-hardcore émoïsant inspiré par les 90's, le Naked cuvée 2010 se la joue instrumental à 100% avec en guise de musiciens deux guitaristes et un batteur. Définissant eux-mêmes leur musique d'émo-rock progressif instrumental, les membres de Naked jouent effectivement une musique proche de l'ancien EP, mais sans chanteur finalement. Et le côté progressif se ressent finalement surtout dans la durée des morceaux qui peuvent atteindre plus de treize minutes ("V").

 

Cette nouvelle production, voire même nouveau genre, fait en fin de compte un peu le lien (étroit) entre le post-hardcore émoïsant et le post-rock. Il emprunte au post-rock ses structure souvent alambiquées, usant de longues plages calmes et se lançant ensuite dans des montées en puissance et en intensité. A cela le groupe rajoute une instrumentalisation, et surtout un son, typique de l'émo-screamo à la française. Les guitares sont stridentes, souvent parlantes, et les arpèges plus ou moins dissonants sonnant parfois comme chez Gameness ou Gantz. Quant à l'aspect émo il pourrait se ressentir dans les montés en puissances et les douces mélodies mélancoliques souvent entendues chez feu-Mihaï Edrish ("VI"). Les mélodies feront aussi résonner en vous la mémoire d'autres groupes, et rappelleront tantôt Sunny Day Real Estate ou encore Envy (notamment dans les passages plus post-rock).

 

Un peu difficile à appréhender au début, l'album montre toute sa finesse par la suite, et finit par séduire l'oreille de l'auditeur. Le travail sur les mélodies est impressionnant, les guitares réussissant à faire oublier l'absence de chanteur. Les mélodies prennent aux tripes, réconfortent, brutalisent et surprennent l'auditeur, et au final le groupe réussit à émouvoir, à prendre aux tripes, justifiant ainsi son appellation d'émo.

Un petit bémol concernera tout de même le fait que la formation instrumentale même du groupe empêche une grande variété de sonorités, rendant l'ensemble de l'album un brin répétitif de ce côté-là. Défaut que le groupe rattrape tout de même en variant souvent les mélodies et l'intensité.

 

Sur une idée plutôt original et risquée, ce premier véritable album de Naked réussit à se différencier de la foule d'albums dits "émo". Le concept surprendra plus d'une personne, mais au final, le groupe réussit à nous convaincre.

photo de DreamBrother
le 17/03/2010

1 COMMENTAIRE

sepulturastaman

sepulturastaman le 18/03/2010 à 19:05:09

J'adore la pochette.

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