Ninjaspy - Spüken

Chronique CD album (42:44)

chronique Ninjaspy - Spüken

 

« … Mais si, tu sais: ce groupe de jeunots, là, les dreadlocks toujours prêtes à s’agiter furieusement sur une moshpart mojitesque!

- Euh…

- Bon sang mais si: ils ont sorti leur 2e album il y a peu. C’est dans un style complètement à part, un mélange d'influences Néo-Slipknoto-Djento-Math-Pop et de tout un cocktail de musiques du soleil ragga-cuivrées. Plus quelques petites touches Nawak pas crado.

- A part la pub pour Oasis chantée par Carlos, je ‘vois rien qui corresponde…

- Putain mais qu’est-ce ‘tu bois Doudou dis donc? Attends, là tu vas tilter: ils sont à fond dans un trip plein de ninjas, mais sans les tortues. Ils ont même un titre qui cause de shuriken!

- Ca y est, je l’ai: Twelve Foot Ninja! »

 

Bien joué René, presque! Sauf qu’aujourd’hui c’est sur l’hémisphère Nord que ça se passe. Ninjaspy, remember? Mais si: ces trois frangins frappadingues qui, avec le 9,9/10 obtenu par PI Nature, auraient trôné tout en haut de mon Top 2007 – aux côtés de There Be Squabbles Ahead (Solen Babies), Circle of Demons (At All Cost), Naät (Whourkr) et The Butcher’s Ballroom (Diablo Swing Orchestra) – si seulement je les avais connus à l’époque. Allez donc vous ()écoutez « Evolution of The Skid » si vous avez oublié / loupé cette tuerie...

 

Bon alors on est d’accord: avec leur pochette située à la croisée des pires délires poulpo-sexuels nippons et d’une pub vomitive pour le tri sélectif, il semblerait que les espions ninjas ne misent pas trop sur le visuel pour attirer le chaland. Il serait pourtant bien dommage de rater ce 2e rendez-vous tant le ramonage de conduit qu’il propose est effectué avec la même folle inventivité et la même fraîcheur enragée qui caractérisaient l’opus précédent. Car vous y retrouverez ces gros charclages d’humus hystéro-saccadés bordés de palmiers et baignés de fumée qui fait rire. Vous retrouverez ces épisodes Reggae / Ska / Dub, ces convulsions limite Dillingeriennes, ces battles blagues & bronzette, ces accroches furieuses, ces jumperies pour porteurs de baggy jamaïquain... La Ninjaspy touch quoi!

 

Concrètement? Eh bien le World Ragga-Néo de « Speak » démonte. Tout comme un « Shuriken Dance » plus tribal, plus Nawak (... ces Lalala purement SOADiens!), plus groovy. Et puis les cuivres stridents de « Brother Man » provoquent de délicieux frissons masochistes, tandis que « Dead Duck Dock » séduit par ses contrastes // rugosité Moshcore Vs douceur Bossa-Nova //. « Become Nothing » s’agite frénétiquement sur un Skacore carrément bonnard, tandis que « What!! » fait dans le Woody Woodpecker Metal Nawak. « Jump Ya Bones » est un nouveau tube cuivré décontracté du spliff alors que… Oh et puis vous avez compris l’idée, non? Sachez en outre que tout ça est magnifiquement mis en son par le travail conjoint de GGGarth Richardson (Rage Against the Machine, Red Hot Chili Peppers, Mudvayne, Gallows) et Ben Kaplan (Atreyu, …). Du coup, non, ne cherchez pas: ça ne sent pas l’autoprod’ à 13 centimes.

 

Alors c’est vrai: le parallèle entre Twelve Foot Ninja et Ninjaspy est plus que jamais pertinent (la feuille promo en remet une couche à base de « Pour fans de Twelve Foot Ninja, The Dillinger Escape Plan, Mike Patton, RHCP, Gojira, Devin Townsend Project, Skindred »… Ils ont oublié Metallica, Meshuggah et Jul, dis!). Et s’il faut vraiment se montrer désagréable envers les Canadiens, on dira que Outlier est peut-être un micro-poil plus catchy que Spüken. Mais ce serait vraiment histoire d’être désobligeant. Car même avec l’arbitrage vidéo, je ne suis pas bien sûr de qui passerait la ligne d’arrivée en premier. Du coup, si vous avez tripé sur le dernier Ninja géant from Australia, ou si – plus simplement – vous aimez la bonne Fusion moderne et fougueuse: faites chauffer les biftons et montrez votre affectation à cette fertile et festive fratrie!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: après un PI Nature frôlant de très près la perfection absolue, on voyait mal comment Ninjaspy pourrait emmener plus loin son mélange de fougueuses vénèrecoreries et d’indolence Ragga / Dub / Ska. Et de fait Spüken ne leur fait pas franchir un nouveau palier (... puisqu’on vous dit qu’ils sont déjà en haut de l’échelle!), mais prolonge le plaisir, comme Countdown to Extinction après Rust in Peace, ou comme une lampée de Chablis après une fourchette de tagliatelles à la truffe blanche. Miam!

photo de Cglaume
le 23/05/2017

2 COMMENTAIRES

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 28/05/2017 à 10:50:41

Un bon moment, cet album... première écoute, tu penses que ça va passer mais en fait tu y reviens.

cglaume

cglaume le 28/05/2017 à 12:02:26

Exactement, il se révèle un peu moins vite que le précédent, alors qu'il est à peine moins bon

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