No One's Project - Warning

Chronique CD album (48:44)

chronique No One's Project - Warning

Bon, je crois que là on peut définitivement officialiser la chose: l’Italie est en train de se faire une place dans le Top 4 des pays les plus prolifiques en matière de Nawak Metal, aux côté de l’Australie, des US et de la France. Parce que quand même, pour un genre aussi peu en vue, et un pays aussi peu étendu, ça commence à faire une belle brochette: Nanowar of SteelGive Us BarabbaIl NidoSpelbound Dazzle… Et à présent No One’s Project. Nawak Metal italiano è molto buono!  

 

Mais le truc de ces Roberto Benigni du Metal (une petit ressemblance avec Valerio Bellina, le leader / chanteur… Non?), ce n’est pas le Nawak freestyle, multi-facettes, sans attaches stylistiques fixes. Sur leur premier album Warning, on se rend compte que leur truc c’est plutôt le Nawak festif, survolté, plein de Nanana et de Lalalaï nasillards, et traversé de mélodies épicées. A la System of A Down, voilà, c’est ça. Un peu comme le pratique de son côté Viza, ou leurs compatriotes de Spelbound Dazzle sur certains morceaux, mais en plus cartoonesque. C’est indiscutable. Ces volutes légèrement orientales parfois empreintes d’un rien de mélancolie, et ce net chaloupé. Cette vois de Woody Woodpecker excité, qui peut également parfois partir dans le registre d’Antoine, le chanteur de Toumaï...  

 

Honnêtement on s’y croirait.  

 

Et les bougres savent composer. Sacrément bien même. On le découvre dès l’accueillant, positif et festif « The Unify Express ». Et on en a régulièrement la confirmation, sur le tube « You Are in Teatro » et sa touche légèrement médiévalo-Heavy (Nanowar?), sur le refrain extrêmement accrocheur de « What Can Save Us Now », sur un « Teens Today » zébulonnant, sur le pétillant et pourtant plein d’émotions « The Richest Man Of The C-metery », ainsi que sur le très bon morceau-titre (« Wanny-wanny… Wanny! »). Tout ça reste longtemps en tête, grâce à une science aigue de l’accroche.  

 

Il y a malheureusement un « mais ». Voire 2. Le problème le moins-pénible-mais-quand-même, ce sont les textes. Car si le thème « Rejetons la société corrompue tous ensemble mes frères on peut le faire si l’on y croit tous très fort en se donnant la main » n’est pas en soi mauvais – au contraire –, quand il est énoncé un peu naïvement, dans un Anglais « ok sans plus », ça vous freine un peu l’envie de beugler les paroles en chœur. Mais peut-être suis-je juste un vieux con de quadra’. L’autre point gênant – vraiment gênant cette fois – ce sont de trop nombreux morceaux dégoulinant de slime sucré. Cela commence imperceptiblement dès « Invasor Ballad », quoique l’on y fasse à peine attention sur le moment.  Sur « Fly Under The Moon… », on se dit qu’une grosse sieste au fond d'un épais duvet ça peut être sympa, mais qu’on aurait pu s’en passer. En même temps le morceau reste relativement bandant, donc il n’y a pas trop lieu de rouspéter. Sur « Melody of Summer Dreams » par contre, le tempo, le chant et les nappes de clavier deviennent trop sévèrement chamallow, la limite de l’écœurement se trouvant alors nettement dépassée. Après un tel excès, on se dit qu’ils vont arrêter les frais pour éviter la glucoverdose. Penses-tu! Un poil plus loin on découvre un « Cobra Melody » à deux doigts de se noyer dans un trop plein de caresses anesthésiantes. Sans parler qu'en guise de Rhaalovely final, on nous laisse le caleçon sur les chaussettes avec de mièvres au revoir façon « La Leçon de Piano », ceux-ci étant servis dans un coulis de chant atrocement doucereux.  

 

Arf. On assistait à un superbe spectacle de cirque inventif carburant au Red Bull, et on se retrouve tout englué de barbe-à-papa fondue… Si c’est pas du gâchis ça, mon-zami!!!  

 

Du coup nous voilà obligé d’attribuer une note censée à la fois traduire un enthousiasme réel pour un groupe débordant de talent, de promesses, de malice et d’énergie communicative, et sanctionner un véritable trop plein de mièvreries… Maiiiiiiiiiis euuuuuuuuuuuh! On vous recommandera quand même chaudement d’écouter ce Warning certes perfectible, mais plein de ces instants d’intense fébrilité délirante à même de ravir les fans de Mr Bungle et System of a Down.                        

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Warning! Attention! No One’s Project lui-même nous avertit d’emblée: vous allez trouver sur cet album du Nawak Metal aussi explosif qu’inventif (... quoique TRES inspiré par System Of A Down), mais aussi de la naïveté et du sucre en quantité excessive. Donc « viendez », écoutez, savourez, jubilez… Mais faites le en toute connaissance de cause!

photo de Cglaume
le 04/01/2017

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