Noein - After The Ashes

Chronique Maxi-cd / EP (27:47)

chronique Noein - After The Ashes

Même s'il a fallu quatre ans pour que les Rouennais de Noein nous pondent un nouvel EP, After The Ashes, on ne va pas dire que la donne change beaucoup entre ce petit dernier et leur précédent méfait, Infection – Erasure – Replacement. Je me demande d'ailleurs si Tookie, qui s'était chargé de ce dernier à l'époque, a été aussi emmerdé que moi dans l'appréhension du truc. Parce que l'on tombe pile poil dans le cas de figure que je déteste au plus haut point : être face à un groupe qui a des capacités et du potentiel pour un résultat faisant office d'un iceberg si solide qu'on s'en pète un peu les dents dès lors qu'on les pose dessus.

 

Parce qu'à l'image de leur premier album, After The Ashes montre un répertoire maîtrisé et bourré de qualités. Du cyber froid qui blaste à fond la caisse. « Le bon gros Mirage2000 en pleine tronche » comme il disait le Touk'Touk' donc. Et vraiment, en configuration live, on imagine aisément que ça doit envoyer sévère et contribuer à de bons moshs trippants. D'autant plus que même si la frontwoman a changé entre-temps, la nouvelle assure très bien son taf et arrive au même niveau que sa prédécesseur, en terme de growls puissants qui feraient baisser la tête et la queue à n'importe quel rossignol macho. Mais voilà, sur disque, ça laisse plutôt pantois. Si on se laisse envahir aussitôt par l'intensité lors des premières écoutes, effet de sauvagerie primaire, elle aura tôt fait de disparaître. Noein, c'est la maîtrise de l'art millimétré où rien n'est laissé au hasard, à commencer par la brutalité hyper mécanique. Dans ses sens aussi mélioratifs que péjoratifs. Pour le meilleur car c'est précisément cette froideur et cette rigueur qui font partie du cahier des charges du cyber metal, d'autant plus que la prod' lui rend bien honneur en terme d'approche précise, propre et clinique. Pour le pire dans son sens le plus homogène et linéaire.

 

C'est précisément ce dernier point qui gênera, d'autant plus dans ce cas-là où il ne s'agit que d'un EP 5 titres. Ça blaste, ça blaste, ça blaste, rageusement... et ça blaste, ça blaste, ça blaste, rageusement. Toujours dans cette même ligne d'intensité, sans jamais dévier de trajectoire. Pas l'ombre de spontanéité, ou de petits pains et heurts donnant chaleur et humanité au répertoire. Et pour reprendre cette image de Mirage2000, en plus d'être froid comme l'acier, il est surtout en pilotage automatique. Ce qui fait que pas grand-chose ne finit par sortir du lot et à vraiment piquer l'attention au vif. Et que l'on se trouve avec ce type-même de skeud qu'on ne refusera jamais d'écouter dans le sens où c'est loin d'être désagréable parce que c'est bien fait mais qu'on ne se prendra pas à réécouter de sa propre envie et initiative tant on passera vite à autre chose.

photo de Margoth
le 14/02/2018

1 COMMENTAIRE

Tookie

Tookie le 14/02/2018 à 09:33:23

Déjà, je te remercie de citer les grands auteurs.

Ensuite, il se trouve qu'à ne jamais bien suivre le forum et les discussions mail j'avais une ébauche de chronique dans le PC...sensiblement comparable à la tienne.

Car, comme tu le soulignes, j'ai du mal à trouver des défauts dans cet EP, mais je peine à vouloir le réécouter. Peut-être une sensation de "too much". Tout le monde y fait bien son travail mais tout le monde se tire la bourre, ça fait gonfler le son et ça devient un peu brouillon et usant à l'écoute (ce côté intense que tu soulignes). Chaud pour un EP :-/

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