Nothing Lies Beyond - Fragile Reality

Chronique CD album (31:50)

chronique Nothing Lies Beyond - Fragile Reality

En cette lointaine époque où les dernières pages de nos agendas mettaient enfin le pied dans le 3e millénaire, la crainte que la machine à café du 4e étage se mette à saler l'expresso ou que les distributeurs de capotes du Macumba ne fonctionnent plus à cause du « terrible » bug de l’an 2000 était le cadet des soucis des métalleux. A l’époque, la vraie question angoissée c’était plutôt:

 

« Ne va-t-on pas finir noyé sous ce déluge de groupes de Melodeath faisant leur 5 séances de headbang quotidien en direction de La Mecque Göteborguienne? »

 

Comme on aurait pu facilement le deviner si on avait eu un minimum de jugeote, aucun des cataclysmes annoncés ne se produisit. Même si, reprenant le flambeau des melodeatheux, des armées de jeunes thrasheurs patchés et de pleins régiments d’adorateurs du dieu Entombed continuèrent de tenter de nous submerger sous le flot de leurs productions ferventes mais peu renversantes.

 

Du coup c’est presque avec une bienveillante nostalgie que l’on voit aujourd’hui débarquer Nothing Lies Beyond, pur produit des mythiques ébats de Dark Tranquillity et In Flames. Alors certes, il nous restait déjà Insomnium, Omnium Gatherum, Mors Principium Est et leurs amis pour continuer à nous repaître des suaves caresses de la scène Death mélodique scandinave. Mais la rareté créant l’appétit, c’est avec plaisir qu’on accueille ce genre d’album blindé de sprints moelleux, de refrains mi-shrieks mi-sucre, de couplets growly-buildés, de lignes mélodiques hyper accrocheuses tricotées par des twins intelligemment complémentaires, de breaks contemplatifs miel & marrons glacés, et autres gimmicks de cette sous-chapelle du Metal extrême finie au coulis de fruits rouges. D’ailleurs tout cela est ficelé avec tellement de savoir-faire et de respect des traditions que si on ne le voyait pas marqué noir sur blanc sur le dossier promo, on aurait du mal à deviner que Fragile Reality est le 1er album d’une formation… de Tel Aviv!

 

Puisque c’est le créneau qui veut ça, oui, forcément: la petite dizaine de titres livrés par nos amis est immédiatement assimilable, appréciable, headbangable, toiaussiajoutetonadjectifenable. Ça rentre tout seul, ça caresse dans le sens du poil… Impossible de ne pas accrocher. D’autant que ça ne tombe (… quasiment…)  jamais dans le travers de la mosh part facile, de la corerie faussement vénère, ou du chant clair à cartable. Par contre, corollaire du produit trop calibré – voire même parfois un peu trop « facile »: on n’y trouve ni personnalité, ni hit qui reste véritablement en tête. Mais cela reste diablement sexy, un peu comme cette plantureuse blonde platinée plantée à l’accueil du stand « Voiture de Sport & Tigre dans le Moteur » qui est certes indifférentiable (Cynthia? Cindy? Sonia? Sandra?) de ses collègues de stand, mais tout aussi « classiquement » craquante.

 

On va conclure vite et bien – d’autant que je n’ai pas de jeu de mot qui tue la mère à Raymond Devos pour finir sur une pirouette: en proposant ni plus ni moins que du pur You-Get-What-You-Want Göteborg Death sans surprise ni déconvenue, Fragile Reality ravira tout fan de Melodeath normalement constitué, cela sans bousculer les favoris sur le podium du genre... Et c'est déjà pas mal!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Göteborg aurait-il démarré un jumelage avec Tel Aviv? En tous cas les Israéliens de Nothing Lies Beyond parle le Melodeath suédois sans accent ni aucune faute d’accord. Extrêmement classique, c'est vrai, mais tout aussi efficace!

photo de Cglaume
le 07/09/2016

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