Obliteration - Cenotaph Obscure

Chronique CD album (39 mn)

chronique Obliteration - Cenotaph Obscure

« Et les nominés pour le meilleur album Metal de l’année 2018 sont :

  • Aura Noir, "Aura Noire" [correction est ici faite de la plus grosse faute d’orthographe de toute l’histoire de la musique extrême]
  • Obliteration, "Cenotaph Obscure" [Ouf, tout le monde retient son souffle]
  • Beaten To Death, "Agronomicon"
  • Sylvaine, "Atoms Aligned, Coming Undone" [c’est ki, elle ? Une sous-Myrkur ?]

 

Et le vainqueur est… [Longue attente] Excusez-moi, problème d’enveloppe, …

Obliteration [Applaudissements nourris] !!! »

 

Oslo, 31 mars 2019. Le groupe de Death Metal à l’atmosphère délicieusement old school reçoit le prix Spellemann, sorte de Grammy norvégien remis chaque année. Respect, les gars ! L’existence même d’une telle récompense en dit long sur la place qu’occupe le Metal dans l’horizon musical de ce pays et dans le quotidien de la population. Remarquable.  La formation originaire de Kolbotn – patrie de Darkthrone et d’Aura Noir, deux figures tutélaires (les seconds l’ont associée à de très nombreuses reprises à leurs tournées, dont dans l'hexagone en novembre 2018) – est distinguée autant pour son très bon 4ème album que pour son parcours jusque-là impeccable (depuis 2001), marquée par exemple par sa participation précoce à l’Inferno. Leur présence aux prochains Tons of Rock et Beyond The Gates (8ème édition), messe noire estivale de Bergen, n’est donc pas une surprise.

 

Cinq ans après son opus Black Death Horizon, déjà sorti chez Indie Records et nettement influencé par Autopsy et Entombed, Obliteration ne s’est certes pas débarrassé de cette marque – ce n’est pas un problème d’ailleurs !!! –, mais il propose un album peut-être plus dense et plus varié que le précédent. Plusieurs chroniqueurs trouvent la sortie de 2013, meilleure que celle de 2018. Je ne trouve pas. Je regrette avec eux que la voix du golgothe Sindre Solem soit devenue un peu plus sage et moins agressive, mais les compos sont caractérisées par des changements de rythme originaux et très intéressants, qu’illustrent les très bonnes 8 minutes d’« Eldritch Summoning ». Mais vous apprécierez certainement la pause très Behemoth de l’excellent « Cenotaph Obscure » (à partir de 3mn 30s) ou la nuance doom de « Detestation Rite ». Plus encore, Obliteration a inséré une teinte Black bien plus marquée dans ses guitares que lors de ses créations précédentes. Cela se ressent sur quasiment l’ensemble des 39 mn proposées, à l’exemple d’« Onto Damnation ». On voit là le penchant BM du guitariste Arild Myren Torp, également membre avec Sindre Solem de Nekromantheon, qui propose un Trash Black bien poisseux. Mais, attention, le corps et l’esprit des compos restent fondamentalement Death (« Charnel Plains »). Le travail de production reste fidèle à un son simple, bien à l’ancienne, limite cracra, qui pendant les concerts – moi j’vous le dis – ne provoquera aucune tracasserie technique à l’ingé son ! La batterie révoltée de Kristian Valbo et la basse insoumise de Didrik Selle – qui se régalent l’un comme l’autre en live – y jouent également pour beaucoup.

 

Cenotaph Obscure permet donc à Obliteration de se dégager de la scène Death norvégien. Il est sans doute temps que ce groupe, soutenu à ses débuts par Darkthrone (Fenriz l’avait fait signer en son temps chez Tyrant Syndicate, avant d’intégrer Indie), « porte » à son tour grâce à sa nouvelle visibilité des formations qui méritent le coup d’oreille (Diskord, Execration, Reptilian, Vorbid, …).

 

Et son Grammy, alors ? Une récompense méritée, pardi !

 

photo de Seisachtheion
le 26/04/2019

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/04/2019 à 17:40:13

Puissant et ambiancé (cet intro d'album !!): un bon album qui a pas mal tourné.

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