Omnium Gatherum - The Burning Cold

Chronique CD album (51:17)

chronique Omnium Gatherum - The Burning Cold

The Burning Cold a beau être sorti le 31 août, on aura préféré attendre l’arrivée des tout derniers mois de l’année pour vous en parler. Parce que les meilleures conditions pour déguster le Death sucre glace d’Omnium Gatherum sont rassemblées quand votre cou est engoncé dans un épais col roulé de laine, que les flocons caressent paresseusement les carreaux de la salle à manger, qu’un grog plein de cannelle fume sur le guéridon, et que vos petons engourdis se réchauffent sur le rebord de la cheminée, protégés des flammes par les grilles du pare-feu. Il faut encore que la neige en suspension fasse scintiller la lumière des lampadaires, et que les moufles sèchent au-dessus du radiateur…

... C’est bon, vous l’avez la carte postale là?

 

Non, c’est vrai: écouter Omnium Gatherum sur la plage? Et pourquoi pas manger de la bûche au marron lors d’un barbecue, ou confectionner une sangria avec une bouteille de Château Cheval Blanc!??!

 

Alors oui, coupable Votre Honneur: on a complètement loupé la sortie de Grey Heavens il y a 2 grosses années de cela. Mais la chronique de Beyond – l’album de 2013 – suffira amplement pour vous livrer la description exacte de ce que les Finlandais proposent encore aujourd’hui, en 2018. C’est que, quand on est chaussé de ballerines et que le sol est recouvert de verglas, on a vite fait de faire du surplace. Mais si ce n’est pas pratique – voire casse-gueule – quand il est question de se rendre sur son lieu de travail, c’est moins gênant quand la tâche à accomplir consiste à sortir un nouvel album (… et que le style pratiqué n’est ni l’Avant-Garde Ceci, ni le Cela Expérimental). Sur The Burning Cold, Markus Vanhala et ses amis passent donc une nouvelle fois plus de 50 minutes à agrémenter un Death mélodique à la pilosité viking de larges nappes de clavier et de boucles synthétiques parfois à la limite du too much, en évoquant tour à tour Edge of Sanity, Godgory, Amorphis et un Amon Amarth repu, un soir de victuailles trop arrosées.

 

... Et comme à chaque fois, on reste le cul entre 2 chaises – l’une brûlante et l’autre glacée, tout cela reste très cohérent – partagé entre le plaisir intense pris lors de formidables élans héroïques et le malaise ressenti quand le taux de sucre devient véritablement létal pour le diabétique moyen. Le bonheur, c’est quand on débouche dans le Vallée des Rois, à 0:53 sur « Gods Go First », accueilli par le « Hey! » puissant des forces armées en présence. C’est quand on assiste à l’envol de superbes guitares twins sur fond de tapping, à 1:37 sur « Refining Fire ». C’est quand le puissant mouvement de balancier qui rythme le démarrage de « The Frontline » se densifie jusqu’à tout emporter avec lui. Enfin c’est sur l’intégralité de « Driven By Conflict », mais plus particulièrement encore sur son démarrage terrassant, quand le groupe impose sa volonté à tous en riffant et blastant tel le poing vengeur d’un dieu juste mais néanmoins courroucé. Les haut-le-cœur, par contre, se manifestent sur « Rest In Your Heart » que de beaux atours mid tempo ne suffisent pas à extraire de ses errances gothico-mélancoliques, de ses boucles Electro-synthétiques gluantes et de ses excès de mièvrerie. C’est sur la ligne de synthé tue-l’amour qui débute « Be The Sky » (morceau par ailleurs « honteusement catchy », et qui – donc – partage). Et puis c’est encore et surtout sur la déprime « Cold » qui, quand il ne laisse pas échapper en boucle les 4 accords du riff de « One » de Metallica, se perd dans une fuite en avant boursouflée de tristes bons sentiments, pour s’avérer au final carrément bourratif.

 

The Burning Cold est donc l’archétype de l’album qu’on ne peut haïr ni adorer, celui-ci renfermant des moments trop excellents pour ne pas baisser la garde, mais également des passages trop rose fluo pour que ça ne tâche pas avec la palette chromatique noir sur noir de notre panoplie de guerrier barbu. Le synthé roudoudou et les soupirs de princesse, c’est aussi ça la marque de fabrique du groupe: il faut l’accepter ou le quitter, comme dirait l’autre… Ou alors faire comme nous: profiter du bon – de l’excellent même – sans se laisser engloutir sous les excès caloriques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « Chéri, la sortie du garage est bloquée par la neige, je ne peux pas sortir la Punto! » « Encore? Mais je l’ai déblayée mardi matin déjà… » « Tu sais bien qu’il a neigé toute la nuit. Allez: prends la pelle, mets ton casque sur les oreilles, enfourne The Burning Cold dans ton lecteur MP3 et arrête de bougonner… » « Groumpf…. »

photo de Cglaume
le 28/11/2018

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements