Overkill - The Wings of War

Chronique CD album (51:03)

chronique Overkill - The Wings of War

Pour peu que l’on découvre « Last Man Standing » en même temps que ce 19album (ce qui est peu probable étant donné que ce premier single a été mis en ligne facilement 2 mois avant la date officielle de sortie de l’objet), la pulsation synthétique qui ouvre les hostilités provoque instantanément une vieille sueur froide et cette question angoissée: « Ils ne vont quand même pas nous faire le coup du Remains d'Annihilator quand même »? Non non, pas d’inquiétude: la Wrecking Crew du New Jersey n’a pas troqué ses santiags pour des New Rock indus/goth, et ce n’est pas une BAR qui a remplacé Ron Lipnicki, mais bien Jason Bittner, bon vieux métronome organique qui a auparavant tanné les peaux chez Shadows FallToxik ainsi que Flotsam & Jetsam. Et on peut dire qu’en dehors de cette coquetterie introductive, ce changement de line-up n’entraîne aucun bouleversement notable, The Wings of War étant du Overkill pur jus, enregistré une fois de plus chez Joey De Maio, et à nouveau orné du célèbre crâne ailé, cette fois multiplié par 5 par le crayon du fidèle Travis Smith.

 

Au menu, après bientôt 40 ans à mitonner son thrash dans les mêmes vieilles casseroles, pas de surprise: c’est Thrash combatif, Punk revanchard et gouaille Rock’n’roll à toutes les sauces, les chevrotements véhéments et les percées aiguës de Bobby rythmant les assauts avec autant de virulence qui s’il était mu par la colère de l’ado’ qui vient de se faire tirer sa mob’. Autre constante de la patte Overkill – qui ne se manifeste néanmoins pleinement que sur la 2moitié de l’album –, la basse de D.D. Verni marque la cadence avec la souplesse et la fermeté de la matraque du CRS ajoutant la fracture osseuse à la fracture sociale (‘coutez moi donc l’intro de « A Mother’s Prayer », ou le riff épique principal de « Distorsion »)…

 

« Rien de neuf », ce n’est pas le genre de constat qui nous chiffonne quand on s’apprête à faire vivre à nos oreilles une nouvelle cure de décibels overkilliens – aurait-on l’idée de se plaindre du manque de nouveauté au moment de déguster la première raclette de l’année? La question est plutôt: « L’inspiration sera-t-elle au rendez-vous? » Alors oui, les Américains réussissent à écrire de vrais bons nouveaux morceaux, mélodiques, sombres et agressifs comme on les aime… Pourtant, sans qu’aucun réel faux pas ne puisse être précisément pointé du doigt, on est obligé de constater que l’impact de ce nouvel album est plus comparable à celui de White Devil Armory qu’à celui d’Ironbound. Ceci se traduit notamment par le fait qu’au terme de ces cinquante-et-une minutes de bon vieux Thrash, on constate que seuls deux morceaux ont réellement réussi à nous mettre le feu aux tripes sans arrière-pensée ni bémol aux entournures: le premier titre évoqué en début de chronique, à propos duquel on ne prend pas beaucoup de risque en pariant un biffeton qu’il ouvrira les concerts à venir, et surtout « Welcome To The Garden State », introduit par un extrait des Soprano, qui est véritablement LE nouvel hymne de The Wings of War, brut, incontrôlable, bouillonnant, c’est le morceau des mauvais garçons, celui qui accompagne la scène de l’arrivée du gang, juste avant la baston générale. Un rêve de bikers. Une tuerie, point.

 

Les autres compos sont quant à elles toutes relativement solides, et comportent chacune leurs moments forts. Sauf que ce sont des titres « Oui... Mais ». Oui, « Believe in the Fight » est large d’épaule et son blindage est joliment chromé... Mais il est un peu trop commun, son refrain est un peu court, et le break qui promettait de belles choses à 2:02 est insuffisamment exploité. Oui « Head of a Pin » pue le Rock’n’Roll graisseux et bagarreur…Mais la descente vers le refrain ainsi que ce dernier s’avèrent un peu mous, un peu tue-l’amour. Oui « Bat Shit Crazy » semble bien vouloir nous sauter à la gorge… Mais le morceau reste plus dans la menace que dans l’action. Par ailleurs c’est quoi ces « Whouu houuu houuu houuu » à mi-parcours? Et cætera, et cætera, on peut dérouler ainsi la démonstration au long des 5 morceaux restant. Par ailleurs l’album compte de plus deux morceaux sombres et ambiancés, « Distortion » et « Where Few Dare To Walk », qui s’éloignent du Overkill pêchu que l’on (que je!) aime. Sur la fin de l’album, la règle du « Oui. Mais » reste valable, mais est peut-être moins cruelle, le Mais de « Out on the Road-Kill » étant juste un classicisme trop marqué – mais le titre est néanmoins très efficace –, et celui de « Hole in my Soul » étant le manque de tubosité (c’est quand même plus la classe de quitter l’auditeur sur un dernier classique) – ce qui n’empêche pas ce point final de faire preuve d’élégance et de vigueur.

 

Si l’on devait classer les albums de cette dernière décennie du plus méritant au moins excitant, il est vrai que The Wings of War n’obtiendrait sans doute que la 4place sur 5. Dis comme c’est ce n’est pas très vendeur, je sais. Pourtant, malgré tout, fort de 2 nouveaux tubes et sans véritable faute de goût, ce 19album est tout à fait recommandable, voire même carrément sympa. Cela ne suffira sans doute pas à convaincre les indécis. Mais les fans du groupe ne doivent en aucun cas faire l’impasse! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « Last Man Standing » et « Welcome To The Garden State »: voilà les titres sur lesquels il faut mettre l’accent pour convaincre en peu de temps de l’intérêt deThe Wings of War, 19album d’Overkill. C’est évidemment un peu réducteur, mais là réside véritablement le « génie » de cette nouvelle sortie. Les 8 autres titres sont solides mais classiques – qualificatifs qui s’appliquent également à l’album dans son intégralité.

photo de Cglaume
le 14/02/2019

8 COMMENTAIRES

Dams

Dams le 14/02/2019 à 11:58:26

Ironbound, 9 ans déjà....

cglaume

cglaume le 14/02/2019 à 12:29:21

C'est qu'on se fait vieux ma bonne dame ! :)

Dams

Dams le 14/02/2019 à 15:07:17

Toi, tu t'es lié avec mon genou gauche pour me faire comprendre quelque chose...
Et sinon, en attente d'écouter cette nouvelle mouture d"Exagération"

cglaume

cglaume le 14/02/2019 à 19:53:39

"Exageration" ? What ? J'ai loupé un truc j'avoue...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 14/02/2019 à 20:46:38

"Seasons In The Abyss (1990): après cette album, t'as plus rien eu en thrash": cette phrase a été le début de mes déconvenues sur SoM (pourtant les cons étaient venus)

Dams

Dams le 14/02/2019 à 20:47:05

Overkill in french = exagération

Mais tu me testes c'est ça ?

cglaume

cglaume le 14/02/2019 à 22:19:31

:) Non non. C'est ton "nouvelle mouture" qui m'a fait (mal) comprendre qu'il y avait à écouter la nouvelle version d'un vieux titre qui se serait appelé "Exageration" :D

En même temps j'ai pas mal picolé ce soir :D

cglaume

cglaume le 14/02/2019 à 22:22:11

(puis moi en Anglais je dis "exaggeration")

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