Pacifist - Greyscale dreams

Chronique CD album (12:00)

chronique Pacifist - Greyscale dreams

1.339.000.000.
1.339.000.000 putain d'habitants et je n'avais toujours pas trouvé 3, 4 ou 5 musiciens Indiens jouant ensemble, dans un genre qui me botte, pour un résultat qui me botte.  Et je ne suis pas du genre farouche me laissant facilement auriculer, après une bière ou deux, dès qu'on me propose une guitare électrique et un gueulard au micro.
Mais tout ça, c'était avant de connaître Pacifist.
 

Pacifist est Indien et plus précisément de Mumbay, enfin Bombay, bref l'autre grande ville indienne que même les mauvais en géo connaissent avec New Dehli. Alors, pour la partie biographique, ce sera tout ce que t'auras comme info. Déjà parce que généralement on s'en branle, du moment que "la musique est bonne" (et allez, encore des droits d'auteur pour JJ Goldman) et puis ça aurait pu être intéressant si leur lieu de vie avait influencé leur musique. C'est peut-être le cas, notamment pour les paroles, pas très tendres d'ailleurs. C'est aussi le cas pour les clichés du livret numérique que j'ai pu voir. Mais, en dehors de ces points, pour l'auditeur lambda, s'il y a bien une chose dont on ne se doute pas en écoutant Greyscale dreams, c'est qu'il s'agit là du premier EP d'un groupe indien.

J'appuie bien sur le fait qu'il s'agisse d'un premier EP, parce que pour un dépucelage, c'est quand même vachement bien foutu.

Le premier point remarquable est l'excellente production. C'est carré, c'est ce qu'on attend comme son d'un 4 titres comme celui-ci : rien de flamboyant, simplement sans fioriture.
Ensuite, c'est un premier témoignage discographique avec ses qualités et ses défauts : Pacifist est rongé par ses influences américaines. 
Perso, j'ai entendu Incendiary (et toute la clique HxC new-yorkaise en fait, mais je cite le dernier "jeune" vrai bon représentant), At the drive-in, Fugazi mélangés. 20 années de "hardcore" au sens large revues, mélangées.
Ce sera là le défaut des qualités du groupe. Les mecs ont dû s'enfiler des centaines de disques de cette scène et recrachent leur bonne éducation musicale sans déborder du genre. Les élèves studieux c'est bien, mais ça manque un peu de couilles niveau innovation.

"Et en même temps" (allez, des droits d'auteur pour Macron), ben c'est pas grave.
On s'en cogne de l'innovation. On prend notre branlée. Les paroles sont dures, directes, agressives, vraiment vénères. T'as pas l'impression que ça joue la comédie grâce à la prod brute de décoffrage qui en rajoute une couche...en...ben en ne faisant rien.
Musicalement, sur les deux premières pistes, tu as juste l'impression que c'est bas-de-front, mais le groupe sait jouer sur les rythmes comme en témoigne "Pedigreed" (rha j'adore les jeux de mots dans le genre) qui baisse de tempo pour caser une accélération plus punk-hardcore old-school.
C'est hyper énergique sans être bâclé, et même si sur la seconde moitié de l'EP on peut trouver que le groupe se prend un peu le chou pour parfois pas grand chose, il a le mérite de chercher à varier et approfondir son écriture. Mais tout ça ne dure que quelques secondes et Pacifist reprend sa distribution de marrons.
 

Quand j'étais plus jeune je m'étais lancé comme objectif de faire l'amour avec une femme de chaque nationalité. Puis, quand je me suis rendu compte que j'avais un mojo assez faiblard (au point que je luttais sévère pour emballer dans ma propre ville), j'ai finalement décidé d'arrêter d'avoir des défis de connard et me suis mis à essayer de compléter ma mappemonde en ayant un groupe qui défonce pour chaque nation. C'était ça ma vision de la mondialisation.
Je viens enfin de punaiser l'Inde.

photo de Tookie
le 03/10/2019

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 03/10/2019 à 14:35:10

Excellent EP, excellente surprise, même si rien de nouveau sous le soleil ;)

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