Palace Inopia - Arms wide open

Chronique CD album (40 minutes)

chronique Palace Inopia - Arms wide open

 

Je l’affirme sans trembler : la scène toulousaine (pour nos musiques) est la meilleure de France. Palace Inopia vient gonfler un effectif déjà conséquent de formations installées et souvent inspirées. Le groupe a d’ailleurs les épaules pour se glisser et s’ancrer dans les mémoires auditives grâce à Arms wide open.

Il n’est pas rare de lire dans les biographies les plus orgueilleuses que le groupe offre un savant mélange de styles aussi différents en citant des références inatteignables. Si, au départ, nous ne sommes pas loin du même constat pour Palace Inopia, il faut avouer que le rendu musical se rapproche de la description scripturale.

Songer à Oceansize est automatique. Le groupe tire entre le rock progressif et l’émo avec des morceaux relativement longs mais toujours très bien amenés. Avec des titres comme « Corvus » dont la lancée est un peu poussive mais la poursuite plus limpide; les toulousains intègrent des éléments musicaux tirés de leurs nombreuses influences. Le contenu alterne entre légèreté et puissance, exprimant  la plus sombre des complaintes hurlantes à la résignation.

Il y a Oceansize, mais il y a aussi du Dredg dans ce que le groupe propose (l’alliance guitare post-rock à des mélodies parfois plus pop). Mais l’intelligence du groupe réside dans cette capacité à maintenir l’auditeur éveillé.

Après une piste « You only give », parfois un peu lourde voire soporifique, « Black sounds and silent lights » démarre en trombe. Ce morceau de 7 minutes oscille à l’image de sa dénomination entre violence et calme.

 

Sur la piste suivante on découvre une autre facette du groupe. L’inclusion de samples était acquise (rappelant un peu la démarche des montpelliérains d’Hypno5e, y compris par la suite sur « Human angels » qui, malgré sa noirceur, n'a que trop peu de contenance) mais, cette fois on a la sensation d’entendre l’introduction d’un titre de Microfilm... Le chant en plus. La suite est plus attendue (on va crescendo dans la violence sans jamais perdre l’arpège des premières secondes) mais encore une fois bien amenée.

Là où le bât blesse c’est dans la mauvaise gestion du rythme pour les 10 dernières minutes. On avait eu un bon début, très équilibré, riche avec des morceaux réussis. Les 7 et 8e pistes sont en deçà de ce que le groupe avait jusqu’alors proposé. « Cold rain » témoigne des larges ingestions musicales des musiciens de Palace Inopia... Mais cette fois-ci, le résultat offre quelque chose de mal digéré.

La teinte émo typé 90’s, voix susurrant quelques paroles au départ (avec un effet de superposition au 2nd plan) avec un refrain appelant des chœurs hurlants. On est loin d’un hymne comme la scène américaine peut se targuer d’en avoir à la pelle...

 

Quant à "Chaos Youth" qui fait électro-rock avec sa boite à rythmes est fade. Le chant est plat, et musicalement ça ne décolle jamais... Du coup on termine l’album avec un peu de déception, comme si le groupe s’était essoufflé en bout de course. C’est plutôt dommage car cet album proposé à un prix très bon marché (4 Euros !), bénéficie d’un son irréprochable.

En empruntant des chemins très différents de piste en piste, le groupe s’emmêle un peu les cordes, mais leur deuxième album demeure malgré tout une œuvre réussie et plutôt complète.

photo de Tookie
le 09/09/2010

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