Pervert Asshole - Welcome to my zombie cathouse

Chronique CD album

chronique Pervert Asshole - Welcome to my zombie cathouse

Les sous-entendus vulgaires et autres cochoncetés ponctuent souvent mes chroniques. 
J'étais donc le mieux placé pour parler de Pervert asshole qui introduit et parsème son album de références sexuelles (exprimées avec un talent d'actrices formidables) et de grossièretés.

Non content de filer la trique avec l'aide de samples, le groupe se sert de ces sons pour échauffer l'élastique des slips sensibles aux musicalités les plus grasses.

 

Parce que du gras, il y en a ! On tombe sur la première couche de saindoux avec le sosie vocal de Motörhead. Il y en a aussi dans les guitares qui sentent la sueur et la bière pas fraîche.
Il y en a enfin dans les mots avec le poétique : "Born to porn". Sans compter qu'il y en a dans ce visuel pompé inspiré d'un tas de films de série Z.

En portant le nom de "Welcome to my zombie cathouse", difficile de ne pas y voir une invitation de Pervert asshole à "pénétrer" cet univers.

Et là, c'est quitte ou double. Soit on accroche, on rentre dans le trip et on passe un super moment...soit on reste en retrait, témoind'un spectacle musical qui nous dépasse pas mal.

Quand on n'adhère pas au concept, on a la sensation que les français manquent de finesse et de constance.

 

Pas pour le visuel, qui reprend les poncifs de cette sous-culture jusque dans la police du titre, ni même dans le son plutôt "propre" !  Non, le souci est ailleurs, malgré des tentatives parfois intéressantes.

Tenté par le rock'n'roll avant tout, le groupe sort des "Born to porn", "My dog's pussy", véritables lâchés de titres à la Motörhead ou d'un Nashville Pussy  obsédé du cul et  venu d'entre les morts, qui peuvent difficilement déplaire :  on retrouve des airs fédérateurs, qui fleurent bon le punk à boire ("Born drunk") aux refrains repris une canette à la main.
Pervert asshole s'ose même à lâcher une piste de stoner-doom de 8 minutes avec "Come taste the love of god" : preuve qu'ils savent toucher à tout.
Enfin, avec "Nice to meat you", on a un morceau entre ces deux extrêmes musicaux qui démontre la capacité du groupe à pallier face à son principal défaut : une voix rockailleuse, parfaite pour le genre, mais a fortiori, vite limitée.
 
Musicalement, le rendu est couillu, on retrouve quelques soli joués à une vitesse étourdissante, une intéressante recherche à casser le rythme (ou au contraire le relancer)...mais c'est fait au risque de perdre des auditeurs en route.

Le principal problème est ailleurs : le groupe en fait des caisses. C'est volontaire, c'est fait pour,  ça s'amuse en lâchant un "maxxx de fun".

L'ennui c'est que quand on commence à intellectualiser le bordel, on décroche.
On se perd dans ces fameux changements de rythme de l'album, on fait une overdose des samples de films qui ouvrent chaque piste, on en a un peu ras-le-cul d'entendre le terme "pussy" à toutes les sauces et de tout ce qui tourne autour de la ceinture...(Et c'est un gars qui a pris pour surnom "Toukene" qui vous dit ça).

 

C'est donc un album à double tranchant. Il ne laisse pas de place à l'hésitation, à l'entre-deux, à la modération. Il y a un "trop" : dans le style, dans le champ lexical, dans la symbolique (un titre caché se trouve...sur la 69ème piste), on frise la boulimie quand on ne se prend pas au jeu.
Parce que tout ceci est un jeu...un peu sérieux quand même. Si l'univers se veut fun-ement violent et particulièrement porté sur les raies (de devant et de derrière), il y a aussi un effort de mise en scène, de mise en musique, de mise en son qui ne fait pas passer Pervert asshole pour une bande de rigolos mais de vrais musiciens au concept volontairement pas bien finaud. C'est évidemment fédérateur pour la bande de bourrins que sont les fans de rock'n'roll (qui pourront s'offrir l'album...gratuitement sur le bandcamp du groupe) et c'est pour ça que ça n'est pas non plus désagréable...(mais éventuellement lassant).

photo de Tookie
le 07/10/2016

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