Pink Floyd - A Saucerful Of Secrets

Chronique Vinyle 12" (39:24)

chronique Pink Floyd - A Saucerful Of Secrets

Peu de temps avant l'enregistrement du premier album de Pink Floyd, The Piper At The Gates Of Dawn, son leader incontesté Syd Barrett fait une rencontre qui allait le marquer de manière profonde et durable : le LSD. Sa consommation de cette substance fait ressortir les nombreux traumatismes du jeune homme, gonfle de manière incontrôlable son ego, et le rend ingérable au sein du groupe. Cette situation conduit, après de nombreuses tentatives pour concilier inconciliable, à son éviction, remplacé par un ami des musiciens, David Gimour, embauché dans un premier temps comme cinquième membre. Ce sont Roger Waters et Richard Wright qui reprennent à leur compte l'ensemble de l'écriture pour réaliser leur second album, A Saucerful Of Secrets, à l'exception du dernier titre, « Jugband Blues », dernière contribution de Syd Barrett en tant que compositeur.



Même si l'on retrouve ses parties de guitare sur trois titres, son influence tend à s'effacer, le côté rock psyché disparaît presque totalement au profit d'une musique spatiale, balançant entre les bidouillages électroniques de Waters et les sombres mélopées de Waters. Une fois de plus enregistré aux studios Abbey Road, A Saucerful Of Secrets est un album de la transition, qui voit le groupe à la recherche de son son, toujours dans l'expérimentation. Le chant se partage entre Gilmour, à la voix aérienne et mélodieuse, Waters et son timbre pincé et si caractéristique, et Wright, doux et caressant. Au final, l'album semble partir un peu dans tous les sens, avec des très bonnes chansons, il semble cependant lui manquer de fil conducteur. De par le fait, l'album est le seule qui soit une réelle et entière collaboration de ses quatre membres, avant que les batailles d'égo ne prennent le dessus.



Sept titres composent l'opus, très marqués par l’œuvre de H.-P. Lovecraft et les thèmes spatiaux : on est en pleine période de conquête de l'espace (les premiers pas de l'Homme sur la Lune arriveront un peu plus d'un an plus tard), les sons des synthé de Wright transpirent l’éther intersidéral, les mélodies de guitare de Gilmour sont aériennes et planantes, desservies par une production absolument pas datée signée Norman Smith, auparavant producteur attitré des Beatles. Les atmosphères savent également se faire plus inquiétantes comme sur le morceau titre ou « Set The Control For The Heart Of The Sun », qui s’enchaîne avec le titre le plus léger, « Corporal Clegg » et son kazoo. L'album se termine sur une note émouvante, la dernière chanson de Syd Barrett pour Pink Floyd, « Jugband Blues », purement dans l'esprit de l'album précédent, mélangeant allègrement mélodies pop, délires psychédéliques et débordement bruitistes, et qui voit le groupe accompagné du Brass Band de l'Armée Du Salut.



Pour la première fois de son histoire, Pink Floyd fait appel au studio Hipgnosis, qui regroupe les deux artistes Storm Thorgerson et Aubrey Powell, pour réaliser la pochette de l'album, la première d'une longue série de collaborations entre les deux entités.


photo de Xuaterc
le 09/07/2017

1 COMMENTAIRE

Freaks

Freaks le 09/07/2017 à 14:56:34

Un souvenir ému en réécoutant ;) Épique! tout simplement.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Bongzilla + Tortuga + Godsleep à Paris, Glazart le 14 mai 2024
  • Seisach' metal night #5 et les 20 ans de COREandCO !
  • Seisach' metal night #5 et les 20 ans de COREandCO !
  • Devil's DAY #2 à Barsac (33) les 18 et 19 mai 2024

HASARDandCO

Heavy Feather - Débris & Rubble
Memfis - Vertigo
Chronique

Memfis - Vertigo

Le 03/07/2018