Pink Floyd - Ummagumma

Chronique Vinyle 12" (86:21)

chronique Pink Floyd - Ummagumma

Après toutes les difficultés qui ont présidé à la conception de A Saucerful Of Secrets, en particulier trouver l'inspiration après le départ de son principal compositeur, changement qui ne s'est pas fait sans heurts ni tâtonnements, Pink Floyd a décidé de s'accorder une petite récréation beaucoup moins exigeante. C'est pour cela qu'il s'attelle à la réalisation de la musique du long métrage More de Barbet Schroeder. En une semaine, le groupe plie l'affaire, en partie improvisée, et c'est un véritable succès commercial, avec certains morceaux qui deviendront des incontournables lors de concerts. Il peut ensuite se consacrer à la réalisation de son troisième opus, rassuré sur ses capacités créatrices.

 

En 1969, les doubles albums sont à la mode et le Floyd se laisse aller à suivre la tendance. Mais s'il le fait, ce n'est pas comme tout le monde. Deux disques composent effectivement Ummagumma, mais leur contenu n'est pas identique.

 

Le premier est un live de quatre titres, les plus expérimentaux de la courte discographie du groupe. Enregistrés à Birmingham et Manchester au printemps 1969 (contrairement à ce qu’indique le livret), ils sont étirés à l'extrême, Pink Floyd prenant un malin plaisir à lâcher les chevaux et laisser libre cours à ses penchants progressifs. Ainsi triturés, ils prennent une nouvelle ampleur, montrant un groupe parfaitement à l'aise dans l'exercice.

 

A l'initiative de Richard Wright, sur le second disque, chaque musicien compose seul une série de titres. C'est lui qui ouvre le bal avec la suite « Sysyphus », divisée en quatre parties. Le tout est un ensemble bruitiste, qui semble sans queue ni tête, le pire de ce que l'on peut imaginer en terme de musique avant-gardiste ou électroacoustique.

 

Vient ensuite le tour de Waters, qui nous offre une chanson, car c'est bien de cela dont il s'agit, acoustique, à l'ambiance bucolique. Il s'agit une ballade légère, mais cependant bien écrite, aux mélodies et arrangements délicats, suivie par « Several Species Of Small Furry Animals Gathered Together In A Cave And Grooving With A Pict », cinq minutes de bruitages animaliers fort peu musicaux.

 

David Gilmour se charge d'ouvrir la face B du second disque avec trois titres pop-rock, certainement ce que cette partie « studio » a à offrir de mieux. Les deux premiers, instrumentaux, entre guitares acoustique et électrique, dévoilent une facette sombre et torturée du musicien, tandis que le troisième dévoile toute sa classe naturelle, tant vocale qu'instrumentale.

 

Pour terminer, la batterie de Nick Manson est accompagnée de la flûte de son épouse pour deux titres aussi passionnants que la lecture du bottin (cet objet que ceux nés après la chute du mur de Berlin ne connaîtront pas).

 

Ummagumma synthétise toute la dualité de Pink Floyd, capable du meilleur comme du pire. Il nous montre sur le second disque une sorte de vue en éclatée de lui-même, comme ces plans techniques permettant la vue complète d'un mécanisme.

 

Note détaillée: 10/10 pour le live et 5/10 pour le disque studio, soit une moyenne de 7.5/10

photo de Xuaterc
le 15/10/2017

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