Prognathe - We're Sane

Chronique CD album

chronique Prognathe - We're Sane

Quand on parle de la violence à la préhistoire, deux théories s'affrontent :

- celle défendue par une vision très fleur bleue à la Rousseau : nos ancêtres de la préhistoire ne connaissaient pas la guerre et étaient perpétuellement dans les échanges, la concorde et les petites licornes roses rapport aux champottes qu'ils ingéraient (bon là c'est ma théorie à moi).

- et celle de Prognathe.

 

Prognathe : se dit de quelqu'un qui a une mâchoire proéminente.

Ex : Charles Quint avait une mâchoire prognathe. Cependant, il ne fallait pas lui dire sinon il vous faisait casser la bouche.

 

Mais les références du duo de frappadingues concerné ici (et jouant en temps normal dans A Very Old Ghost Behind The Farm) remontent à bien plus loin : dans l'aube brumeuse d’une humanité infestée de poux, et n'hésitant pas parfois à dévorer son prochain en cas de chtites fringales quand y'a plus de chips de cheval pour l'apéro.

Oui les mectons de Tautavel étaient cannibales.

 

Pour leur dernière sortie, les Deux Erectus ne se foutent pas de nous : le « double CD digipack ta mère chasse le renne, à poil » contient non seulement leurs dernières recherches sur la non évolution mais en plus une réédition des deux premiers gourdins du duo.

 

A voir les titres des morceaux de barbaques, tout cela ne semble pas bien sérieux. Une mention spéciale sera décernée à "Sulphur The Children" et "Enter Caveman", jeux de mots très fins pour connaisseurs.

Pourtant concernant l'aspect strictement musical, c'est du costaud.

Les riffs sont aussi brutaux que de méchants coups de massue dans les génitrices, à rapprocher de ceux d'un Napalm Death, un ND plus foufous et n'hésitant pas à prendre quelques détours bienvenus.

Car Prognathe sait aussi se faire léger comme le mammouth laineux sur le titre éponyme, sur "The Grindel Codex", ou sur "A Cryptic Recipe" en piétinant la pauv'tribu de néandertaliens venue lui grattouiller le clapet anal à l'épieu.

Oui, les mammouths avaient un clapet anal pour éviter les vilaines engelures mal placées.

 

Féroce et découvrant de méchants chicots jaunâtres, la rythmique trépane presque sans discontinuer. La boite à rythme sonne organique ne gênant point son sacerdoce en matière de fracture de l'os.

Parfois c'est aussi le BM qui pointe sa peau de bête miteuse pour nous frapper l'occipital de bien vicieuse façon. Sur "From Torments To Treatments", on nage également en plein primitivo crustpunk braillard.

 

Niveau jets de gaz rejetés de l'estomac vers la bouche, le chant double ne fait pas de quartier également. Mugissement primal, beuglement barbare et autre cri bestial se succèdent, mettant en joie tous les petits amateurs de choses terrorisant le voisin Homo Sapiens.

Et puis massacrer le thème de  - 200 001 : l'odyssée de l'espèce, en guise de conclusion, ça prouve qu'un fémur humain, lancé bien haut, retombe toujours sur la tronche de quelqu'un.

 

Le concept est rigolard, la forme particulièrement bien torchée alors rien de tel que We're Sane pour débuter votre propre guerre du feu.

photo de Crom-Cruach
le 17/07/2017

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 17/07/2017 à 12:22:55

Le genre de rondelle parfaire pour déployer toute la rablaisité chroniquatoire du Cromy :)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 17/07/2017 à 19:53:18

Euh, rondelle comme... "rondelle" ?

cglaume

cglaume le 17/07/2017 à 21:33:58

Rondelle, oui. "parfaiTE" par contre...

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