Psykotic dreams - Desirs et perversions

Chronique CD album (60 minutes)

chronique Psykotic dreams - Desirs et perversions
Tout avait si mal commencé...

Psychotic dreams n'avait pas donné de nouvelles depuis 2004 avec un ep Songes et désillusions. Avec toutes ces années, le cd avait pris la poussière, et les titres du groupe s'endormaient dans un coin du cerveau de quelques auditeurs.
Puis Désirs et perversions sort fin 2009 et malgré des dizaines d'écoutes, il nécessite une étude "track by track".
Après une fois l'introduction (plutôt agréable) "Perversions" passée, "Art nocturne" entamait sérieusement le premier opus...de la pire des manières. Un chant (français) qui force dans l'agressivité en accentuant chaque mot, des paroles qui tapent à côté. Un passage aux tonalités plus proches du rap et du ragga de mauvais goût que du métal. Bref, c'est un peu raté, heureusement musicalement ça envoie sérieusement et ça rattrape ce raté vocal.

Le groupe poursuit avec "Dumb", et là, bien que le chant n'abandonne pas cet aspect très forcé dans la violence, des paroles aussi frappantes qu'un coup de couteau suisse dans l'eau, les lignes de chant fort bien placées, l'influence hardcore old-school alliée à des passages néo et parfois même thrash donnent heureusement un relief particulier à ce titre de 7 minutes.
Surprenant, après une introduction posée, ce morceau mixe des genres aussi finement que brutalement.
Petit à petit Psykotic dreams peut éveiller notre curiosité.
"Tears" a le défaut de partir dans tous les sens. Il y a de quoi être déboussolé par ce morceau de 7 minutes, certains auront la nausée, d'autres accrocheront direct mais ne laisse pas indifférent.
"Strange feelings" est un titre qui ne manque pas de punch, qui a encore ces influences HxC/Néo est pris à contrepied avec "Burden", beaucoup plus posé bien qu'il soit conclu sur des cris et une double pédale, enfin, l'arpège mélodique apporte une légèreté déconcertante.

Mais encore une fois cet album joue les montagnes russes : "Notre monde" est un terrible creux de 7min35 dans les paroles. Le groupe s'en sort plutôt bien musicalement avec une mosh-part en guise de clôture.
Les influences hardcore sont encore présentes sur le titre suivant : "Escape" qui n'est pas mauvais, y compris pour le chant et les paroles, mais une certaine lassitude commence à poindre.
"Désirs" joue la trêve en deux minutes. Avec un arpège bien senti, un violon, quelques claquements de mains, on se sent prêt à aborder "When" qui bénéficie également d'une introduction travaillée.
Cette fois-ci le groupe remonte la pente entamée sur avec la piste précédente grâce à un arpège étourdissant, une grosse guitare, du hardcore gonflé à la testostérone. Mais progressivement le groupe retombe dans les travers de l'homogénéité et parfois du mauvais goût (autour de 4min25).

Puis, dans un dernier éclat, le groupe nous ressort un piano pour "In memory off". On peut y voir une longue outro qui sauve les quelques ratés de l'album, ou la touche de mélomanie. C'est juste un beau morceau, la touche de douceur à la mode comme piste de fin...
Mais un titre qui permet de nuancer les erreurs un peu grossières du groupe, qui à force de vouloir créer une nouvelle entité musicale, accouche de 11 titres oscillant entre homogénéité et originalité.
En mêlant plusieurs genres, le groupe semble au départ aller dans toutes les directions. Pourtant, au fur et à mesure, Psykotic dreams emprunte toujours les mêmes chemins, avec plus ou moins de réussite.

On a donc l'impression que le groupe peut atteindre des sommets...comme il peut facilement sombrer.
La longueur des titres ? Des constructions trop alambiquées sur fond de HxC ? Des paroles peu accrocheuses ?
Ces trois défauts principaux cachent des qualités sérieuses dans un album fourre-tout tristement inégal...
photo de Tookie
le 16/03/2010

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