Rammstein - Mutter

Chronique CD album

chronique Rammstein - Mutter

Comme tout le monde, j'en ai lu et entendu des conneries sur Rammstein.

Des avis de fans dont je n'ai rien à battre.

Des jugements de détracteurs dont je me gausse.

Oui, je lis plein de trucs qui m'en louchent une sans moucher l'autre : comme les nouveaux/anciens/nouveaux programmes scolaires ou la notice d'utilisation de mon lave- vaisselle. Peu ou prou la même chose.

J'éviterai tous les poncifs concernant les Allemands, leur rigueur supposée (les Noirs dansent bien aussi), leur équipe de foot et leur bagnole de merde.

En plus, je n'ai pas connu la Rammstein-mania type « Sehnsucht c'est trop d'la baaalle ».

Non, Sehnsucht est souffreteux. Le monstre teuton en est encore à un coup d'essai parfois trèèès pééénible.

Rammstein commence véritablement avec l'album Mutter, spice de grosse scheiße.

Fastosh hein ?

Yep ! Si tu veux.

 

Les peurs réelles ou imaginaires de l'enfance nous accueille sur le titre "Mein Herz Brennt". Oui, on oublie vite que Rammstein mêle la forme au fond. Même si les deux, souvent avec eux, ont comme un parfum de soufre... ance.

Pour souligner les riffs mammoutesques, marque de fabrique du combo, on trouve des cuivres excessifs. Excessif, oui le groupe l'est. Till au chant haché y fait pour beaucoup, incarnant à lui seul tous les contradictions du groupe : intimiste et réfléchi, grand-guignol et grotesque.

Qui joue avec le feu s'y pique.

Sur "Links 2 3 4", Rammstein met fin à la polémique. Leur coeur bat à gauche.

De façon saccadée et répétitive, certes.

Mais que seraient les Allemands sans le côté un peu simpliste de leurs compos ? Pour un fan du deux temps, comme votre humble serviteur, les considérations musicales sur la complexité supposée ou non d'une musique ne valent pas tripette. La musique ne s'envisage que dans une certaine globalité. Et Rammstein est global et pas seulement au niveau succès.

 

Ainsi, si on considère "Ich Will", hors de son propos sur la starification (petit clin d'oeil sarcastique sur la situation naissante du groupe, à la sortie de l'album) et sans considérer son clip génial, on manque un tout.

Un propos artistique qui ne se résume pas à des notes plus ou moins savamment agencées.

Nier le contenu, au privilège de la simple plastique sonore, nous ferait alors passer à côté de "Mutter", sorte de ballade d'une noirceur abyssale concernant un môme qui part déjà baisé dans la vie... et qui se venge.

Le groupe se fait aussi potache sur un "Rein Raus" bêtifiant. Il usera encore de cette facilité dans son futur, donnant du grain à moudre aux culs bénis.

Pourtant la provoc se fait un poil plus activiste sur "Zwitter". Car Rammstein prêche la tolérance oui. Et quelle efficacité rythmique foutre diable. Impossible de ne pas marteler le sol avec une quelconque partie du corps.

Parfois, c'est une simple histoire lugubre, soulignée par des artifices electros vintages qui nous est contée ("Spielhur").

Des grosses ficelles qui fonctionnent pourtant du feu de Zeus tout au long de la plaque même sur un final lent et pompeux comme "Nebel" et ses choeurs féminins.

 

Le passé importe peu, parfois. L'avenir n'est pas encore écrit.

Alors considérons Mutter pour ce qu'il est en 2001 et ce qu'il demeure encore : un album important pour le Metal et le quatrième art, en général.

photo de Crom-Cruach
le 09/04/2017

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