Ravi - Masses

Chronique Maxi-cd / EP (18 minutes)

chronique Ravi - Masses

2000, j’ai dix-sept ans…

Les cheveux longs aussi.

Des potes me proposent d’aller sur un petit festival. « C’est pas cher, c’est chez les keupons, allez, hophophop !!! ». Banco, on y va. Tu parles d’un festival! Perdu dans les champs avec 2000 personnes assoiffées de bière et de musique!

J’ai dix-sept ans, j’en prends plein la poire, je kiffe.

Mon fute blanc aussi.

À la base, je crois qu’on y allait pour voir des groupes comme Mass Hysteria (on est en 2000, OK!), Uncommonmenfrommars, Rude Boy System… C’était le Art Sonic Festival à Briouze (61).

En arrivant dans ce vaste et joyeux bordel, une scène bricolée dans le camping festivaliers envoie du lourd. C’est Ravi qui joue. Pas le temps de comprendre ce qui se passe, ces mecs-là jouent un punk-rock mélo bien couillu: la claque, un bon péchon dans le Perche. J’ai toujours ce souvenir d’eux ancré dans le cerveau.

Dix piges se sont écoulées, quelques dizaines de concerts et quelques skeuds plus tard, Ravi est toujours dans la place. Masses, leur dernier bébé vient tout droit de l’excellent Studio de la Souleuvre (responsable entre autres des Headcharger, 64 Dollar Question et j’en passe) et est sorti sur le non moins respectable label à têtes brûlées Opposite Prod.

Pas facile d’enchaîner après l’album plein qu’est Wreck The Compass, mais c’est bien ce défi-là que les quatre normands tentent de relever.

Un EP pour faire passer la galette, ma bonne dame ?

Pas de fioritures, mais bel objet. Digipack en carton sérigraphié et numéroté. Bien rock’n’roll, tout ça, ça change des skulls et de la taxidermie, bien à la mode en ce moment. L’arbre à l’envers, les racines en l’air.

Les oreilles aussi.

Le premier titre, « Spent Years » peut faire penser à du Hot Water Music. On pourrait croire que les gars se cantonnent à nous faire partager leurs bons goûts musicaux (tu mets du Burning Heads, du Fugazi, du Boysetsfire et du Seven Hate au four thermostat 7 pendant 20 minutes), mais c’est mal les connaître. « Blue Screen » et « For The Masses » (attention, tubes en puissance) montrent qu’entre mélodies hyper entêtantes et brûlots punk rock scandés, il n’y a pas de choix à faire, tant que les amplis sont au taquet. Ravi met tout le monde d’accord, leur rage toute en retenue et lâchers de bras fait plaisir à entendre. Les titres s’enchaînent sans temps mort. « Broken Home », beaucoup plus college rock et direct laisse vite sa place au titre le plus rock de l’EP « Cursing Concrete ». Les deux chants s’accompagnent, se répondent se disent merde à l’autre quand il est question de balancer une pêche qui va droit dans le mille et oui le featuring du gars Chuck Ragan en impose!

Ravi envoie la sauce sans les condiments, les derniers à table seront les derniers servis. Du rock qui cogne, ces mecs-là maîtrisent leur sujet. La prod’ est léchée sans en faire des caisses, un poil froide diront certains. Du rock qui cogne, je vous dis, et basta! Un peu à contre-courant de ce qui sort en ce moment, cet EP montre tout le talent d’un groupe qui gagne à être connu. Sans révolutionner le petit monde du rock’n’roll, Ravi sait faire de bonnes chansons et faire taper du pied son auditoire. Et c’est déjà pas mal.

Je vous laisse, j’ai mon fute blanc à repasser.

2010, j’ai toujours dix-sept ans…

PS : cet EP est en écoute intégrale et en téléchargement à prix libre ici: http://ravi.bandcamp.com/

photo de Geoffrey Fatbastard
le 09/02/2011

6 COMMENTAIRES

damhxc

damhxc le 09/02/2011 à 16:01:35

j'y été

gord

gord le 10/02/2011 à 23:13:39

« For The Masses » est effectivement un tube en puissance.

Alerte aux programmateurs.

Tonio666

Tonio666 le 11/02/2011 à 17:29:15

tanx a lot core and co crew!

Zool

Zool le 11/02/2011 à 18:37:06

La classe

Natacha

Natacha le 13/02/2011 à 17:49:11

Formidable for the masses

fra

fra le 22/05/2015 à 10:51:25

Un grand merci Geoffrey !!! j'étais passé à coté de cette chronique... A contre courant peut être mais toujours vivant... on repart sur la route !!! 2015 nous voilà !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements