Reaping Asmodeia - Impuritize

Chronique CD album (38:05)

chronique Reaping Asmodeia - Impuritize

Prosthetic Records = Metal moderne et technique. Du moins une bonne partie du temps. Et ce n’est pas Reaping Asmodeia qui mettra à mal cette simple équation, même s’il ne s’agit pas là du Père Scale The Summit dans la famille Prog, ni de la grand-mère Watchtower dans la famille Techno-Thrash. Ces Américains-là jouent plutôt la carte du petit-frère dans la famille Brutal. C’est bien simple, l’écoute de ce 2nd album donne l’impression d’assister du dedans aux tests des réacteurs d'une roquette high-tech mise au point dans l’usine hyper-robotisée d’un laboratoire nippon secret. C’est que pendant 38 minutes on se fait copieusement cramer le duvet auriculaire, cautériser les pavillons à la guitare-laser, et tambouriner sur l’enclume et l’étrier à l’aide de pilonneuses à pile djent-atomique.

 

… Un régal pour ORL!

 

Vous commencez à voir de quoi il retourne? Eh bien de mon côté, toujours pas bien sûr. Parce que la chose se digère aussi facilement qu’un kebab au reblochon, et se décrit aussi aisément qu’une mêlée de rugby dans un pit Hardcore/Punk. Deathcore Technique? Thrash/Death boosté à l’hystérie TDEPienne? Metalcore brutal nourri à Meshuggah? Beneath The Massacre en plus Djent et plus mélodique? Ce qui est sûr c’est que ça growl’n’yell à deux gorges, que ça shred duraille, que ça matraque syncopé, que ça bouillonne sous pression, que c’est houleux, teigneux, tendu, précis… Mais néanmoins un brin bordélique. Ou si vous préféré « touffu », version mal peigné.

 

Alors oui, on lâche souvent quelques « Waouwh! » appréciateurs. Oui, ces leads rossignols qui parent la première minute de « Defenestration » de guirlandes mélodiques donnent l’impression que les gratteux ont écouté du Heavy mélodique sur le sein de leur môman. Oui, de temps en temps ça groove, et même méchamment: dur de ne pas céder à l’appel reptilien de cette mortelle télégraphie à 1:33 sur « Hidebound », à ces viriles bourrades naissant après la barre de la minute sur « Irreversible Evolution », ou à ces saccades létales qui précèdent le sprint guitaristique à la fin du même titre. Certes le groupe sait torcher une fin d’album en sortant les orchestrations synthétiques au moment adéquat…

 

Mais vous voulez que je vous dise? On quitte le navire Impuritize l’estomac lourd, le cœur au bord des lèvres… En un mot: un peu gavé. On en ressort avec cette même sensation que celle provoquée en leur temps par les albums de Biomechanical: ça part dans tous les sens tout en étant très maîtrisé, c’est costaud voire très brutal, ça en colle partout, généreusement, sans cesse, c’est impressionnant… Mais en bout de course il n’en reste pas grand-chose, si ce n’est cette désagréable impression qu’on n’aurait peut-être pas dû vider le pot de Nutella en seulement un quart d’heure… 'Voyez le genre? Si l’écoute provoque un plaisir immédiat mêlé de gêne confuse, une fois l’acte consommé la chose semble un peu vaine, et laisse cette impression cruelle de manque de feeling.

 

Mais sachant que la formation a su se faire accepter de groupes comme Beyond Creation (qu’on leur préfère de loin!), Veil of Maya, The Faceless ou encore The Contorsionist, et qu’il y a tout un pan de public qui vénère ce genre de tech-modernerie hyper bavarde, on ne se fait pas trop de souci quant à l’avenir de ces lascars…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: fans de Beneath The Massacre, de Dillinger version Deathcore, de l’écurie Sumerian Records, de cyber-Meshu-garous avec du poil sur les bras articulés, vous allez kiffer Reaping Asmodeia, le groupe se proposant de réconcilier le Death Technique, le Deathcore, le Djent et le Coupé-Décalé (un intrus s’est glissé dans la liste précédente, seras-tu le retrouver?).

photo de Cglaume
le 31/10/2017

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