Remind - Le maitre du je

Chronique CD album (43 minutes)

chronique Remind - Le maitre du je

 

A peine cet album de Remind me parvenait aux oreilles que j'apprenais la séparation du groupe.
Je poussais alors un "ouf" de soulagement, car les premiers contacts avec le groupe n'étaient pas excellents (sauf concernant la pochette), et cracher sur un combo actif rend toujours coupable.
 
Ce groupe lyonnais n'a vraiment de sexy que son numéro de département, et son alléchante dénomination "métal hardcore jet set".
Point de bimbos aux seins aspergés de champagne : des influences métal entre thrash et hardcore, un chant en français.
Pas de quoi faire péter une braguette...
 
Mais d'un coup, tout part en vrille.
Derrière l'idée intéressante d'un album concept, on se retrouve avec une histoire de tueur en série (pour faire court). Du coup, ça perd un peu en terme d'originalité. Soit.
 
Pareil, avec quelques passages assez bourrins, des rythmiques saccadées, un hachage intempestif ("Jeu d'enfant" ou "Ainsi soit-il"), on obtient un résultat maîtrisé, sympathique, mais parfois trop peu creux et linéaire. On conclura par un souci d'efficacité, mais finalement, on l'accompagne du pied cette batterie, et on l'accompagne de la tête cette guitare !
 
Bon, on ne va pas dire de mal de l'introduction qui vaut bien plus qu'une tentative ambiante à deux balles. Idem pour "Entre-actes" et "sombres errances" qui sont des interludes de valeur, franchement réussis.
Clichés, certes, avec une 9e piste un peu moins intéressante mais dont la fin a une utilité dans le concept.
 
Mais un peu comme sur le nez d'un adolescent, il y a quelques points noirs sur cet album.
Ils ne sont pas présents partout, mais une fois qu'on les remarque on ne voit plus qu'eux.
Le pire : le chant clair.
Dans un titre plutôt bon comme "Enragé", d'un seul coup, le chant vient mettre les pieds dans le plat avec un aspect quasi-parodique entre l'acoustique et des paroles franchement lourdes autour de 2min40 et une voix oscillant entre méchant-hurlant-souffrant.
A plusieurs reprises on se retrouvera avec des tentatives imparfaites dans lesquelles on ajoute un petit effet sur chaque piste ("Les oeuvres", "Le maitre du jeu" sont les plus flagrantes) ou un soutien ("Jacques a dit").
A cela ajoutons LE cri primaire, entre le guttural et le hurlement mal contrôlé couramment utilisé.
 
Résultat, s'appuyant sur une production tout à fait correcte, Remind disparait avec un second album qui n'est pas mauvais ou insupportable, mais qui manque d'originalité, avec des erreurs qui auraient pu être facilement évitées.
Au final, on se dit que nous ne sommes pas passés à côtés de nouvelles stars du métal français.
Juste une bonne bande de potes qui a dû bien s'amuser, aujourd'hui usée par la coke et les putes (ou le coca et les chips) des tournées (des bars) et des stades... municipaux.
photo de Tookie
le 21/04/2011

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