Replacire - The Human Burden

Chronique CD album (41:51)

chronique Replacire - The Human Burden

Après une première œillade aguicheuse adressée aux fans de galipettes tech-métalliques sur le Volume 8 de la compilation Combat Nasal (où figurait le titre « The Human Burden »), c’est via un gros clin d’œil appuyé intitulé Do Not Deviate que, lors du premier semestre de l’année en cours, Replacire est venu se rappeler à notre bon souvenir. Et ce rappel à l’ordre aura été bougrement judicieux. Tellement même qu’il a fini par imposer l'idée d'une séance de rattrapage. Parce qu’en son temps, The Human Burden – le premier album des présents Ricains – avait émoustillé dans les chaumières. Pas de raison valable, donc, pour qu’il n’en soit pas de même dans les clapiers jaune-citron.

 

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Et voilà...

J’ai rudement bien fait, tiens.

 

J’ai rudement bien fait, oui, car si, plus tôt cette même année, la zic du groupe se trouvait ici naturellement étiquetée « Death technique ouvert d'esprit », en 2012, à l'époque des premiers pas, celle-ci méritait encore plus que l'accent soit mis sur le qualificatif « ouvert d’esprit ». C’est que, quand « Mask of Weary Eyes » démarre, on se dit « Damned, c'était pô prévu: du Mathcore fébrile!! ». Puis, si on a eu le malheur de mettre son lecteur MP3 en mode « Ne jouer que les intros », on embraye sur le Death / Thrash mélo de « The Human Burden », que même qu’on se demande s’il n’ont pas avalé un At The Gates avec leur bol de Smacks au petit-dèj’. Zappe zappe encore sur l’intro de « Along The Frame », et on se retrouve à esgourder ce qui semble être une version éteinte du « Dead Skin Mask » de Slayer. Sur « Pure Will »? Une basse seule, rejointe par une gratte Stoner. Sur « Corridors of Resolution »? Des twins bourdonnantes…

 

Putain mais c’est une compil’ ou bien? Un collectif peut-être?

 

Non non: c'est juste que Replacire n’aime pas le Metal monochrome. Faut que ça bouge, que ça change, que ça stimule, que ça arc-en-ciellise. Le tout boosté par une dextérité technique certaine. Comme sur l’album suivant – plus même ! – ce Death sophistiqué et méchamment affûté laisse une large place à du chant clair ainsi qu'à des saveurs plus progressives, en sachant que, globalement, la référence qui revient le plus souvent à l’esprit à l’écoute de ces 8 morceaux ce n’est ni Atheist, ni Dream Theater, ni Opeth, mais plutôt Scarve. Un Scarve qui, cependant, explorerait plus loin les univers adjacents à son pré carré. Cette soif de diversité se manifeste donc via les multiples couleurs prises par les intros (cf. quelques lignes plus haut), mais aussi à travers l’utilisation d’un 2e chant (Scarve vous disais-je !) dont les aigus tantôt partent vers le registre de Ju de Psykup, et tantôt amplifient la furie ambiante pour frôler le registre d’un Brutal Truth. Cela se ressent encore à travers quelques exercices de style particulièrement bien sentis, comme le pointillisme extrême utilisé vers 1:14 sur « Along the Frame », dont la cadence évoque la frappe d’une machine à écrire – on pense d’ailleurs très fortement au « Typewriter II » de Panzerballet.

 

Sans doute plus accessible que l’album d'après, The Human Burden fait partie de ces galettes exigeantes mais accessibles qui ne placent pas un videur techniquement hermétique à l’entrée du Club pour repousser les auditeurs profanes pas assez bien sapés pour rentrer s’amuser avec l’élite. Il se laisse adopter assez facilement, notamment en parsemant ses 40 minutes de petits friandises facilement grignotables, comme ce « Corridors of Resolution » rutilant, ou encore le final grassement subtile (!) de « Price to Pass ». Comme quoi, plutôt que de se perdre dans une fuite en avant vers des nouveautés prétendument plus sexy les unes que les autres, rien ne vaut une bonne plongée dans les back-catalogues bien fréquentés. Parce que ça serait trop bête de négliger le genre de petit joyau dont on vous a parlé ici.

 

... Voilà, c’est ça en fait: le métalleux avisé ne fait pas que se déplacer aveuglément vers l'avant. Quand il le faut, il se replace ailleurs. (NDLR: cglaume, ça te dérange si on sabre tes 2 dernières phrases? On risque de se prendre un procès au cul pour plagiat par le service juridique de Carambar là!)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: affuté, sexy, aventureux, nuancé et pourtant sacrément corsé, le Death de Replacire est un vrai régal. Il pourra rappeler Scarve à certains, mais brasse plus large puisqu’on pourra, à l’occasion, lui trouver un petit goût (fugace) de Panzerballet, de Prog, voire même de Psykup. On vous conseille donc vivement de l’essayer, puis de l’adopter.

photo de Cglaume
le 15/11/2017

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