Sarcasm - Within the Sphere of Ethereal Minds

Chronique CD album (35:42)

chronique Sarcasm - Within the Sphere of Ethereal Minds

« Dans la famille « Les Mamouths du Swedeath », je voudrais l’Nième vieux tonton qui a enregistré 6 démos de 1992 à 1994 mais qui n’a jamais sorti de véritable album jusqu’à ce que des archéologues nécrophiles exhument un enregistrement oublié datant de 1994 et lui offrent une sortie officielle en 2016…

- Papa, ton jeu des 7 familles il est tout mité. Déjà, si je compte bien, avec la famille « Les Mamouths du Swedeath » on arrive à 8 familles! Ça sent l’arnaque ton truc. En plus, dans cette famille il n’y a que des vieux tontons et des petits frères insupportables.

- T’as raison mon loulou. Allez, on va jouer au Bataflash Brutal Death à la place, ça nous réveillera… »

 

C’est vrai qu’avec le nombre de groupes trop-cvlt-z’étaient-là-aux-prémices-du-genre qui ont été déterrés ces 15 dernières années, on a facile multiplié par 5 le nombre des Vénérables Grands Maîtres du Death grumeleux à la Suédoise. Et Sarcasm aurait en effet toute sa place dans le mess de ces officiers pleins de galons, les loustics ayant 27 ans d’ancienneté dans le domaine. Sauf que si le groupe est bien suédois, il n’a pas que je sache mis les pieds au Sunlight Studios, ni ne propose cette grosse bourbasserie bourdonnante que les disciples d’Entombed aiment à produire du haut de leurs cordes basaltiques. Quelles qu’aient pu être ses pratiques musicales antérieures (du bon gros Death plein de barbaque lit-on dans la fiche technique), sur Within the Sphere of Ethereal Minds le groupe propose aujourd’hui de ces cavalcades mélodiques échevelées qui donnaient aux metalheads des 90s l’impression d’être de sombres corbeaux planant en cercles concentriques au-dessus de fjords abritant des barbares certes rugueux, mais en même temps tellement câlins, tellement sensibles...

 

Vous voyez de quoi je cause ou bien? ‘z’êtes trop jeunes pour ressentir la vibration dans vos vieux os?

 

Je vous cause de cette période où le Melodeath commençait tout juste à porter ce nom, quand il grinçait encore du shriek et qu’il balançait des mélodies brumeuses inquiétantes. Je vous parle d’un temps où le Black et le Death fricotaient salement sous le signe de la batterie qui sprinte et de guitares roudoudou qui s'assumaient – quoique sans inspirer ni quolibets ni visions de jeunes freluquets à mèches. C’était une époque où l’on pouvait tartiner des accroches épiques à la fois sucrées et evil, une époque où régnaient Decameron, Necrophobic, Dissection ou encore Sacramentum. C’était le temps, le temps béni du Death/Black mélo suédois, c’était le temps où les shriekeurs avaient d’la voiiiiiiiiix…

 

** Oh ta gueule Serge ! **

 

Ces dernières lignes devraient théoriquement vous permettre de mieux comprendre où Within the Sphere of Ethereal Minds va vous transporter. Et comme pour mieux coller au style pratiqué, la prod’ de cette galette "Radio Nostalgie" s'avère toute parcheminée, ce qui donne vraiment l’impression d’écouter un vieux CD de l’écurie No Fashion Records (notons que ça gâche quand même un peu les interventions de la lead). Les protestations de Heval sont plutôt typées Black, quoiqu’à l’époque ce type de vocaux avait toute sa place sur les galettes de Death, d’autant plus que la chose est nimbée de ce halo héroïco-sépulcral qu’on croirait que des guerriers à cornes vont s’en aller défier des divinités démoniaques. Et au milieu de ces titres d’égale accroche (« In The Grip of Awakening Times » étant néanmoins le plus marquant et le plus Swanö-friendly de la troupe), on appréciera les petits gimmicks incontournables: un brin de guitare acoustique par-ci – parce qu’on est des êtres fragiles au fond –, des tempos plus franchement Doom par-là (cf. « A Black Veil for Earth ») – parce qu’en fin de vie, le viking il n’avance plus bien vite.

 

Alors les mauvaises langues oseront peut-être affirmer que peu de ces 8 titres sortent vraiment du lot, et que d’autres ont fait ça aussi bien, voire mieux, par le passé. Pas sûr que s’ils avaient eu l'occasion de faire tourner cet album en même temps que Storm of the Light's Bane ces langues fourchues aient tenu le même discours... Ce qui est sûr c'est que l’album est très homogène, et que s'il ne contient peut-être pas (« In The Grip of Awakening Times » excepté?) de méga-hit enterrant tous les autres sous sa superbe, il s'avère néanmoins de grande qualité et ravira tous les fans du côté le plus paint-corpsé de la scène Death mélo à la Suédoise. Un vrai bonheur rétro mais costaud!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: ils ont connu les origines de la scène Metal extrême suédoise mais n’ont rien sorti de bien consistant pendant 20 grosses années… Vous avez entendu cette histoire 1000 fois? OK, mais avec Sarcasm, au lieu d’un Nième adepte de "Marécages Entombed Death Metal", c’est une vivifiante pépite de Black/Death mélo à la Decameron / Necrophobic / Dissection / Sacramentum qui vous attend.

photo de Cglaume
le 21/07/2017

1 COMMENTAIRE

sepulturastaman

sepulturastaman le 21/07/2017 à 19:53:08

les guitares acoustiques sur le septième morceau c'est vraiment passable.

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