Seeds Of Mary - The Sun Sessions

Chronique Maxi-cd / EP (18:02)

chronique Seeds Of Mary - The Sun Sessions

En ce qui concerne ce nouvel EP des Bordelais de Seeds Of Mary, je crois bien que je me retrouve dans une position assez inédite : avoir eu l'occasion d'avoir des anecdotes et précisions de la bouche de ses géniteurs avant même d'avoir eu The Sun Sessions entre les mains et les oreilles. Me voilà donc dans une position assez casse-gueule dans le sens où il n'y a aucun doute que ça joue pas mal sur l'impartialité. Ce qui n'en demeure pas moins intéressant pour autant. Au moins, de cet entretien préliminaire ai-je pu découvrir un combo bien dans ses bottes, qui ne semble pas trop se poser de barrières en privilégiant leurs envies et l'instinct. Bref, des mecs intègres dans leur démarche. Ce qui résulte actuellement à un The Sun Sessions totalement auto-produit, sans aide extérieure de quelconque financement participatif ou de Klonosphere comme c'était le cas dans le passé. L'idée était de sortir un truc pour se faire plaisir, en incluant deux titres prévus initialement pour leur deuxième méfait sorti l'année dernière, The Blackbird And The Dying Sun, mis de côté par la force des choses. Mais qui valaient aux yeux de leurs auteurs largement la peine de ne pas être totalement jetés à la poubelle. Parce que la décharge, ce n'est pas très écolo, l'ère est au recyclage ma bonne dame !

 

En restant en accord avec la nature, pas de consommation excessive et donc pas vraiment de gaspillage à déplorer. Quatre titres et c'est fini. A côté du nouvel EP de Benighted, ça fait un peu light quand même... Malgré tout, on ne va pas cracher dans la soupe : on ne jettera rien avec The Sun Sessions. Mieux, il offre des perspectives d'évolution intéressantes pour Seeds Of Mary, principalement par le biais de « This Is Where It Hurts », nouvellement composé, où l'on sent comme un légère fracture vis-à-vis de The Blackbird And The Dying Sun. Même si on les reconnaît sans mal, preuve que le groupe est parvenu à se trouver sa propre griffe, on appréciera ce grand bond plus assumé dans la modernité, que ce soit en terme de construction globale et de production. Mention spéciale à ce petit break jazzy surprenant vraiment trippant. Une production qui est à saluer d'ailleurs tant elle rend honneur au groupe, bien plus rentre-dedans et dynamique que sur l'album sorti l'année dernière. Un peu comme si le Seeds Of Mary que l'on connaît en live – qui sait donner une toute nouvelle dimension à son répertoire sur les planches, il faut le voir pour le croire – venait se taper l'incruste en studio. On le ressent d'ailleurs fort bien sur la reprise de « Wish » de Nine Inch Nails où l'esprit studio et live sont quasiment indissociables. Et rendent ce titre de Trent Reznor vraiment excellent : un peu comme si l'on avait couplé la frénésie indus' à un esprit rock'n roll à la Motörhead pour un résultat autrement plus rythmé que l'originale.

 

Contrairement à « Hey You », reprise de Pink Floyd, qui faisait de ces deux titres prévus à la base pour The Blackbird And The Dying Sun. Voilà certainement le cas le plus épineux à juger de cet EP dont je ne prendrais pas forcément trop de risques : étant très attachée à The Wall (aussi bien en album qu'en film), difficile pour moi de me détacher de ce spectre. Malgré tout, je peux certifier que la cover prend tout son sens en live tant l'on y ressent davantage la mélancolie aux relents déchirants. Tandis que son pendant studio me semble bien plus « contenue ». Autre titre issu de l'ère 2017 : « A Place To Disappear », le tout premier titre composé pour ce deuxième album. Chose qui se ressent pleinement tant on a l'impression d'avoir dans les oreilles une sorte de revival Choose Your Lie rincé à la volonté plus moderne de The Blackbird And The Dying Sun. Un vrai entre-deux bâtard qui là encore montre une nouvelle ouverture potentielle pour le futur de Seeds Of Mary. Qui pourrait s'avérer fort intéressant...

photo de Margoth
le 08/01/2019

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