Septicflesh - Titan

Chronique CD album (45:24)

chronique Septicflesh - Titan

Je raconte ma vie et vous vous en cognez chapitre quarante-douze.

 

Année 2008 de votre seigneur Diabolus In Musica : je découvre Big Brother et les joies du piratage aidé d'un antivirus en béton armé. Balancez- moi à Hadopi, n'a foutre, je brûlerai tout y compris vous et votre famille, Söze est mon nom de baptême.

Année 2008, disais-je, et je fais ma profession de foi en me disant : foutre diable, ces tafioles de Metalleux, z'ont deux ou trois trucs à dire bien après avoir passé dix saisons dans les abysses.

Six ans plus tard, après six sites de chevelus fréquentés (y compris un dont je me suis fait viré à cause de mon esprit acéré) et une adoption par les gars de votre actuel webzine préféré, qui ont joué les bénévoles de la SPA, je suis toujours là. Septicflesh aussi.

Un point commun qui me permet, avec une crédibilité à nulos pareil de me friter avec la nouvelle chimère des Grecs.

 

Et pouf, explication de texte pour les ceux qui ont loupé leur partiel en histoire ancienne, pauvres mortels.

Un Titan est une sorte de big boss de fin de tableau qui a précédé Zeus et sa bande de forts niqueurs.

Zeus pas Jésus hein ! Zeus, celui qui a dit : « Que la foudre s'abatte sur toi et les tiens si tu me cherches des poux dans la tête ».

Enfants d'Ouranos et de Gaïa, bien relous et super maudits, les Titans voulurent choucrater le trône du roi de l'Olympe sous l'impulsion de leur daronne. Ce dernier, un poil de travers, les précipita, pour la plupart, à coup d'éclairs dans le derrière au fin fond du Tartare, pas loin du Boursin donc.

Parce qu'après un parricide, fallait pas trop le chauffer, le Zeus.

 

Fruit d'une composition collégiale, Titan n'est pas un concept album malgré le fait que les titres soient liés thématiquement parlant. Il en résulte un (trop ?) gros bloc granitique de fureur mégalo comme seuls les Grecs savent composer, sans jamais tomber dans le ridicule mais en frollant le bourrage de mou, tout de même.

"War In Heaven" introduit l’odyssée, à la péplum, en abusant des cordes à la fois agressives et mélancoliques. La menace dispensé par le chant plonge le tout dans un noir d'encre alors que Kratos signe à pacte avec Arès pour pouvoir châtier l'auditeur. Regorgeant de breaks, le titre développe un mitraillage de la batterie impressionnant. Le classique Septiflesh Style diront certains, mais par Jupiter, que c'est bon.

Les fantômes de Sparte ne vont désormais jamais cesser de se déchaîner, en ayant pourtant perdu une partie de leur désir de vengeance d'antan...

 

Pourtant, pour ceux qui avaient déploré le retrait des grosses grattes qui tachent sur The Great Mass, au profit d'orchestrations prenant trop de place, Titan devrait les réconcilier avec la phalange hoplitique bénie par Apollon, l'aimé et le craint.

Rythmiquement parlant, Titan est également un monstre de précision. Folis Benardo, sûrement sourd d'une oreille au moins mais loin être simplet, sait se faire câlin ou très brutal, parfois étonnement aventureux.

Sotiris passe en arrière plan au profit du tout puissant Spiros, écrasant les trônes de la Terre sous sa sandales de cuir. Ce n'est pas un mal pour votre serviteur, considérant les jérémiades du guitariste plutôt pénibles, à de rares exceptions près. Seth livre ainsi une véritable démonstration de domination absolue par son growl primordiale. Que les Argonautes conchient leurs jupettes.

 

Le Filmharmonic de Prague a bien sûr encore toute sa place en tant que cinquième roue du char mais sans phagocyter, cette fois, le reste des instruments. Cela donne alors un titre éponyme, majestueux de par ses chœurs théâtrales, grandiloquent tel une pythie en pleine montée de gaz toxiques.

Des morceaux comme le très efficace "Ground Zero" et l'ampoulé "Dogma" bastonnent, "Order Of The Dracul" et "Prototype" posent leur pompe outrancière et décadente, "Prometheus" nous fait sentir le destin tragique de celui qui créa l'Homme et vola le "savoir divin". Au premier abord on ne peut donc que s'incliner bassement face à cette débauche de flammes et de soufre, de tristesse et de sauvagerie.

 

MAIS

 

Le gros défaut de Titan est sa longueur et son manque de morceaux vraiment traumatisants et imprimant à jamais le cervelet. Sa cohérence, apparemmentt sans faille, joue en fait en sa défaveur. J'aime pouvoir me rappeler de tel ou tel morceau avec des frissons dans la nuque et là, ce n'est qu'une simple chaire de poule ici et là. Six morceaux mémorables sur dix, c'est peu pour un groupe de cette trempe.

Les Grecs sont arrivés pour moi au bout de leur concept actuel, la pochette anecdotique en est un exemple symptomatique.

 

Un colosse désormais aux pieds d'argile.

photo de Crom-Cruach
le 24/07/2014

1 COMMENTAIRE

cglaume

cglaume le 25/07/2014 à 06:51:33

"pas loin du Boursin"
... qu'il dit...
Non mais l'autre, hé !

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