Shining - X - Varg Utan Flock

Chronique CD album (41:24)

chronique Shining - X - Varg Utan Flock

Quand tu vois qu'un nouvel album de Shining – version suédois – et qu'un nouvel album de Watain sont annoncés le jour de ton anniversaire, tu sens comme un petit quelque chose d'alarmant en terme de présage. Un truc inexplicable que l'année s'annonce sur des hospices plutôt étranges et pas foncièrement très positifs. Alors, même si ce n'est pas moi qui me suis chargé des graines de satanistes suédois, j'ai eu l'occasion de constater de mes propres oreilles que ces derniers s'étaient laissés mener par leurs racines les plus primitives. Et m'attarder sur son comparse dépressif de Niklas, intervenant juste après la découverte d'un Soyuz Bear pas tellement plus joyeux, autant dire que l'humeur n'est pas foncièrement à la fête dans ma chaumière. Au contraire, ça m'inspire davantage mon meilleur modèle de personne à cran qui ne rêve que de faire bouffer et ravaler de travers les « C'est Bon Pour Le Moral » à toute la Compagnie Créole réunie. D'autant plus qu'à l'instar de ses collègues de Watain, le père Kvarforth semble avoir retrouvé avec X – Varg Utan Flock un certain regain de vitalité après un IX bien plus mou du genou.

 

Enfin, vitalité, c'est vite dit. On dira plutôt qu'il a retrouvé son visage autrement plus remonté. Parce que ce n'est certainement avec Shining qu'on aura le droit à notre tube de l'été exotique. De toute manière, même Zeroscape, malgré leurs aspirations jamaïcaines, n'y sont pas parvenus. Trop de pétards sans doute... Après, de pétards, nul doute que le Suédois n'en consomme pas forcément à outrance, préférant sans doute les délires plus durs et chimiques dans son auto-destruction notoire. Et, bien sûr, son éternel complice Jack Daniels, qui l'accompagne aussi bien en studio que sur les planches, au point de parvenir à livrer quelques passages plus doucereux et éraillés dignes d'un blues d'alcoolique notoire (« Gyllene Portanas Bro », le refrain de « Jag Är Din Fiende »). Des passages appuyés par d'autres bien moins sirupeux, la part black plus agressive reprenant ici pleinement ses droits, notamment dès la fin de la petite tirade d'ouverture parlée d'une voix grave et profonde clamée tel un Peter Steele revenu d'entre les morts, partant dans un black'n roll dont la vélocité laisse bien vite les digressions lancinantes de Type O Negative sur le carreau dès la ligne de départ tel Le Lièvre Et La Tortue. Le côté atmosphérique et hypnotique n'est pas non plus en reste sur ce X qui contient de beaux breaks contemplateurs de toute cette négativité suicidaire (« Svart Ostoppbar Eld », « Jag Är Din Fiende », la première partie de « Mot Aokigahara » ou encore ce morceau transitoire tout en piano instrumental, « Tolvtusenfyrtioett »).

 

L'inconditionnel sera ravi de voir les errements plus mollassons de IX laissés totalement de côté au profit d'un album que l'on pourra estampiller de Shining 100% pur jus. N'ayons pas peur des mots : X ne réinvente pas la poudre et ne fait que continuer dans le même délire que Kvarforth nous propose depuis ses touts débuts. Dans une très bonne monture, ne touchant toutefois pas du doigts les référentiels. Bref, prendre X, c'est retrouver une certaine routine pour le coutumier de ce personnage si particulier. La grande question que l'on serait en droit de poser serait plutôt si oui ou non, on devrait lui jeter la pierre de se reposer ainsi sur ses acquis ? Honnêtement, dans la mesure où Shining demeure le seul à s'évertuer à faire du black un tel moment de dépression rageuse avec une telle mise en spectacle de la déchéance dépravée sur les planches, difficile de lui en tenir rigueur. Ou alors, il faudrait remettre en question des icônes telles Motörhead ou AC/DC d'être toujours restées bloquées sur la même recette sur plus de quatre décennies de discographie. Tant que la magie opère encore et qu'on arrive encore à trouver fascination – presque touchante malgré tout ce que peut inspirer sa tête pensante – face à une telle spirale dépressive et instable, c'est là tout ce qui compte. C'est clairement le cas de X, au demeurant très solide. Et vu que le père Niklas a eu beau déclamer en fin d'album que la fin de son existence aurait dû arriver en décembre 2017 et qu'au final, sa mort n'a nourri aucune colonne nécrologique et autres faits divers, il est probable que ça dure encore pour un petit moment...

photo de Margoth
le 01/03/2018

4 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 01/03/2018 à 10:46:17

Ta chro m' a presque donné envie d'écouter l'album. Chose que je ne ferai pas, ne supportant ni le bonhomme ni sa musique.

cglaume

cglaume le 01/03/2018 à 12:35:43

Non mais comment tu arrives à placer du Zeroscape dans une chro de Shining toi !! :D

Margoth

Margoth le 06/03/2018 à 08:05:24

Et la Compagnie Créole, c'est certainement le plus important à retenir de cette chronique ! Au bal masqué ohé ohé ! :D

Xuaterc

Xuaterc le 06/03/2018 à 08:47:50

Decalicatam

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