Skindred - Big Tings

Chronique CD album (35:24)

chronique Skindred - Big Tings

En 2011, la couverture d’Union Black arborait un gros lion rugissant qui nous promettait un bon coup de quenottes XXL tout en nous ramonant les portugaises à coups de GROAAAAR puissants. Sept ans plus tard, Skindred troque la crinière contre la litière et charge un Garfield en cuir de nous convaincre que sur Big Tings il n’a pas perdu de son mordant, ceci à coups de MEOOOOW a priori pas plus impressionnants que ça.

 

Serait-on là devant l’exemple-type d’une pochette freudienne pleine d’aveux inconscients? Ou juste face à l’affirmation que le bon goût et les codes habituels, les p’tits gars de Newport s’en contrecarrent le cubitus à grandes eaux?

 

Je dirais un peu des 2 votre Honneur…

 

Parce que s’il serait malhonnête de sous-entendre que sur son 7e album Skindred trahit le contrat de confiance tacite passé avec ses fans, il faut quand même reconnaître qu’une fois achevé ses 10 morceaux cette nouvelle offrande laisse un petit goût de « Peut mieux faire ». Moins acéré, peu fréquemment Metal, trop souvent recouvert d’un vernis radio-friendly préjudiciable sur la durée (bam les choristes par-ci, bam les néons Electro-dance par-là…), le problème principal de la cuvée 2018 est que sur beaucoup de titres (« Big Tings », « That's My Jam » …) on ressort avec l’impression frustrante que le petit tube sympa mais mitigé qui nous est proposé aurait pu être autrement plus gros s’il avait mordu plus fort, s’il avait appuyé plus franchement sur le champignon, bref s’il avait su atteindre ce palier supérieur qui fait toute la différence entre une Georgette et une Vanessa.

 

Maintenant, s’il me prenait l’idée saugrenue d’enfiler le costume du polémiste pour accueillir cette nouvelle livraison d’une plume glaciale, il serait aisé de me remettre à ma place en me repassant ces vidéos – filmées à mon insu par les caméras de surveillance du bus et de mon taf – où, le casque vissé sur les oreilles, je bats la mesure, opine de la nuque, tripe les yeux fermés sur une grosse partie de ces 35 minutes. Car – mais oui, on parle de Skindred là les copains! – Big Tings contient quand même largement de quoi mover son boule et beugler des refrains en chœurs. Sur ces « petits tubes sympas » que j’évoquais dans le paragraphe du dessus, mais également sur la perle de ce skeud, « Last Chance », hautement rythmique et addictif, dont le refrain démonte (This-is-my laaaaast chaaaaance – Whou-ouuuuh…), et qui possède un bon petit passage râpeux qui ravira les groupies de Body Count. Autre moment fort, démarrant cette fois sur un arrière-goût du « Night train » des Guns, « Machine » est un épisode Big Hard Rock glamo-BonJovien qui offre à l’album une caution « grosses guitares » bienvenue (à noter la présence de Gary Stringer de Reef si des fois vous connaissez le zig). « Loud And Clear » possède lui aussi la chaleur et le croustillant qu’on attend d’une skindrederie digne de ce nom, tout comme « Alive » ou « Broken Glass ».

 

Oui mais. Les snif-snif-ouin-ouin pleins d’orchestrations de « Saying It Now »... La roucoulade « Tell Me » (oui, 2 morceaux chamallow sur 10, ça commence à faire!)... Le trop convenu, limite bâclé, « All This Time »... Tout ça fait tâche dans le paysage. D’autant que le groupe ne compense pas ces relatifs loupés par 3-4 tueries indiscutables.

 

Du coup, sans être non plus une bouse honteuse, ce Big Tings est à ranger dans le fond du panier discographique des Gallois, aux côtés de Shark Bites and Dog Fights. On ne le boudera pas ni ne le dénigrera – il est franchement agréable. Mais ce n’est pas lui qu’on ira extraire du tiroir en priorité quand ses aînés nous tendent des bras autrement plus accueillants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: non, je ne dirais pas que Big Tings est décevant. Disons plutôt qu’au milieu d’une discographie pleine de moments forts, ce 7e album fait un peu pâle figure, car pas assez mordant, pas assez viscéral. On tortille de la poupe, on balance la tête, on déguste les yeux fermés même, sur le très bon « Last Chance ». Mais globalement les compos sont un peu trop rondes et arrangeantes pour qu’on ait l’impression d’avoir entre les oreilles une vraie bombe atomique….

photo de Cglaume
le 29/06/2018

4 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 29/06/2018 à 07:50:06

bah moi j'ai pas du tout aimé :P

cglaume

cglaume le 29/06/2018 à 08:30:23

En insistant un peu ça a fini par passer :)

Tookie

Tookie le 29/06/2018 à 09:00:25

"That's what she said"

Sinon moyennement accroché à celui-là...

cglaume

cglaume le 29/06/2018 à 15:35:37

:)

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