Skindred - Roots Rock Riot

Chronique CD album (45:10)

chronique Skindred - Roots Rock Riot

L’appellation « Feelgood Music » a déjà été utilisée en ces lieux pour évoquer le swing joyeux, la bienheureuse désinvolture, le plaisir épicurien qui caractérisent la musique de Nano Sigo. S’il nous était donné de pouvoir réutiliser ce « qualificatif » pour décrire d'autres univers discographiques, ce serait certainement pour l’appliquer au mélange idéal de grosse patate punky, d’indolence tropicale, de saine agression métallique, de frissons électro-croustillants et de rythmes irrésistibles qui rentrent dans la composition des morceaux de Skindred. Parce que – bordel – que l’on se passe Babylon, ce Roots Rock Riot ou le tout dernier Volume, on en ressort boosté par ce genre d'énergie effervescente qui donne envie de déplacer les montagnes avec le sourire comblé du vainqueur de course en solitaire pénétrant dans un salon de massage coquin.

 

Alors je m'emballe, je frétille, mais bon: d’une chro « rétro » on attend peut-être plutôt une page d’histoire, une remise dans le contexte, pour que – quand même – l'on sache d'où l'on vient et où l'on va...

 

« Bah ouais: du coup t’es gentil avec ton intro de fond de transat axée "ressenti", mais tu mets les bœufs après la charrue, là Coco! »

 

Certes.

 

En même temps, je n’ai pas de pleines brouettes d’anecdotes à vous livrer sur la genèse de ce 2e album. Comme je vous le disais dans la chro du petit précédent, ce dernier avait été foutrement bien reçu. Du coup, rebelote: le 2e essai se fait lui aussi une place douillette dans les charts. Aux US notamment, où il va se caler à la 6e place du « Heatseekers Top », ainsi qu’à la 22e place du classement des Albums indépendants. Yeah, babe!

 

Mais, si vous le voulez bien, revenons-en à la musique. Sur ce second opus, le dosage Ragga / Metal / Punk / Dub / Rock / Ecran total qui fait la spécificité de Skindred ne change pas foncièrement, l’important – le groupe l’a bien compris – étant d’offrir un peu toutes les sensations attendues par les fans: de la révolte intelligemment canalisée (le morceau-titre, « Spit Out The Poison »…), du carburant à dance machine, du tchaka-boum Electro/Indus bien intégré (« Cause Ah Riot », « Destroy the Dancefloor »…), des tubes qui font palpiter les ventricules (« Rat Race », « State of Emergency »…), des rayons de soleil dans les dreads (« State of Emergency »…), quelques douceurs qui pourraient trouver leur place sur les ondes FM sans trop choquer ni Germaine ni Robert (« Ease Up », « Rude Boy For Life »). On garde une petite touche Hardcore par-ci, un peu de feeling HipHop par là… Et comme dans la maison Skindred on ne fait pas dans la Fusion Conforama vite-montée-vite-abîmée, on vous mitonne en plus, entre 2 titres rentre-dedans mais coolos, de belles petites ambiances dramatico-cinématographiques qui enveloppent des compos déjà béton dans un paquet-cadeau Top moumoute-Division-1-Oscar-du-plus-gros-frisson. Concrètement cela aboutit à un « Trouble » habité, agité, que l’on imaginerait bien tartiné par-dessus l’une des scènes-clés d’un film tripant. Cela nous donne également un « Killing Me » qui développe ses mélodies poignantes au milieu des tintements de cloches, des annonces officielles et de touches violonneuses discrètes. Ainsi qu'un « Choices And Decisions » qui mériterait lui aussi sa place sur le podium des titres les plus construits en terme d’atmosphères.

 

Peut-être les hits de ce second album – l’excellent « Rat Race » exclu – frappent-ils moins durablement l’esprit que ceux de Babylon. Pourtant les « Destroy the Dancefloor », « State of Emergency » et autres « Trouble » n’ont pas grand chose à envier à leurs aînés. Et puis sur 12 titres, pas de vraies raisons de faire la moue, malgré les objections que vous pourriez émettre face à un « Rude Boy For Life » plus léger, à un « Cause Ah Riot » un peu violemment schizophrène, ou à un « Ease Up » très moelleux.

 

Du coup – mince – c’est vrai: ce premier paragraphe plein de « feelgood » et de cool Raoul, que j’ai collé comme un sagouin aux avant-postes introductifs, aurait sans doute eu plus sa place dans cette dernière ligne droite, histoire de bien mettre l'accent final sur ces doux frissons et cette jubilation qui nous saisissent quand on place Roots Rock Riot sur la platine. Parce que c’est ça le truc: la musique de Skindred – et cet album en particulier – nous colle la banane et nous donne tout à la fois envie de distribuer les coups de latte rageurs, les coups de balais radicaux, les sourires estivaux et les « Yeah man! » décontractés. Du coup si vous avez pour programme de tirer la tronche au fond d’une vieille alcôve gothique, on vous conseille d’éviter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: dans la lignée de Babylon, Roots Rock Riot continue de nous emmener de transats en rings, de clubs underground en plages lumineuses, ceci au long de 12 morceaux mélangeant avec évidence dreadlocks félines, riffs graisseux, boucles mécaniques et bières fraîches.

photo de Cglaume
le 16/04/2017

5 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 16/04/2017 à 11:37:07

"Comme je vous le disais dans la chro du petit précédent", qu'il y a marqué...

Vous allez dire que je n'ai pas chroniqué le premier. Si si, la chronique est dans la base de données. Mais il semblerait que le "metteur en ligne" ne soit pas fan d'ordre chronologique :P

pidji

pidji le 16/04/2017 à 22:47:51

my bad... ?

cglaume

cglaume le 16/04/2017 à 23:31:20

Ca s'pourrait bien :P

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 17/04/2017 à 11:05:10

C'est comme l'ordre alphabétique : ça sert à rien.

korbendallas

korbendallas le 18/04/2017 à 11:54:38

De loin, avec "Babylon", le meilleur Skindred ! Les suivants, malgré certains bons titres, sont un poil décevant ...
Reste la scène et le retour de DUBWAR ! :)

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