Slagmaur - Thill Smitts Terror

Il fut un temps, pas si éloigné que cela, où le label Century Media n'était pas un pourvoyeur d'album de Metacore en tous genres mais où il était une référence en matière de Dark Metal en Europe: Samaël, Tiamat, Moonspell, suivis par des cohortes d'autres comme Gloomy Grim, Alastis… Osmose a toujours été un support pour ces groupes extrêmes, mais pas radicaux comme des blackeux. Slagmaur s’inscrit complètement dans cette mouvance, nous offrant un deuxième opus aux forts relents des 90's. Je me souviens des premiers pas de la formation, ses premières demos sur Myspace, mais depuis, j'avais totalement lâché l'affaire. Après plus de huit ans de silence, le projet est de retour avec Thill Smitts Terror.

La production est (volontairement?) étouffée avec des guitares grésillantes pour donner un côté roots à l'album. Intro symphonique de rigueur, puis c'est parti pour 40 minutes de Dark Metal fortement teinté d'indus. Cet aspect se ressent dans les vocaux constamment trafiqués et les six cordes qui bourdonnent pour tisser des ambiances urbaines et futuristes, plus que pour balancer du riff qui tue. Le tout est mené sur un rythme lent, martial, implacable, propre à renforcer le coté post apocalyptique que le groupe veut donner à sa musique. Il n'hésite pas à la pimenter à l'aide de des légers arrangements: Un clavier sympho sur "Bestemor Sang Djevelord " ou des chœurs sur "Werewolf ".

Placé en milieu d'album, la longue pièce "Hekeskritt og Djevelritt" prend son temps pour doucement d'insinuer et se révéler encore plus inquiétant et malsain. Il dévoile sa vision très particulière et personnelle du Metal sombre, à l’image de son artwork. Sinistre et rampant, Slagmaur tisse des rets froids et horrifiques, tel un roman gothique du XIXè siècle, minutieusement et méthodiquement. Certes, les ingrédients son bien connus, mais sont dosés avec talent.

Xuaterc

le 30/03/2017