Sna-Fu - Mighty galvanizer

Chronique CD album (66 minutes)

chronique Sna-Fu - Mighty galvanizer

 

Pour la chronique de leur premier album Dreambrother avait résumé l’ensemble par « Ohhhh Yeahhhh !!! Rock'n'roll Baby !!! ».

Il est vrai qu’à l’époque ça n’allait pas beaucoup plus loin, mais c’était déjà un très bon départ ! Alors 3 ans plus tard, des dizaines de concerts dans les doigts et dans la gorge, le groupe est reparti en studio la tête pleine de souvenirs...et d’expérience. D’ailleurs on va vite découvrir que la musique de Sna-fu s’est affinée.

L’énergie core’n’roll du groupe est toujours aussi présente : c’est la pierre angulaire du groupe et les musiciens ne devraient pas s’en écarter temps que l’étiquette Sna-fu sera collée dans leur dos. Par contre, on ne peut pas ignorer les améliorations apportées dans l’exécution de leur genre...et l’ouverture aux autres.

 

«Tonnerre binaire» allait droit au but. Cette fois-ci, « Mighty Galvanizer » emprunte des chemins bien plus tortueux ! L’ouverture avec «The gun», titre instrumental clairement inspiré des meilleurs thèmes de western, nous met face à un album qui va tirer dans tous les sens.

Dès le lancement de «Numbers» on l’aura bien compris, Sna-fu n’a rien perdu, mais a beaucoup gagné. On a toujours des guitares qui s’amusent, virevoltent dans ce drôle de mix punk-hardcore-rock’n’roll («Firefriend») qui est l’essence du groupe. Il y a des lignes de chant qu’on s’amuserait presque à reprendre si on ne risquait pas l’extinction de voix («Bang bang», «Dreamorama»). Par contre, là où c’est impressionnant c’est que le groupe ne se facilite pas la tâche et va incruster au milieu de ses morceaux des breaks totalement inattendus ou même un excellent petit solo ça et là («Dreamorama»). Vous pouvez même ajouter des conclusions bien étranges voire assez spéciales...

 

A ce sujet là, «Bang bang» est une chanson aussi géniale que ratée. Alors qu’on prenait notre pied sur 4 minutes complètement folles, l’ensemble s’achève dans un grand bordel agaçant, mêlant quelques phrases parlées à l’envers, une guitare sans queue ni tête et des moignons parkinsoniens qui tapotent sur un piano (qu’on a pu croiser furtivement sur «Firefriend» un peu plus tôt). Le second patronyme de Grand désordre orchestre leur convient alors assez bien...

Le groupe est allé si loin qu’il nous porte jusqu’au Japon avec le titre instrumental «Asa no Mezame» mais surtout «Mangekyou no taiyou » chanté dans une langue qui se marie parfaitement au genre. Le groupe impressionne à mesure qu’on avance. Ne se reposant pas une seule seconde sur les acquis du premier album, le groupe utilise ses bases pour les consolider et oser.

 

Ce « Mighty galvaniser » est explosif en de très nombreux points, mais il a aussi ses faiblesses au-delà des certaines étrangetés déjà abordées. La principale : sa longueur. Le rock’n’roll a beau être consommable sans modération, on risque de sentir l’ensemble tourner en rond au bout de 66 minutes...Leur solution ? Disséminer des ponts de pistes (comme «Stream» ou «Asa no Mezame») : le groupe tente de scinder le gros de l’œuvre en petites parties pour rendre l’ensemble abordable. On pourrait ajouter que certains morceaux, certes sympathiques, ne provoquent parfois pas d’émoi particulier, étouffés par d’autres ou trop semblables entre eux («The believer» ou «Reclouds» en tête).

On sent néanmoins une volonté d’aller au-delà du côté direct des débuts en proposant des morceaux longs qui surprennent malgré tout par leur étonnante endurance. Puis il y a «The sword», complètement à côté de l’album, un peu trop long (9 min) mais dans lequel on rentre progressivement et qui s’avère épique...et encore une fois, inattendu.

 

Sna fu a grandi et devient grâce à cet album le maillon calé entre The Hives et Every time I die de la chaîne d’un fameux rock’n’roll moderne.

photo de Tookie
le 14/10/2010

1 COMMENTAIRE

Geoff FaTbaStArD

Geoff FaTbaStArD le 29/10/2011 à 12:57:27

Une poutre d'album... Vive la France!

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