Spayroll - For motion discomfort

Chronique CD album (45 minutes)

chronique Spayroll - For motion discomfort

Spayroll surprend sans surprendre. For motion discomfort est un album qui navigue entre des terres connues et d'autres marquées par des chemins un peu plus accidentés.

 

En faisant le choix de cette voix féminine derrière le micro, le groupe a déjà réduit son champ d'exécution. La chanteuse est en effet plutôt efficace, mais elle ne dispose pas d'une grande palette vocale. Elle fait néanmoins le boulot, puisqu'au moins, ce qu'elle fait, elle le fait bien. En passant par le punk-fm à la Courtney Love, en se cherchant une équivalence de ton avec Matthew Bellamy, en travaillant un côté Shirley Manson pour créer une atmosphère propre à chaque morceau, la leadeuse est une pierre importante d'un mur porteur dans ce groupe qui ne révèle pas suffisamment... Du moins par la production. Il faut dire que les musiciens se font clairement entendre, y compris la basse particulièrement avancée (notamment sur "Alone", ou sur "Same skies").

 

Mais si l'on doit  leur reprocher quelque chose,  ce sera plutôt en terme d'originalité. Le groupe y est sans y être puisqu'il est rock au sens large... Et que l'on ne compte pas le nombre de sous-familles à ce style... Par contre des influences sont trop facilement sensibles. Le lancement de l'album avec "Nothing to care" rappelle indéniablement Muse période Showbiz/Origin of Simmetry (effets de voix, lignes de chant, la 2e partie musicale de la chanson). La guitare de "3rd of december" sonne un peu comme celle des Pixies ou le rock indie des Garbage. La chaude invitation de "Fuck me" est plus brutale, rapide et sale, à l'image de Hole (les albums des 90's) ou "Alone" dont la guitare est inspirée des Smashing pumpkins. Puis au milieu de ça, se balade "La rumeur", hyper carré (très FM) en français mais franchement bien, avec le souci d'un refrain entraînant mais avec des paroles nerveuses. Cet album a vraiment un ton rock en piquant dans différents styles et ambiances, de plus, on sent un désir de faire "vivre la bête", le groupe tentant de se renouveler d'un titre à l'autre.

 

Il y a bien quelques plantés, avec "Once more" qui ne serait pas mauvais s'il ne tournait en rond ou "Devore" (2e titre en français) à la 1ere partie trop peu rythmée et la 2nde trop convenue...Puis, a contrario, il y a "Auto reverse", long périple de 7min30 qu'on ne sait pas par quel bout prendre. On a aussi cet instrumental en guise de piste cachée qui nous rappelle les bons moments rock indé.

 

Tout n'est pas bon dans Spayroll, trop rarement extraordinaire, mais ce groupe doit aimer sérieusement le rock pour en faire avec une telle application. Ses influences sont certes trop sensibles mais elles dénotent une passion tout aussi perceptible. La principale qualité de leur défaut, indubitablement.

photo de Tookie
le 17/06/2010

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