Sss - Limp.Gasp.Collapse

Chronique CD album (37:14)

chronique Sss - Limp.Gasp.Collapse

Aujourd’hui c’est avec un rat sur l'épaule et une épingle à nourrice dans le lobe de l'oreille – bref en mode Crom-Cruach, mon puncoreux de voisin de colonnes – que je viens vous causer musique qui braille, baston de fond de terrain vague, gorilla dance et bandanas ensanglantés. Parce que s'il est vrai que son patronyme m’a tenu un temps éloigné du gang de Liverpool (...un peu comme avec Sacred Reich, voilà c’est ça), la bonne petite claque que S.S.S. (Short Sharp Shock) m’a mise en 2013, à Clisson, m’a assez naturellement poussé à m’envoyer leur dernière offrande en date: Limp.Gasp.Collapse.

 

Présentation rapide des combattants, avant qu’ils ne se mettent des coups de gourdin sur la truffe: les S.S.S. traînent dans leur garage liverpuldien depuis 11 ans déjà, période pendant laquelle ils ne se sont pas contentés de remplir des grilles de sudoku vu que ce nouvel album est déjà leur 4e, et qu'il y a également 4 EP inscrits sur leur CV! Et c'est la 1e fois qu'une de leurs sorties s'effectue pour le compte de Prosthetic Records: autant dire que le vacarme de nos durs à cuire commence à séduire "en haut lieu".

 

En tous cas, vu le rythme soutenu auquel les gugusses sortent leurs manifestes discographiques, preuve est maintenant faite que le régime bière + grosse colère, ça conserve!

 

Nos 4 lascars pratiquent donc une musique incarnant l’essence-même de l’agression urbaine métallisée, entre crossover thrash / hardcore metal / thrashcore (comment ça je me répète?) / punk sous EPO guitaristique / grindCORE version pas-aussi-extrême-que-ça-mais-quand-même et tout ce qui rythme la vie des gangs de punks à vestes à patches (…mais si, ça existe!). Non parce que l’album comporte quand même 3 petits brulots durant moins d’une minute, et qu’avec un chant plus vomito, on sent bien que tout ça aurait pu retourner des scènes en compagnie du Napalm Death des tous débuts. D’autant que les aboiements de Foxy sont régulièrement (enfin sur 3-4 titres quoi) renforcés par une bonne petite pointe d’acidité vocale en provenance directe de Jeff Walker himself (Carcass). M’enfin la plupart du temps, quand on ferme les yeux, ce que l’on entend c’est un mélange des Spudmonsters, de D.R.I., de gros crétus vénères et de méchants pogoteurs tatoués, les uns et les autres se mettant joyeusement sur la gueule – dans le respect de la cloison nasale du voisin, bien entendu.

 

Le truc c’est que, malgré la relative variété de l’offre, tout cela demeure un peu inégal, et autant on va rentrer joyeusement dans un « Gook Books » simple et véloce à l’arrière-goût final de Garage Days Re-Revisited, ou dans un « Slave To Persuasion » qui alterne intelligemment riff chaotico-venteux et poussées punky, autant l’introductif « For Your Own Good » est un peu routinier et lourd de la fesse, tandis que « Power Down » ressemble à un « Anarchy in the U.K. » platement revisité. Rien de tragique hein, le groupe ne nous abandonne jamais dans une médiocrité crasse... M’enfin parfois tout ça manque franchement de sel. Du coup on se passe l’album, on se laisse pour une heure pousser les tatouages et les avant-bras… Et puis on s’en revient à de vrais classiques, parfois moins variés, pas forcément plus énergiques, mais qui ont ce petit truc en plus qui manque à Limp.Gasp.Collapse pour se démarquer vraiment.

 

Bref: Limp.Gasp.Collapse est un bon petit coup de rangeo dans le lard, mais pas non plus le méchant coup de pelle dans les rotules qu'on aurait souhaité...

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: hargne, mosheries violentes, tatouages, bandanas, patches, crêtes, chaos, bagarre… Le 4e album de S.S.S. c’est tout ça à la fois, entre crossover thrash, hardcore bien vénère à grosses guitares et punk métallisé furax frisant parfois le grindcore. Du matos bien sexy donc, auquel il manque quand même un petit quelque-chose pour qu’on en tombe vraiment amoureux…

photo de Cglaume
le 28/05/2015

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 28/05/2015 à 21:20:43

On ne dit pas "puncoreux" mais "punk heureux". Pour SSS, le chant est un peu gentillet mais les compos démoulent. Tu es mur pour écouter le dernier ALL OUT WAR, mon lapin !!

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 02/06/2015 à 07:15:08

Comme ils ont la bonne idée d'être un peu plus dans la grosse colère que dans la bière, ça tiens bien la route. -- "How Will I Laugh Tomorrow When I Can't Even Smile Today" comme dirait l'autre ^^

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