Stömb - The grey

Metal progressif instrumental ?
Putain l'ennui ! Sur le papier.
 

Les seuls mecs passionnés par ce genre ne peuvent être que ceux qui le jouent. Trop heureux de montrer qu'ils savent jouer. Trop heureux de ne pas être dérangés par un chanteur beau gosse ou une chanteuse trop bonne. A priori.

En fait c'est loin, très loin d'être de la merde ce projet Stömb.
Finalement, il n'y a que le tréma sur le "o" qui soit dans pénible dans ce groupe : le reste a tendance à bien kicker du fion.

Niveau public il y a un sacré écrémage avec l'instrumental qui saoule beaucoup d'entre vous en l'espace de 2 pistes. Mais ceux qui restent risquent de squatter.
Parce qu'une fois ce premier filtre passé : ça ratisse large.

A moins de vivre dans un bouchon géant de cérumène, on ne passe pas à côté des influences principales qui sont carrément flatteuses.
Animal as leaders,  ou du côté des bavards : Meshuggah (on s'détend : dans une version soft) et TesseracT.

Mais Stömb n'a pas besoin de son tréma / umlaut (pour les germanophones / traumatisés de la langue d'outre-rhin) à la con pour se démarquer. En y ajoutant une part de prog', des ambiances bien foutues, on pige que les français ont trouvé le truc pour ne pas être chiants...tout en prenant leur temps.
 

Plus les groupes font de longs albums, plus ils donnent d'occasions de se prendre les pieds dans le tapis.
Les meilleurs y trouvent plus d'occasions de ne pas se faire oublier.
Dès ce premier album, Stömb appartient à la 2ème catégorie.

Le metal progressif devient tout de suite plus cool lorsqu'il sait poser une ambiance sombre, complexe, presque malsaine mais pas irrespirable.
Il est même passionnant lorsqu'avoir deux bons guitaristes ne tourne pas au concours de masturbation. 
Avec le classique : une guitare rythmique (qui va presque chercher le bruit marron) / une guitare "soliste" (mais qui s'en tient à des phrases courtes) : c'est très harmonieux...et djent.
 

Réussir à ne pas être lassant sur 68 minutes se fait grâce à l'inclusion, classique mais salvatrice, d'un interlude court en milieu d'album.
Réussir à nous garder attentif à l'heure où nous sommes tous atteints d'un TDAH est d'autant plus fort que si la recette est bien connue, prévisible, elle est surtout bien accommodée.

C'est rythmé, le tempo varie fréquemment sans nous faire perdre la boule, et ça ne va jamais trop vite. Le groupe a le sens de la mesure...mais aussi du bon goût.
L'harmonie entre les guitares aurait pu être foireuse si les riffs n'avaient pas été bons, si l'ambiance qui traîne, qui tapine même, au fond du casque ne tapait pas dans le mille à chaque fois.

Bien pensé, dans l'air du temps, cet album a aussi le son qu'il lui faut. Je cherche un adjectif qui pourrait traduire l'idée que la prod' est encore plus propre que nette.
Scandinave.
Ouais c'est ça : scandinave. C'est presque tellement parfait que leur tréma à la con a bien sa place.
Non, vraiment, il y a peu à médire et rien à maudire.

Tookie

le 23/02/2015