Pupille + Superstatic Revolution - Split

Chronique CD album (42:09)

chronique Pupille + Superstatic Revolution - Split

Une bonne idée qu'ont eu là les « singes de la cave » avec ce split. Deuxième expérience du genre pour les Frenchies de Supestatic Revolution qui avaient déjà sorti un CD aux côtés de Submerge, c'est cette fois-ci avec les barcelonais de Pupille (ex-Zul) que Supestatic Revolution se retrouve sur cette galette. L'idée est en effet alléchante puisque les 2 combos n'officient pas particulièrement dans le même registre; Pupille nous avait mis l'eau à la bouche avec son excellent 6 titres Himnos Olimpicos distillant un post-rock assez moderne et bougrement bien foutu tandis que Supestatic Revolution se situerait plus dans une mouvance post-hardcore tendance noise et dont le dernier représentant GoodBye Mr Wanton nous avait également laissé un goût de trop-peu. C'est donc avec plaisir que Basement Apes fait d'une pierre deux coups en nous offrant ici 5 titres des Français et 4 des Catalans, une manière de découvrir vers quelles contrées ils comptent désormais nous emmener via leurs mélodies...

 

C'est Supestatic Revolution qui ouvre donc le bal avec 'Sermons part1', très bon titre à la touche très reconnaissable désormais même si on semble être encore plus dans un feeling noise qu'avant (basse notamment plus groovy et ronde) avec certaines accélérations pêchues, il est vrai. 'Pictorial' enfonce encore plus le clou quant à mes premières impressions puisque là ce sont des mélodies à la Impure Wilhelmina qui dominent ce morceau, la différence principale étant une batterie survitaminée chez Supestatic Revolution alors qu'elle est reste généralement plus sobre chez IW... Je ne compare, de toute façon, pas les deux groupes, rassurez-vous, juste quelques similitudes ici ou là. Le titre suivant 'Island', très très noise également - autant le dire: cette facette a pris le pas sur l'autre plus H*C qu'on pouvait ressentir chez GoodBye Mr Wanton (vous ne trouverez pas de titres à la 'For everyone with sufficient motive' ici) - très noise et à la limite même d'une approche post-rock à la ISIS (qui n'est pas étiqueté « post-rock » je le rappelle), le tout pour un titre épuré, aéré ma foi bien plaisant mais (trop?) pas vraiment personnel...'Cubbyhole' apparaît comme une suite logique de 'Island': riffs étirés sur un rythme lent qui accélère petit à petit sans trop donner dans la violence; on contient toutes les montées cette fois-ci et on ne part plus dans les délires death ou metal comme auparavant, dommage. On termine la partie Supestatic Revolution avec 'Sermons part2' qui n'a, finalement, pas grand chose en commun avec la part1: on est plus ici dans du Overmars planant, sans batterie et juste un arpège de gratte répétitif, pas vraiment ce qu'on attendrait comme fin pour une tracklist suffisamment pesante comme ça.

Passons maintenant à nos amis de Pupille et au titre qui ouvre leur partie 'Un balon para tontos, es redondo, gira!' et pas vraiment de surprise ici: le combo n'a pas quitté le post-rock ouvert et lumineux qu'il distillait déjà sur Himnos Olimpicos (pour ceux amateurs de Red Sparowes qui ne l'ont pas encore écouté, jetez-vous dessus!) en l'étoffant au gré du morceau pour finir avec un feu d'artifice de riff qui vous transporte...'Quiero que me cortes la cabeza debajo de un almendro' titre singulier dans cette tracklist puisqu'il comprend du chant (et en japonais qui puis est, en spoken word comme sur certains titres de Envy); le reste n'ayant, bien sûr, rien à voir avec Envy (surtout pas la dernière et miteuse mouture) car pas de cris et rien de glauque dans ce titre. 'Tu primer tac' me ramène à mon ressenti du 1er riff de 'un balon para tontos, es redondo, gira!' à savoir qu'il y aurait un peu de Grails dans le son de gratte et dans l'esprit, mais juste un peu: Pupille est unique et n'a pas à être rattaché à un autre groupe pour qu'on lui donne de la valeur, là-dessus aucune ambigüité, leur patte a suffisamment de personnalité et leur son de profondeur pour n'avoir à envier personne. Ce sont des sonneries de téléphone qui introduisent le dernier titre des espagnols 'La muerte, como siempre, improvisado' improvisé aussi, très certainement ce titre, puisque construit sur une succession de sons bizarres dont un clavier sursaturé qui nous sort des mélodies venues de l'espace intersidéral, il faut attendre 4 mins pour avoir quelque chose d'intelligible et un morceau véritable composé de 2 notes de basse et de sons qui vont et qui viennent dans une danse schizophrènique (l'esprit Grails dans l'expérimentation??), bref on finit sur une note interrogative mais un peu sur sa faim aussi parce que 4 titres: ouais, mais bon... Plus n'eût pas été trop quoi...

photo de Mat(taw)
le 03/10/2006

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements