Systemfel - Crust Ist Krieg

Chronique mp3

chronique Systemfel - Crust Ist Krieg

Si j'en étais resté au titre et la pochette ultra galvaudés de cette plaque, j'aurais passé mon chemin.

Si je n'avais écouté que le premier titre (un speech d'un poète inconnu nommé Ismael Avaria), j'aurais continué ma croute. Pourtant le fond de ce poème mérite un bref arrêt. Il expose, en effet modestement, la situation peu reluisante dans lequel se trouve le monde et la montée de la peste brune au parlement suédois.

Si je n'avais pas poursuivi mon écoute après le second titre, pas mauvais mais bien académique pour qui possède la discographie de Wolfbrigade, je serais resté dans l'ignorance.

Systemfel revendique, toutefois, cet aspect mélodique, qui reste fugace, c'est clair. Le nom du morceau provient d’une peinture de Peter Tillberg, un artiste local...

Serions-nous ainsi tombé sur des crusties intello ? Bigre !

 

« Celui qui confesse son ignorance, la montre une fois. Celui qui essaie de la cacher, la montre plusieurs fois ». Ça pète un proverbe japonais dans une chronique hein ? Même si ça n'a aucun rapport.Non ? Si.

 

D'abord les Suédois ne se foutent pas du monde niveau prod. C'est bien épais, faisant la part belle au chant. Et ce sont ses vocaux utra-barbarian-style qui font rentrer Systemfel dans le clan des poutreurs de glands. Très rapide et gutturaux, les braillements du Niklas se glissent, à la sanguinaire, avec leurs gros coudes velus, pas loin d'un « purée la référence qui fait trop bien m'échappe là ». Impressionnant. Non mais vraiment. Surtout que les chœurs appuyés, en renfort, ne sont pas en mode café-concert, plutôt binouze-manif.

Dès "Fort Europa", donc, c'est la guerre musicale avec une batterie en guise d'orgue de Staline. Le frappeur de tonneau n'hésite pas à agrémenter son D-beat d'un jeu très Metal et appuyé. Le morceau tire à boulet rouge sur les USA et let leur volonté d'imposer leurs règles à l'UE en tant de crise. Avec une basse groovy ("Vi Tolererar Inte Din Intolerans" – Nous ne tolérons pas votre intolérance), cela fait un couple parfait à même de séduire le deatheux égaré sur cette chronique.

 

Attention cependant, le fond et le gros de la forme sont punks, avec la simplicité et l'efficacité inhérente au genre.

Les Suédois ne s'embêtent pas avec les structures alambiquées, la plupart étant pliées en deux minutes. Certains leads ("Republik Nu", qui crache sur la monarchie suédoise) n'aérant que très peu leur bouillon bien velu. Un mot encore sur le propos, celui de "Våldtäktskultur" (la culture du viol), qui peut paraître étonnant pour ces gros poilus. Le patriarcat et les violences faites aux femmes, justifiées parfois par certains abrutis congénitaux, en Suède comme ailleurs, se font, ici, méchamment écharpés. Les brutaux se font donc féministes (!)

 

Systemfel concentre ainsi toute son énergie à rendre sa musique puissantes mais ne néglige pas le fond (Vous savez ? Les paroles...) même s'il est forcément difficilement compréhensible.

Pour finir, comme les groupes les plus frontaux sont souvent les plus gentils quand on les contacte : thank u Niklas.

 

Appelez ça du copinage si vous voulez, m'en bas les c...

photo de Crom-Cruach
le 04/07/2016

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