Tang - And Still No Sunrise

Chronique Maxi-cd / EP (18:54)

chronique Tang - And Still No Sunrise

 2012 : Une année pleine d'heureux événements les ami(e)s ! Et oui François Hollande et Barack Obama sont élus cette année là. Un rose brun d'un coté et un Afro-Américain atteint du syndrome de Stockholm qui tout deux participeront directement au réveil d'une génération désillusionnée et en rupture avec à peu près tout. Le goût pour la contestation sociale, pour les pratiques insurrectionnelles et les idées subversives, il faudra donc s'y faire. Nous rentrons dans une période qui s'annonce très incertaine mais qui promet son lot d'effervescence sociale. Et tu crois qu'il y aura du sensible pour exalter nos subjectivités conquérantes ? 2012 te dis-je ! Souviens toi de l'entrée toute légitime du dernier Tang, Dynamit Drug Diamond dans le top de la rédaction de CoreandCo. De la sensibilité Emo-cool en veux tu en voilà !



C'est vrai que Tang nous a littéralement terrassé sur le plan émotionnel avec Dynamit Drug Diamond mais également avec son prédécesseur Another Thousand Days Out Of This World sortie il y a déjà plus de dix ans. Le temps passe tellement vite, j’espère au moins qu'il n'aura pas eu raison de l 'élégance féroce et harmonique de nos Lillois ? Parce que oui, il a été annoncé sur Coreandco, And Still No Sunrise vient tout juste de sortir chez Voice Of The Unheard et je suis ravi d'avoir à le chroniquer tellement ce groupe m'a emballé cette année là.



Aussitôt la diffusion en avant première de l'EP annoncée par mes compères de CoreandCo, j'envoie tout promener, Mon coloc, Chroma, La gamelle sur le feu, La GB des familles, plus rien ne compte...C'est donc complètement hystérisé et me pensant naïvement aux avants postes de l'histoire que je lance le premier titre d'And Still No Sunrise. Pas de temps à perdre, le premier morceau à peine digéré, j’enchaîne les six titres de cet EP et dévore le reste de l'EP dans un mouvement ultra-consumériste.



Ma première impression après l'écoute intégrale d'And Still No Sunrise aura pris l’avantage sur d'hypothétiques inflexions qui auraient pu l'emporter après des écoutes plus attentives et plus fouillées d'And Still No Sunrise. Mais là, et à ma grande surprise, aucun revirement possible tellement Tang nous rebat des sonorités et des ambiances déjà bien identifiées sur Another Thousand Days Out Of This World/ Dynamit Drug Diamond et qui font ou qui ont fait le sel de ce groupe. Vous venez peut être de le comprendre, aucun enchantement particulier à l'écoute de ce dernier EP. Mise à part peut être sur l’entraînant titre « Bruises And Goosebumps ». Vous connaissez sûrement l'avarié dicton « C'est dans les vieux pot que l'ont fait les meilleurs soupes », celui-ci s'applique à la perfection pour le dernier Tang. Beaucoup de bonnes choses sur cet EP qui confirment une fois de plus le statut d'incontournable qu'a su imposer le combo Lillois au sein de la scène Emo/Post-Hardcore Française. Néanmoins, après 5 années d'absence et seulement cinq petit titres à nous offrir et qui plus est, restent relativement convenus pour les Lillois, Tang semble arrivé au bout d'un cycle et s'obstine en frappant sur un clou déjà bien enfoncé avec Dynamit Drug Diamond. A leur décharge, la barre avait été mise très haute en cette année 2012, mon appréciation s'en trouve peut être un peu altéré.



Néanmoins, pour celles et ceux qui aimeraient découvrir le groupe en brûlant les quelques étapes qui ont marqué la sporadique mais classieuse discographie de Tang ; Jetez vous sur cet EP !! Ne boudez pas votre plaisir car malgré l'impression de déjà vu qu'y s'en dégage, And Still No Sunrise n'en reste pas moins, en tout cas intrinsèquement, plus qu'honnête et ce pour plusieurs raisons. D'abord, comme à l'accoutumée, la production est tout simplement aux petits oignons. Propre, dynamique et caractérielle à la fois, pour un rendu vraiment saisissant et solidement équilibré. Les préposés aux potards du groupe ont toujours réussis à capter le feeling et le propos d'un combo toujours aussi inspiré sur le plan mélodique que rythmique « To The Source ». Les lignes mélodiques des deux guitares s'embrassent toujours aussi goulûment dans un jeu de répulsion/attraction qui caractérise très bien l'esthétique même du groupe « Off With Your Arms ». Celle-ci reposant pour l'essentiel dans le développement d'ambiances antagonistes, qui dans un rapport dialectique arrivent à maintenir un niveau de tension et de conflictualité permanent « Bruises And Goosebumps ». Ce titre est à mon sens le plus Tangesque de tous. Sa construction très romantique, la dualité affective qui s'en dégage ainsi que son déchirant dénouement nous redonne foi dans le combat, et font de ce titre un vrai morceau de bravoure Emo. Le timbre perçant du chanteur allié à ses injonctions criantes sont toujours aussi efficace ; et ce d'autant plus lorsque le batteur rentre dans la discussion « Togetherness Is Compromised » pour calmer ou bien alimenter les ardeurs de son Ch'tis camarade. De son coté, c'est les serres poignets bien en place que le bassiste arrache à sa basse un gros riff introductif sur « Bruise And Goosebumps ». Plutôt cool d'ailleurs ce Riff. Je m'avance peut être un peu sur les serres poignets mais quant le Bassiste de Tang est au centre de l'attention, il aime à nous le faire savoir et attaque ses cordes sans aucun ménagement.. De très bonne facture se bassiste. Ne surinvestissant pas les fûts, le batteur/choriste de Tang développe un jeu plutôt guindé. Sa frappe est précise, sans esbroufe et souvent là pour valoriser les riffs des deux guitaristes.Que demande le peuple me diriez vous ?



Un peu de changement serait la moindre des choses!



Voilà ce qui à mon sens est un peu regrettable sur And Still No Sunrise. Tang fait du Tang, le fait bien mais ne sort jamais de sa zone de confort. Rien de très innovant donc, si ce n'est la présence d'un accordéon plutôt rabougri sur une introduction « One Day At A Time » plus que dispensable. L'entrée en matière est désolé de le dire mais soporifique à souhait. Le reste de l'EP m'a plu mais pas d’enthousiasme débordant à l'écoute d'And Still No Sunrise. La faute à beaucoup trop d'impatience, un contenu très réduit, des mélodies accrocheuses mais légèrement moins inspirées qu'en 2012, une introduction ratée (à mon sens). Cela étant dit ça ne m'empêchera pas pour autant de courir voir Tang défendre ce And Still No Sunrise. Ils se battront sur scène c'est certains, ils seront beaux à voir c'est évident, ils nous feront vivre un peu de temps vécu et finalement ils finiront par l'emporter par K.O.



La couleur de la chronique : Du orange pour un peu d'amertume soutenu par un bleu nostalgique nous rappelant les gloires du passé. 2012/2017 : Aucun changement profond, tout reste en place mais tout reste à vivre ; la sensibilité et les mélodies victorieuses de Tang comme authentique repère...


photo de Freaks
le 12/05/2017

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