Technical Damage - The Introspect

Chronique CD album (33:31)

chronique Technical Damage - The Introspect

... Mais pas du tout voyons! En aucun cette chronique de The Introspect figure en ces colonnes dans le seul but de pouvoir coller une sale note à des petits jeunes afin de se racheter une crédibilité à peu de frais et compenser ainsi les notes extrêmement élevées attribuées récemment aux derniers Dirty Shirt et Step in Fluid… Vous voyez vraiment le mal partout les copains!

 

Il se trouve juste que:

- Technical Damage joue du Death progressif, et que c’est un style que j’affectionne presque autant qu’une bonne andouillette / moutarde avec un vin rouge qui cogne les papilles

- le groupe est canadien, ce qui est souvent synonyme de qualité dans ce domaine (le Death prog, pas l'andouillette)

- le discours promotionnel accompagnant ce premier album mentionne le point suivant: « The Introspect propose de tout – de gros murs de son, du Brutal Death, des breaks Reggae, de gros synthés… ». Et on s’arrête là, parce que c’est à ce moment précis que tout s’est joué.

 

Du-Death-prog-avec-des-bouts-de-Reggae-dedans…

 

Tu la sens ma grosse turgescence Nawak, dis?

 

Ni une ni deux: c’est parti mon mp3 (« aime pi srii », sinon ça rime pas)!!

 

Sauf que mouais. On le sent méchamment fort le côté « Premier album ». Parce que ça couine aux entournures, pour le dire gentiment. Jugez plutôt (liste livrée sans ordre particulier):

1. Ce n’est pas le plus grave, mais la voix « extrême »70% Thrash / 30% Blacky – est relativement plate, terne, sans identité ni variation… Gavante, même, parfois

2. « Reflections » se vautre dans le « Saccades Metal » le plus lourdingue qui soit (ça sent le Djent quoi). Et si « Reshape » maîtrise mieux cet exercice, « Crystal Angels » retombe dans le travers du second titre, en réussissant de plus à créer une sensation de déjà vu – et là je ne parle pas de clin d'œil en direction d’un autre artiste, mais bien de l’impression de boucler sur les 2 morceaux précédents. Ça la fout mal s’agissant d’un début de premier album!

3. Qui dit Death prog dit souvent chant clair. C’est ici le cas sur une grosse moitié des titres. Sauf que le résultat n’est pas vraiment brillant. C’est que « Crystal Angels » laisse penser qu’un peu de vocodeur est venu se glisser dans l’aventure, et plus grave les approximations vocales de Kurtis Jeffrey vont jusqu’à frôler le chant faux sur le morceau-titre, de 3:00 à 3:20. On en viendrait à souhaiter qu’il utilise Auto-Tune, c’est dire…

4. ce n’est jamais une bonne idée de copier-coller un riff hyper connu. C’est pourtant ce que fait le groupe sur « Crystal Angels ». Ecoutez voir la fin du morceau, à partir de 4:28: ce n’est pas point pour point la célèbre attaque guitaristique du « Slaughtered » de Pantera qui sert de matelas au solo?

 

Heureusement le travail des leads rehausse ponctuellement le niveau, et va jusqu’à sauver un titre comme « Reflections ». Et puis le groupe essaie à la marge de diversifier son approche, avec notamment une large parenthèse orientale qui n'est pas sans rappeler BaK le temps de l’interlude instrumental « II: Awakenings », ainsi que sur « Eviscerate »… Ceci, malheureusement, ne suffit pas à faire oublier quelques maladresses. Notamment ce chant clair, vraiment limite.

 

Du coup, à l'écoute de The Introspect, tantôt on esquisse une grimace, tantôt on baille. Et même quand les compos n’ont rien de sévère à se reprocher, on reste relativement froid à leur écoute, avec cette impression persistante que même si tout ça n'est pas forcément mauvais, ça reste quand même franchement générique. Et ce n’est pas la petite minute riquiqui passée au large de Kingston, Jamaïque, aux deux tiers du long morceau-titre, qui pourra compenser ce constat franchement tiède.

 

The Circumspect, donc, pour le moment, plutôt que The Introspect.

En ne désespérant pas que la prochaine étape soit The Mérite-Mon-Respect.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: « Trop-la-folaille-Prog-Death, avec du Reggae et du Brutal Death dedans ». C’est comme ça qu’on nous présentait le premier album de Technical Damage. La vérité c’est que ces 7 titres (dont 2 courts instrumentaux) offrent plutôt un Modern Prog Metal Djent-friendly servi avec sa généreuse garniture de maladresses et son coulis de chant approximatif.

photo de Cglaume
le 28/05/2019

2 COMMENTAIRES

8oris

8oris le 29/05/2019 à 10:52:13

C'est vrai que c'est pas folichon.
Déjà côté son: on remarque que ça a été enregistré au SAE Institute de Vancouver ce qui explique peut-être pourquoi ca sonne terriblement comme un projet de fin d'étude d'étudiant en mixage. :/
Bizarre malgré tout parce que l'homme au manette, Nick Engwer, est aussi celui qui est derrière le son tout à fait crédible de "Dead Asylum" (https://www.youtube.com/watch?v=GjADxdc_k4Q).
Mais ici, tout sonne hyper sec, ca manque d'ambiance, de room, de jus, appelez-ça comme vous voulez. Sur les guitares, ca passe et nous rappelle les premiers slayers (du temps où on buvait des bières et qu'on se disait qu'on allait pas refaire le monde mais plutôt lui péter la gueule à coup de triton et de gammes mineures harmoniques). Par contre, pour les voix, c'est plus dur et ca nous rappelle un peu plus les soirées Karaoké à la Cantada dans le XIème.

On sent aussi que ca a été enregistré à la va-vite, les voix fausses mais aussi le solo d'outro sur Crystal Angels qui sonne un peu aux fraises et bien que ce soit la saison, tout cela titille l'esgourde.


On sent que la copie a été rendue un peu vite et c'est bien dommage parce qu'il y a des parties intéressantes, bien écrites mais mal ou pas assez mises en avant, la faute à un mix un peu faiblard et des musiciens pas assez perfectionnistes. Bref, la note de 5/10 paraît tout à fait juste, et en bon professeur encourageant, on ajouterait avec une pointe de cynisme bienveillant: "Production correcte qui aurait mérité plus *d'introspection* pour éviter l'accumulation de *dommages techniques*"

cglaume

cglaume le 29/05/2019 à 12:39:23

Le conseil de classe est unanime ! :)

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