The Finkielkrauts - Démo

Chronique Démo CD (16:27)

chronique The Finkielkrauts - Démo

La découverte "hasardeuse" de groupes dont on n'avait jusqu'alors que très peu entendu parler réserve, en certaines occasions, de superbes surprises. J'ai par exemple pu croiser, sur ma route de scribe défricheur, les Cristal Palace de Rouen, qui œuvrent dans une veine cold et post-punk qui leur permet d'écrire des morceaux géniaux ayant récemment donné le jour à une démo plus que convaincante.

 

Cette fois, ce sont les tourangeaux de The Finkielkrauts, dont il faut tout d'abord préciser qu'ils sont épaulés par Rubin Steiner, ce qui constitue d'ores et déjà une preuve tangible de leur pouvoir d'attraction. Mais au delà de cet appui non-négligeable, il y a les qualités intrinsèques du groupe et de sa démo, dont le contenu, s'il rappelle celui de leur collègues Normands, offre quatre titres sans faiblesses, solides et porteurs d'une ambiance singulière. Mieux, le niveau de ce premier effort laisse augurer, on peut le pressentir, d'une suite d'une teneur pour le moins élevée. Une cohésion surprenante émane déjà de cette formation pourtant encore jeune, dont les quatre titres présentés ici affichent une maturité affirmée et un sens de la composition, ainsi qu' une capacité à tisser des atmosphères froides et entraînantes, renversants. Et si les influences de formations comme PIL, Neu! ou encore Sonic Youth, ou Gâtechien, Poni Hoax et Frustration sur le plan national, sont reconnues par les Finkielkrauts, force est de reconnaître qu'outre le fait qu'elles incitent à l'optimisme quant au produit final, elles sont aussi et surtout parfaitement assimilées, et habilement ressassées dans le cadre d'un univers qui, à l'arrivée, n'est du qu'à l'ingéniosité du quintet.

 

Celui-ci ne tarde pas en nous en apporter la preuve sonore sur le brillant "Cocksucker No Blues", à la fois brut et raffiné, doté d'un groove irrésistible et d'un côté cold parfaitement assumé. Un morceau sobre, légèrement noisy aussi, qui d'emblée synthétise les influences citées plus haut avec un brio digne des plus grands. Vocalement, l'effet produit par le chant, habité et épris d'une douce folie, est lui aussi impressionnant, et l'entrée en matière est, vous l'aurez compris, de taille. Puis "Technocrat", placé en seconde position, porté par une basse au relief appréciable, elle même étayée par une guitare volubile aux riffs bien trouvés, emporte l'auditeur dans son flot cold alerte et remis au goût du jour avec dextérité tout en convoquant aux réjouissances les fantômes de Gang Of Four ou encore Devo.

 

On est alors à mi-chemin de notre écoute et déjà hagard devant la haute tenue de l'ensemble, et voilà que se profile un "Borderline" bien nommé et dont l'intitulé décrit d'ailleurs parfaitement bien la philosophie et l'esprit du groupe et de ses productions. Un titre d'abord lancinant, hanté, dont le rythme s'affirme peu à peu, et qui use d'une répétitivité décisive de motifs sonores obsédants pour, une fois encore, convaincre sans difficulté. Les sensations éprouvées sont d'autant plus fortes que cette plage s'étire sur plus de huit minutes, variant les climats avec brio et s'achevant sur une trame noisy délectable. Sonic Youth et ses embardées noisy ne sont ici pas éloignés, les Finkielkrauts ayant l'intelligence et le bon sens de ne distiller ces bribes que par intermittences, au détour de compos délibérément personnelles.

 

Enfin, c'est "Too Catholic To Fuck", tranchant et rythmé, vocalement...(délicieusement) borderline et instrumentalement bien équilibré entre élans cold et zébrures noisy, court et incisif, qui ferme la marche avec brio, aussi abouti et maîtrisé que les chansons précédentes.

Et au final, on se retrouve en présence d'un groupe dont on sait qu'on entendra reparler très rapidement, dont le potentiel et le talent ne laissent planer aucun doute sur la nature des travaux à venir, au sujet desquels on envie d'ailleurs Rubin Steiner, "mentor" des Finkielkrauts. Tout en le remerciant, et en adressant nos félicitations à cette formation dont on attend la nouvelle sortie avec une impatience proche de ..l'état limite. Superbe démo.

photo de Refuse to keep silent
le 13/11/2009

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