The Sound Of Animals Fighting - The Ocean and the Sun

Chronique CD album (51 minutes)

chronique The Sound Of Animals Fighting - The Ocean and the Sun

Collectif à géométrie variable, The Sound of Animal Fighting est avant tout le projet d'Anthony Green, tête pensante de Circa Survive. Entièrement masqués, les membres du combo sont pour ce troisième album d'origines très diverses. (Rx Bandits entre autre…).

 

"The Ocean and the Sun" est, tout comme les deux premiers albums, un véritable fourre tout musical, condensé de mainte genres musicaux, une sorte d'expression artistique dénuée de toute barrières et inhibition. Le groupe brasse ici en douze pistes des pans entiers de la musique indé américaine avec une certaine fraîcheur et folie. Le seul maitre-mot à bord étant ici "Créativité". Et de la créativité, les quatre membres temporaires en ont et des fois un peu trop…

 

Débutant par une intro en sanskrit (oui oui, faut la comprendre), le groupe rentre réellement dans le vif du sujet avec le titre éponyme. Langoureux, aux accents lounge et sensuel, bercé par une instrumentation discrète, des beats électro raffinés et surtout par la voix irrésistible d'Anthony Green, ce titre se glisse rapidement dans votre cortex cérébral et y reste. Le titre suivant, "I, the Swan" est une pure merveille indé. Mené tambour battant par un Rich Balling (Rx Bandits) en grande forme et un Anthony Green furieux, ce titre jouit d'une construction nickel et d'une interprétation sans faille. Construction parfaite dont ne profite pas vraiment les autres morceaux, et c'est là où le bat blesse un peu sur cet album. Si en vue globale il est très intéressant et semble fortement bien foutu, en y regardant de plus près, et surtout avec quelques écoutes au compteur, on se rend vite compte qu'on frôle souvent l'indigestion musicale. Entre expérimentations sonores diverses, folies musicales et dérives vers des styles barrés, le groupe se perd un par moment et l'auditeur perd très vite le fil et finit donc par lâcher l'écoute.

 

Le groupe fait preuve de beaucoup d'inventivité et un certain nombre de titres sont des perles, cependant on sent que les membres ont du mal à contrôler, à stabiliser le mariage entre fureur et rêverie qu'il semble vouloir réaliser. A force de partir dans tous les sens et d'introduire moult éléments dans un agglomérat progressif, le combo se fait difficile à suivre. Ainsi, des morceaux au début fort sympathique partent vite dans des trips progressifs indigestes, comme par exemple "Another Leather Lung" et son final quasi inaudible ou l'indigeste "Uzbekistan" et son électro déjanté. Toutefois, un titre comme "The Heraldic Beak of the Manufacturer's Medallion" montre un groupe en pleine forme, aux idées structurées et dont le rock fait furieusement bouger la tête, ou encore "Cellophane" au riff d'intro super, pleins de bonnes petites idées (saxo, clarinettes…) et au final fougueux et bestial. "Blessing Be Yours Mister V" est également remarquable, avec un début math-rock, une interprétation vocale de très haute volée, un son vraiment inouï, et une énergie punk-rock sublime.

Malheureusement suivie par LE titre inutile, archétype de l'exercice de style du mur du son servant juste à vous foutre la nausée. Le groupe se rattrape avec le titre "On The Occasion Of Wet Snow", magnifique sortie d'album, toute en finesse et délicatesse.

 

Au final on a là un album au constat un brin mitigé. Loin d'être mauvais, il est également loin d'être aussi brillant qu'on aurait pu l'espérer. Entre titres indigestes et merveilles rock, l'auditeur est balancé et parfois largué. Un disque aventureux et hybride, au concept intéressant (chaque musicien enregistre sans connaître les parties des autres) mais qui aurait mérité d'être un brin moins expérimental et un peu plus "réglementaire". Trop d'expérimentation, tue l'expérimentation…

photo de DreamBrother
le 20/10/2008

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