The Von Deer Skulls - The Rest Is Silence

Chronique CD album

chronique The Von Deer Skulls - The Rest Is Silence

Dans la grande famille Doom, le cousin iconoclaste, celui qui a des idées bizarres, celui qui parle de bouger les choses, celui qui ne veut pas faire comme grand-papa Tony, celui que tout le monde taxe d'éternel ado, il n'est pas souvent invité aux repas de famille organisés par tonton Albert Witchfinder. Pourtant, il en a des choses à dire, et pas forcément que des conneries. The Von Deer Skulls, formation brestoise, est un peu ce cousin qui n'en a que faire des conventions et qui essaye de secouer tout ce petit monde sclérosé. Empruntant son décorum plutôt à la famille BM de la maison d'à côté, avec ses masques, ses pseudo et l'identité gardée secrète de ses musiciens, le groupe à choisi d'accoler à son doom le terme « post ». Il y en a qui se sont retrouvés avec une tête de cheval dans leur lit pour moins que ça, mais pour moi, c'est un motif suffisant pour que je jette une oreille plus qu'attentive.



Si The Rest Is Silence est le premier album du groupe, ce dernier s'est fait connaître grâce à un premier E.-P. remarqué (au moins par moi) et quelques singles (dont des reprises de Tool et de Marilyn Manson). Cette première livraison longue durée se divise en trois actes de trois titres chacun, pour mettre en place un concept total, à la fois musical, littéraire et visuel. De son propre aveu, le groupe propose ici une musique plus heavy et moins expérimentale que ce qu'il a pu composer jusqu'à présent.



Du doom, The Von Deer Skulls emprunte un son épais comme un glaviot, la capacité à composer des riffs massifs comme les Monts d'Arrée et des atmosphères à la fois noires comme une nuit sans lune et occultes. Mais il se laisse également tenter par de sombres orchestrations avant-gardiste grâce à l'utilisation d'instruments comme le dulcimer, ou par des écarts vers la musique électronique. Si la première partie est plutôt classique, avec ses guitares rampantes et répétitives, ses arpèges délicats et ses vocaux hurlés, la seconde se veut plus folle, plus libre stylistiquement parlant, très groovy. Placé en position médiane du disque, « Tabula Rasa » est un véritable OVNI, limite nu-metal, croisement improbable entre Cathedral et Korn avec un break electro. Je suis assez client mais ce titre ne risque pas de faire l'unanimité. Enfin, la dernière partie, se veut plus atmosphériques, plus posée, comme une sorte de calme après la tempête.



Au final, The Von Deer Skulls atteint son but, à savoir à livrer une œuvre qui se projette au delà de la simple musique, visuelle, étrange, en dehors des sentiers battus et rebattus.


photo de Xuaterc
le 25/11/2016

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