These Arms Are Snakes - Tail Swallower & Dove

Chronique CD album (43:57)

chronique These Arms Are Snakes - Tail Swallower & Dove

J’ai découvert These arms are snakes comme beaucoup de monde : tristounet à l’époque à cause de la disparition de ce qui était à mes yeux le meilleur groupe hardcore de l’époque (j’étais jeune et inconsidéré à l’époque), j’entends par là Botch. je me ruait donc sans réfléchir sur tous les projets de mes idoles d’alors. Et, assoiffé de larsen et de violence, je trouvais plus mon compte chez These arms are snakes que dans n’importe quel autre combo issu du glorieux panthéon qu’était Botch. Je retrouvais un toucher très rock n’roll, des dissonances qui font des guilis à la surface du tympan, un coté encore plus post hardcore, plus brut mais moins violent... Et puis le temps passant j'oubliais le groupe, trop occupé à me repasser we are the romans en boucle. L'habitude se rompait à chaque nouvelle sortie du combo, pour finalement retomber dans mon oubli adolescent. Même le petit avant-dernier, avec son coté rock en « the » (moule burnes, synthés, coupe au bol et tout le bordel), n’avait véritablement réussi à briser le cycle (je me rappelle toutefois d’un abracadabra phénoménal).

 

Et voilà, qu’un nouvel album, une fois de plus pas plus attendu que ça, me débarque dans les pognes… Et là, je me met à la place des ricains qui existent depuis plus de cinq ans et qui se font encore bassiner par des connards dans mon genre qui leur ressortent la sempiternelle ritournelle sur Botch parce que leur bassiste à eu le malheur de jouer dedans (ça c’est pour le cas où ils viendraient à lire ça, on peut toujours rêver). Cinq ans que j’écoute, que je prends modérément mon pied et que j’enterre l’affaire, et probablement pas mal avec moi, non ? Tail Swallower and Dove, nouvel album du quartet de Seattle donc, atterrit sur ma platine et là, je me vois écarquiller les yeux dès les premières secondes du disque tellement c’est bon. Les premières mesures du premier riff de la première chanson nous mettent direct au parfum : son énorme et sur-léché, gros riff saupoudré d’harmoniques sifflées au bottleneck, chant carrément post rock à 100% dans l’esprit 90’s de Fugazi et consorts. Ça galope, ça galope et voilà les bons vieux synthés qui déboulent encore plus décalés et rock n’roll que par le passé. Et là, encore rien à dire. Même avec les sons et les bidouilles les plus discutables et les plus kitsch, These Arms Are Snakes arrive à développer une musicalité très personnelle, complètement décalée, mais néanmoins passionnante et souvent tubesque.

 

Il faut dire que ces quatre garçons là savent écrire des chansons. En effet, sur cet album, on sent qu’un soin tout particulier a été pris concernant la dynamique des compositions, l’enchainement des couplets/refrain, les montées en puissances, les accalmies, les mélodies assassines. Toutes les pistes du disque, quasiment, sont imparables et certains passages de l’album sont carrément jouissifs. On compte parmi les pépites Woolen Heirs, introduction burnée du disque, Prince Quid et son gimmick de batterie entêtant, Red line season et ses mélodies inoubliables, Lucifer et son nintendo-core même pas ridicule… Oui, tiens, c’est les quatre premiers titres du disque. Le reste du disque est du même tonneau même s’il est vrai qu’on perd un peu l’effet de surprise une fois la première moitié de l’album digérée. On relèvera également les titres Land Beater et son toucher très fugazien ainsi que Cavity Caroussel qui commence comme du Mister Bungle et qui fini comme du Cult Of Luna, royal !

 

Ça part dans tous les sens, ça pompe des idées à droite à gauche mais le résultat et là. Voilà ce qu’il en coûte d’oublier les groupes qu’on aime bien, car des fois ils reviennent et nous torchent l’album qu’on avait tort de pas attendre. Je n’irai pas jusqu’au chef d’œuvre quand même, faut pas déconner, mais on ne peut nier que These Arms Are Snakes signe aujourdh'ui un excellent album de post hardcore (au premier sens historique du terme) progressif tout en folie et en dissonance dont le seul défaut serait de n’être pas assez cohérent (c’est souvent le cas des machines à tubes)… Et d’avoir une pochette à mon modeste avis hideuse. Promis, le prochain album, je l’attends.

photo de Swarm
le 27/01/2009

3 COMMENTAIRES

BorisMiles

BorisMiles le 29/01/2009 à 18:30:06

carrement d'accord avec toi sur la qualite du disque... moi j'avais quand meme beaucoup aime "Easter", l'album precedent. quant a la pochette...

Jerbow

Jerbow le 03/02/2009 à 20:27:41

La version vynil est bien joli avec un Lp tout rose!

GUI

GUI le 04/02/2009 à 15:20:39

Super CD et super show à Toulouse (même si ça n'est pas l'avis de tous...)

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